mercredi 7 novembre 2018

PRIVÉ-PUBLIC (SUITE)

Bon, la vérité se fait jour. Même dans Sud Ouest. J’y apprends ce jour que 25% des cliniques privées du pays sont au bord du dépôt de bilan. Hé bé !!!

1/ les mecs, ils sont sur un secteur protégé. Leurs clients discutent pas les prix vu que c’est la Sécu qui paie. Bon, ils ont pas les meilleurs praticiens qui sont en CHU mais ça allège leur masse salariale.

2/ ils n’ont aucune obligation. Pas d‘enseignement, pas de recherche, pas de contraintes administratives. Pas d‘intervention complexe non plus. Le privé réalise seulement 4% des transplantations du pays. Les actes de radiologie interventionnelle, délicats et bons pour la Sécu, sont exclusivement du domaine du public.

Ceci pour dire que tous ceux qui vont bêlant que le privé gère mieux que le public devraient fermer leur clapet.

En l’espèce, le privé s’est emparé d‘un service citoyen (la santé) pour y puiser de la rentabilité. Ce n’est pas nouveau. Dès le 19ème siècle, il existait des cliniques privées qui concurrençaient l’hôpital public avec un succès certain. Les temps changent et changent les outils.

La création des CHU en 1958 va bouleverser la donne. L’Etat admet que les divers visages de la médecine doivent cohabiter : les CHU intègrent les activités de soins, d’enseignement et de recherche. Ils attireront mécaniquement les meilleurs praticiens, les meilleurs enseignants et les meilleurs chercheurs, en s’appuyant sur le système sélectif des concours d‘internat.

Dès lors, la concurrence privé-public est morte. Le privé est incapable d‘intégrer à son modèle les activités de recherche et n’a pas les compétences pour l’enseignement. Les subsides de l’Etat lui échappent.  Le système a un effet pervers : la médecine se coagule dans les métropoles régionales qui accueillent majoritairement les CHU. La désertification des provinces en est renforcée. Dans les ville moyennes ou sub-moyennes, les cliniques privées seront assez vite à vendre et commencera la valse des fusions sous l’égide de groupes spécialisés (Capio, Clinifutur, Elsan, etc…).

Il faut bien constater que la santé n’est pas une marchandise. Si c’était le cas, nos valeureux gestionnaires issus des meilleures écoles, afficheraient des résultats flamboyants. En réalité, ils se préparent à faire appel à l’Etat lequel serait stupide de mettre de l’argent dans le secteur privé quand le secteur public a également du mal à assumer en plus ses missions d’enseignement et de recherche.

Dès qu’on sort du strict intérêt du citoyen (santé, éducation, énergie, transports), le libéralisme montre ses insuffisances et ses lacunes.
 Beaucoup (dont moi) pensaient au moins que le privé faisait du fric. Même pas vrai.

Encore un truc à ridiculise le Medef.

On en reparlera…




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