Bon, la vérité se fait jour. Même dans Sud Ouest. J’y
apprends ce jour que 25% des cliniques privées du pays sont au bord du dépôt de
bilan. Hé bé !!!
1/ les mecs, ils sont sur un secteur protégé. Leurs clients
discutent pas les prix vu que c’est la Sécu qui paie. Bon, ils ont pas les
meilleurs praticiens qui sont en CHU mais ça allège leur masse salariale.
2/ ils n’ont aucune obligation. Pas d‘enseignement, pas de
recherche, pas de contraintes administratives. Pas d‘intervention complexe non
plus. Le privé réalise seulement 4% des transplantations du pays. Les actes de
radiologie interventionnelle, délicats et bons pour la Sécu, sont exclusivement
du domaine du public.
Ceci pour dire que tous ceux qui vont bêlant que le privé
gère mieux que le public devraient fermer leur clapet.
En l’espèce, le privé s’est emparé d‘un service citoyen (la
santé) pour y puiser de la rentabilité. Ce n’est pas nouveau. Dès le 19ème
siècle, il existait des cliniques privées qui concurrençaient l’hôpital public
avec un succès certain. Les temps changent et changent les outils.
La création des CHU en 1958 va bouleverser la donne. L’Etat
admet que les divers visages de la médecine doivent cohabiter : les CHU
intègrent les activités de soins, d’enseignement et de recherche. Ils attireront
mécaniquement les meilleurs praticiens, les meilleurs enseignants et les
meilleurs chercheurs, en s’appuyant sur le système sélectif des concours
d‘internat.
Dès lors, la concurrence privé-public est morte. Le privé
est incapable d‘intégrer à son modèle les activités de recherche et n’a pas les
compétences pour l’enseignement. Les subsides de l’Etat lui échappent. Le système a un effet pervers : la
médecine se coagule dans les métropoles régionales qui accueillent
majoritairement les CHU. La désertification des provinces en est renforcée.
Dans les ville moyennes ou sub-moyennes, les cliniques privées seront assez
vite à vendre et commencera la valse des fusions sous l’égide de groupes
spécialisés (Capio, Clinifutur, Elsan, etc…).
Il faut bien constater que la santé n’est pas une
marchandise. Si c’était le cas, nos valeureux gestionnaires issus des
meilleures écoles, afficheraient des résultats flamboyants. En réalité, ils se
préparent à faire appel à l’Etat lequel serait stupide de mettre de l’argent
dans le secteur privé quand le secteur public a également du mal à assumer en
plus ses missions d’enseignement et de recherche.
Dès qu’on sort du strict intérêt du citoyen (santé,
éducation, énergie, transports), le libéralisme montre ses insuffisances et ses
lacunes.
Beaucoup (dont
moi) pensaient au moins que le privé faisait du fric. Même pas vrai.
Encore un truc à ridiculise le Medef.
On en reparlera…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire