samedi 23 novembre 2024

LES SOLDATS ET LES GUERRIERS

 il est pas encore President, Donald, mais il est au boulot. Il s’est collé à l’essentiel : achever l’Europe. Avec l’aide d’une équipe de vieux généraux dévalorisés, tous anciens hierarques de l’OTAN. Ne les écoutez pas, réfléchissez. L’OTAN est une partie de leur carrière…..et de leur retraite. Et, par voie de conséquence, ils sur-valorisent l’OTAN (what else ?) et passent leur temps à nous expliquer que sans l’OTAN et les USA, Poutine va nous manger. Vu leurs carrières, je ne leur fais aucune confiance. Aucune. Qui peut croire la voix de son maître ?

 

Je tiens à rappeler quelques évidences pour qu’on puisse réfléchir tranquillement.

 

L’aéronautique française est la meilleure du monde.

Airbus ( créé par la France) est en train d’enterrer Boeing après avoir achevé McDonell Douglas. Encore le traitre VGE a-t-il tué Concorde qui aurait renforcé notre domination.

Peu à peu, le Rafale se révèle l’un des tout premiers chasseurs du monde. Ben oui, il est à un prix concurrentiel, rapide, efficace, facile à entretenir, malléable, avec une excellente informatique et un armement adapté.

Ajoutons les hélicoptères développés par Airbus et motorisés par SNECMA.

Terminons avec Ariane. L’Europe, grâce à la France, a une compétence spatiale, compétence démontrée par Spot-Images, système  de renseignement supérieur au Landsat américain, doublé par Galileo concurrent du GPS américain.

Pour ce qui est de la mer, Naval Group croule sous les demandes de sous-marins. 

 

Les artilleurs du monde entier veulent les canons français César qui semblaient ridicules au début de la guerre en Ukraine. Et je ne parle pas des blindés, où les Allemands semblent disposer d’un atout maître avec leurs Leopards. Or les Allemands sont des Européens, jusqu’à nouvel ordre. Et nos blindés légers complètent bien la gamme.

 Pour analyser la situation géopolitique, il faut garder ces informations en tête, en les complétant éventuellement avec notre dépendance aux munitions de petit calibre, notre impossibilité à remplacer le Famas, ou plus généralement notre dépendance à la sidérurgie depuis la vente en 2002 d’Arcelor au groupe Mittal par Jacques Chirac, par ailleurs destructeur de la conscription. Pour faire la guerre, il faut maîtriser l’acier.

 

Grosso modo, dans le cadre de l’Ukraine, on peut se passer des USA. Mais est-ce notre intérêt ? La réponse est évidemment NON. L’Ukraine est un grand pays agricole, producteur de céréales et de poulets. Aider l’Ukraine et l’intégrer à l’Europe, c’est achever notre agriculture en difficulté. La notre, mais aussi celle de la Pologne ou de l’Espagne. Notre intérêt, c’est de laisser Poutine détruire l’agriculture ukrainienne en semant partout des mines qui pourriront le sol. Mais c’est pas bien ! Exact, mais ce n’est pas le sujet. Tu veux payer pour aider les céréaliers briards ? Non ? Alors, affame les Ukrainiens. Sauf si ton but, c’est d’aller au Paradis.

 

Mais tu es cynique ! Oui, comme Diogène. C’est le fruit de l’expérience. Je suis également égoiste. Comme Trump. Le mot à la mode (et donc vocabulaire de mononeuronal), c’est « transactionnel ». Trump a une vision transactionnelle du monde. Ben oui. Comme Roosevelt et comme tous les gouvernements américains. Roosevelt a aidé Staline en gageant l’aide sur le stock d’or russe. Les Américains font payer au prix fort leur protection. Si c’est trop cher, ils se barrent, comme au Viêt Nam.  Les USA saignent leurs alliés avec une fourberie sans limites. Nous, c’était le Plan Marshall. On t’aide à acheter du matériel américain, manière délicate de vider d’une main, la poche qu’on a garnie de l’autre. C’est pour ça qu’ils ne nous aiment pas : on est des concurrents commerciaux.

 

Et donc Trump il faut le frapper au portefeuille. Par exemple, créer une communauté de défense dont les membres s’interdiront l’achat d’armes américaines. Les USA craignent cette éventualité : ils interdisent la commercialisation d’armes abritant des composants américains. On n’a jamais vu ça. Les composants ont été achetés, payés et on ne peut pas les utiliser. Il s’agit des missiles Scalp vainqueurs d’un appel d’offres britannique contre la firme américaine McDonnell. Je vais me démerder pour éliminer un concurrent supérieur à mes produits. Le Vieux Général n’aurait pas toléré cette atteinte à notre souveraineté qui prouve simplement que les Ricains balisent devant la technologie européenne.

 

L’Europe des armées est infaisable. Les Américains se sont emparés des cerveaux et y ont instillés l’arme fatale : la peur. Avec l’aide des vieux généraux de l’OTAN et de journalistes stipendiés, soutenus par des politicards de seconde zone.

 

Parmi ceux qui m’ont appris la géopolitique qui est une branche de la polémologie, il y a eu un général  de division avec l’expérience de la guerre, la vraie, celle qui tue et ravage qu’il avait connue avec Leclerc et Eisenhower. Beaucoup surnage de ses récits et de ses réflexions mais en premier lieu cette phrase : « Les Américains ont beaucoup de soldats et peu de guerriers ». Tout est dit.

dimanche 17 novembre 2024

POUR L'HONNEUR

 Ben voilà ! TF1 veut mettre la main sur le rugby. C’est lié aux audiences. Chaque match international explose les compteurs. On va avoir droit à des tombereaux d’explications pseudo-socio-psycho-logiques. Explications concoctées par les intellectuels qui ne sont jamais entrés en mêlée. Avec la trouille au ventre.

 Ma première réaction a été d’y voir une victoire de la ruralité d’autant que pour la première du film Pour l’honneur, j’étais à Meymac. Ben oui, l’une des équipes venait de la vallée de la Vézère, l’autre représentait un bourg nommé Tourtour qui est le nom des crèpes au sarrazin de Corrèze. Les journaleux nous ont rebattu les oreilles avec la culture de la France méridionale car ils ignoraient tout des tourtours au ris de veau de chez Françoise. A Meymac. En plein Limousin.

J’ai aimé le film. Pas pour la Corrèze. Pour l’honneur. L’expression a bercé ma jeunesse. Au lycée, nos entraineurs le serinaient : Battez vous pour l’honneur. Ça voulait dire qu’on pouvait être fiers de prendre une branlée. Après la projection, on est allé boire une Salers chez Arlette, siège du rugby-club de Meymac. On était bien dans le Sud, le sud rural et rugbystique, inconnu de l’ENA.

 

C’est un signe. Un signe qui vient doubler la victoire de Trump, la colère paysanne et le retour en force des gilets jaunes.  Les audiences télé signent la fin de la déconstruction. Les ruraux savent que tu peux déconstruire un outil, mais pas trop, sinon la déconstruction devient destruction. TF1 vient de le découvrir.

 

Ce soir, je pense à Maité et à Laurent Mariotte. Maité, elle faisait la cuisine pour des tablées de rugbymen, Laurent Mariotte, pour…..…je sais pas. Enfin, si, je sais, mais je veux pas être considéré comme un –phobe. 

 

Le peuple (français, les autres je sais pas) n’est pas con. Il préfère les salles des fêtes aux maisons de la culture. Tout simplement parce qu’il sent que la culture qu’on lui offre est une culture au rabais : je me souviens d’un programmateur officiel auquel je reprochais d’avoir produit un Opéra de quat’sous sans le texte de Brecht et qui me répliquat : Tout. le monde connait la musique, mais le texte est chiant.

 

Doublons le signe. Philippe Guillard a fait plusieurs films Pour l’honneur est le dernier, j’ai trouvé facilement les critiques, une seule est très négative : Télérama. Ça m’étonne pas : j’ai aimé beaucoup de films que Télérama n’aimait pas.

 

Ma première réaction était la bonne.

samedi 9 novembre 2024

LE PEUPLE DERRIERE SON CHEF

 L’élection de Trump nous éclaire. Non pas sur les Américains, mais sur les commentateurs, journalistes et politiques et sur leurs séides

 

Election après élection, on nous informe que les sondeurs se sont trompés. Au point que ce n’est plus une information, mais une banalité. Les sondeurs ne peuvent que se tromper : ils analysent des quantités pour prévoir des qualités. Je me demande où est l’intérêt des journalistes à payer pour de l’information fausse et/ou faussée et à m’imposer les mêmes vieillards incompétents scrutin après scrutin.

 

Pas besoin de chiffres pour prévoir la défaite de Kamala, semblable à celle de Ségolène il n’y a pas si longtemps :  quand on a besoin d’un chef, on ne vote pas pour une femme. La guerre est affaire d’hommes, d’hommes violents et mal élevés, capables d’appuyer sur le bouton et de sacrifier quelques milliers ou millions d’êtres humains au désir de victoire. Les officiers supérieurs sont ainsi en étant également présentables parce qu’ils sont froids et connaissent le prix de la vie : les hommes formés coûtent cher et les régiments ne sont pas égaux entre eux.

 

Trump est vulgaire. Etymologiquement, ça veut dire qu’il est proche du peuple (vulgus) ce qui devrait plaire aux commentateurs. Sauf qu’ils ne savent rien du peuple qu’ils imaginent à travers les enquêtes des sondeurs et ils sont incapables de subtilité discursive. Quand Trump dit que Kamala a un QI faible, le peuple traduit : c’est une conne. Le peuple a besoin d’un vocabulaire simple, ça le change de la discursivité pseudo-universitaire dont on l’accable. Un pays n’est pas « doté », il a la bombe. Trump n’est pas un « mâle alpha », il a des couilles et peut utiliser la bombe. Pour les commentateurs (et trices), Trump est imprévisible Le peuple traduit : il peut en coller une à Poutine. Doit-on détruire le peuple ? Ou lui parler ? Avec ses mots bien entendu.

 

Ce que révèlent ces élections, c’est le fossé entre le peuple et la presse. Le peuple ne comprend plus les journalistes qui ne savent plus lui parler. La presse parle baise-main, le peuple parle main au panier. La guerre renforce ce fossé car les armées fonctionnent avec l’esprit de chambrée qui exprime un rite de passage réunissant les jeunes hommes d’une même classe d’âge. Or, réunissez cinquante jeunes en passe d’être adultes, de quoi parleront-ils ? De copulation, avec le sexe complémentaire généralement. L’esprit de chambrée sent la petite culotte. C’est vulgaire, pas distingué…. Comme Choron. A l’heure où on se veut être Charlie pour être fréquentable, je rappelle que Choron a créé Charlie ; Ancien militaire, il connaissait l’esprit de chambrée et il connaissait le peuple. Comme Trump. Et il a créé un mythe. Ce que ne feront jamais les minets aux mocassins à pompons qui n’osent pas dire qu’ils aiment mettre la main  au cul des femelles.

 

On tourne toujours autour du même pot. Le peuple veut être protégé, c’est ce qu’il attend d’un chef  et ça passe par la force et la violence, pas par la tendresse et la compassion. Mais ça conduit à la dictature !! Pas nécessairement, mais ça peut y ressembler. Henri IV a protégé son peuple  sans être un dictateur, en utilisant son pénis plutôt que son épée. Car le peuple aime les baiseurs, il se reconnait en eux. Ou s’identifie.


On n'apprend pas le peuple rue Saint-Guillaume ou on ne trouve ni pastis, ni gas-oil, ni jurons populaires. Quand les rédactions parleront comme les ronds points, l'information reviendra.

 

Face à cet électorat, je ne comprends pas qu’aucune chaîne n’ait programmé Deliverance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

j