La Macronie, imbibée de sciencepotardologie, ne cesse de
parler de stratégie (industrielle), de tactiques (financières), de guerre
(économique). C’est seulement de la littérature, des mots avec la bouche, du
vomi de syllabes de jeunes branleurs qui croient qu’en parlant comme des
guerriers ils deviennent des guerriers. C’est d‘autant plus risible que ces
jeunes gens ont été dispensés de service militaire et qu’on forme désormais nos
officiers supérieurs à Sciences Po autant qu’à Saint-Cyr.
Dans les exemples qui suivent, il est inutile de sauter sur
vos chaises pour me dire que ce n’est pas Macron mais Sarkozy ou Hollande. Ça reste la Macronie, un
système exacerbé à l’excès où un clan prend le pouvoir par la parole afin de
gouverner à la place d’un autre clan, de même origine, de même formation et au
service des mêmes intérêts. Je ne sais pas s’ils sont tous pourris, je sais
qu’ils sont tous pareils.
L’armée est le cadet de leurs soucis. Elle n’a d’intérêt que
pour les cérémonies aux Invalides qui mobilisent les caméras de LCI et les
micro de France Info. Et s’il y a une veuve éplorée, c’est mieux, c’est bon
pour l’audience. Nos gouvernants n’ont aucune vergogne. J’emploie le mot à
dessein. La vergogne, la verguenza espagnole, n’est pas l’orgueil mais un
mélange de fierté et de dignité qu’on ne trouve plus guère que chez les
militaires, même (et surtout) retraités.
Ainsi donc, la Macronie, confrontée à un problème
économique, vend (ou brade) la sidérurgie française à un oligarque indien.
C’était la dernière étape, le découpage avait commencé avant. Personne n’a dit
que l’acier était une activité stratégique, au sens premier et plein du terme.
Pour construire des bateaux de guerre, il faut de l’acier, le plus souvent des
aciers spéciaux, un porte-avions, c’est délicat. Il en faut aussi pour produire
des fusils d’assaut ou des chars de combat. Sans parler des avions de chasse.
Quand on produit plus d’acier, on fait quoi ?
On fait confiance au marché. En supposant que le vendeur qui
connaît tes besoins ne va pas en profiter pour t’assommer. En imaginant que le transport sera
assuré et sécurisé depuis une usine délocalisée. En rêvant que les services de
recherche aient continué de travailler pour te fournir exactement le produit
dont tu as besoin.
Plus récent, mais tout aussi amusant. Notre Famas, notre
fusil d‘assaut, arrive en fin de carrière. Problème : nous ne produisons
plus de fusils depuis que Tapie a repris la Manufacture de Saint Etienne et que
les arsenaux militaires comme Saint-Germain-Lembron ont fermé pour cause de
rentabilité. Pas grave : l’appel d’offres européen met aux prises le belge
FN et l’italien Beretta. C’est l’Europe, donc c’est pareil. C’est pareil pour
autant que les fabricants ne passent pas sous un contrôle différent. C’est
pareil tant que l’Indien vend l’acier aux Italiens. C’est pareil aujourd’hui.
Et demain, ça sera pareil ? Les
stratégies financières n’ont ni le même temps, ni les mêmes chemins que
les stratégies militaires.
Car, effectivement, l’armée est coûteuse. Elle a besoin de
temps. Entre la défaite de 1870 et la victoire de 1918, près de cinquante ans.
Cinquante ans de travail, de recherches, d’améliorations, de préparation des
armes et des hommes. Cinquante ans d’éducation.
Tout ceci sans perdre de vue la notion d’indépendance qui
restait l’horizon du Vieux Général. De glissement en glissades, le RPR est
devenu LR et en changeant de nom, a changé de boussole. Tous ces
pseudo-gaullistes acceptent de se coucher devant la mondialisation. Il parait
qu’on ne peut pas l’éviter puisque le monde est en paix. C’est vrai
aujourd’hui. Mais demain ?
La montée des Verts m’angoisse. Ils ne veulent pas voir que
le nucléaire civil est un moyen de financer le nucléaire militaire. Ou s’ils le
voient, il me diront que la guerre, c’est pas bien. Les Romains disaient :
Si vis pacem para bellum… Si tu veux la paix, prépare la guerre. En clair,
quand t’es costaud, on te fout la paix.
On en a l’illustration aujourd’hui. Trump tweete et
s’écrase. Il a compris que la puissance chinoise était telle qu’il valait mieux
s’écraser. Enfin, j’espère qu’il l’a compris Parce que, si c’est pas le cas, on
va regretter d’avoir des fusils belges ou italiens. Surtout s’ils sont livrés
avec du retard. Ouah ! me dit un copain, les guerres, ça se gagne plus
avec des fusils…. Exact. Ça se gagne avec tout, même avec des godasses,
fabriquées en Tunisie pour ce qui concerne nos soldats. Indépendance ?
On en reparlera…
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