samedi 23 novembre 2024

LES SOLDATS ET LES GUERRIERS

 il est pas encore President, Donald, mais il est au boulot. Il s’est collé à l’essentiel : achever l’Europe. Avec l’aide d’une équipe de vieux généraux dévalorisés, tous anciens hierarques de l’OTAN. Ne les écoutez pas, réfléchissez. L’OTAN est une partie de leur carrière…..et de leur retraite. Et, par voie de conséquence, ils sur-valorisent l’OTAN (what else ?) et passent leur temps à nous expliquer que sans l’OTAN et les USA, Poutine va nous manger. Vu leurs carrières, je ne leur fais aucune confiance. Aucune. Qui peut croire la voix de son maître ?

 

Je tiens à rappeler quelques évidences pour qu’on puisse réfléchir tranquillement.

 

L’aéronautique française est la meilleure du monde.

Airbus ( créé par la France) est en train d’enterrer Boeing après avoir achevé McDonell Douglas. Encore le traitre VGE a-t-il tué Concorde qui aurait renforcé notre domination.

Peu à peu, le Rafale se révèle l’un des tout premiers chasseurs du monde. Ben oui, il est à un prix concurrentiel, rapide, efficace, facile à entretenir, malléable, avec une excellente informatique et un armement adapté.

Ajoutons les hélicoptères développés par Airbus et motorisés par SNECMA.

Terminons avec Ariane. L’Europe, grâce à la France, a une compétence spatiale, compétence démontrée par Spot-Images, système  de renseignement supérieur au Landsat américain, doublé par Galileo concurrent du GPS américain.

Pour ce qui est de la mer, Naval Group croule sous les demandes de sous-marins. 

 

Les artilleurs du monde entier veulent les canons français César qui semblaient ridicules au début de la guerre en Ukraine. Et je ne parle pas des blindés, où les Allemands semblent disposer d’un atout maître avec leurs Leopards. Or les Allemands sont des Européens, jusqu’à nouvel ordre. Et nos blindés légers complètent bien la gamme.

 Pour analyser la situation géopolitique, il faut garder ces informations en tête, en les complétant éventuellement avec notre dépendance aux munitions de petit calibre, notre impossibilité à remplacer le Famas, ou plus généralement notre dépendance à la sidérurgie depuis la vente en 2002 d’Arcelor au groupe Mittal par Jacques Chirac, par ailleurs destructeur de la conscription. Pour faire la guerre, il faut maîtriser l’acier.

 

Grosso modo, dans le cadre de l’Ukraine, on peut se passer des USA. Mais est-ce notre intérêt ? La réponse est évidemment NON. L’Ukraine est un grand pays agricole, producteur de céréales et de poulets. Aider l’Ukraine et l’intégrer à l’Europe, c’est achever notre agriculture en difficulté. La notre, mais aussi celle de la Pologne ou de l’Espagne. Notre intérêt, c’est de laisser Poutine détruire l’agriculture ukrainienne en semant partout des mines qui pourriront le sol. Mais c’est pas bien ! Exact, mais ce n’est pas le sujet. Tu veux payer pour aider les céréaliers briards ? Non ? Alors, affame les Ukrainiens. Sauf si ton but, c’est d’aller au Paradis.

 

Mais tu es cynique ! Oui, comme Diogène. C’est le fruit de l’expérience. Je suis également égoiste. Comme Trump. Le mot à la mode (et donc vocabulaire de mononeuronal), c’est « transactionnel ». Trump a une vision transactionnelle du monde. Ben oui. Comme Roosevelt et comme tous les gouvernements américains. Roosevelt a aidé Staline en gageant l’aide sur le stock d’or russe. Les Américains font payer au prix fort leur protection. Si c’est trop cher, ils se barrent, comme au Viêt Nam.  Les USA saignent leurs alliés avec une fourberie sans limites. Nous, c’était le Plan Marshall. On t’aide à acheter du matériel américain, manière délicate de vider d’une main, la poche qu’on a garnie de l’autre. C’est pour ça qu’ils ne nous aiment pas : on est des concurrents commerciaux.

 

Et donc Trump il faut le frapper au portefeuille. Par exemple, créer une communauté de défense dont les membres s’interdiront l’achat d’armes américaines. Les USA craignent cette éventualité : ils interdisent la commercialisation d’armes abritant des composants américains. On n’a jamais vu ça. Les composants ont été achetés, payés et on ne peut pas les utiliser. Il s’agit des missiles Scalp vainqueurs d’un appel d’offres britannique contre la firme américaine McDonnell. Je vais me démerder pour éliminer un concurrent supérieur à mes produits. Le Vieux Général n’aurait pas toléré cette atteinte à notre souveraineté qui prouve simplement que les Ricains balisent devant la technologie européenne.

 

L’Europe des armées est infaisable. Les Américains se sont emparés des cerveaux et y ont instillés l’arme fatale : la peur. Avec l’aide des vieux généraux de l’OTAN et de journalistes stipendiés, soutenus par des politicards de seconde zone.

 

Parmi ceux qui m’ont appris la géopolitique qui est une branche de la polémologie, il y a eu un général  de division avec l’expérience de la guerre, la vraie, celle qui tue et ravage qu’il avait connue avec Leclerc et Eisenhower. Beaucoup surnage de ses récits et de ses réflexions mais en premier lieu cette phrase : « Les Américains ont beaucoup de soldats et peu de guerriers ». Tout est dit.

dimanche 17 novembre 2024

POUR L'HONNEUR

 Ben voilà ! TF1 veut mettre la main sur le rugby. C’est lié aux audiences. Chaque match international explose les compteurs. On va avoir droit à des tombereaux d’explications pseudo-socio-psycho-logiques. Explications concoctées par les intellectuels qui ne sont jamais entrés en mêlée. Avec la trouille au ventre.

 Ma première réaction a été d’y voir une victoire de la ruralité d’autant que pour la première du film Pour l’honneur, j’étais à Meymac. Ben oui, l’une des équipes venait de la vallée de la Vézère, l’autre représentait un bourg nommé Tourtour qui est le nom des crèpes au sarrazin de Corrèze. Les journaleux nous ont rebattu les oreilles avec la culture de la France méridionale car ils ignoraient tout des tourtours au ris de veau de chez Françoise. A Meymac. En plein Limousin.

J’ai aimé le film. Pas pour la Corrèze. Pour l’honneur. L’expression a bercé ma jeunesse. Au lycée, nos entraineurs le serinaient : Battez vous pour l’honneur. Ça voulait dire qu’on pouvait être fiers de prendre une branlée. Après la projection, on est allé boire une Salers chez Arlette, siège du rugby-club de Meymac. On était bien dans le Sud, le sud rural et rugbystique, inconnu de l’ENA.

 

C’est un signe. Un signe qui vient doubler la victoire de Trump, la colère paysanne et le retour en force des gilets jaunes.  Les audiences télé signent la fin de la déconstruction. Les ruraux savent que tu peux déconstruire un outil, mais pas trop, sinon la déconstruction devient destruction. TF1 vient de le découvrir.

 

Ce soir, je pense à Maité et à Laurent Mariotte. Maité, elle faisait la cuisine pour des tablées de rugbymen, Laurent Mariotte, pour…..…je sais pas. Enfin, si, je sais, mais je veux pas être considéré comme un –phobe. 

 

Le peuple (français, les autres je sais pas) n’est pas con. Il préfère les salles des fêtes aux maisons de la culture. Tout simplement parce qu’il sent que la culture qu’on lui offre est une culture au rabais : je me souviens d’un programmateur officiel auquel je reprochais d’avoir produit un Opéra de quat’sous sans le texte de Brecht et qui me répliquat : Tout. le monde connait la musique, mais le texte est chiant.

 

Doublons le signe. Philippe Guillard a fait plusieurs films Pour l’honneur est le dernier, j’ai trouvé facilement les critiques, une seule est très négative : Télérama. Ça m’étonne pas : j’ai aimé beaucoup de films que Télérama n’aimait pas.

 

Ma première réaction était la bonne.

samedi 9 novembre 2024

LE PEUPLE DERRIERE SON CHEF

 L’élection de Trump nous éclaire. Non pas sur les Américains, mais sur les commentateurs, journalistes et politiques et sur leurs séides

 

Election après élection, on nous informe que les sondeurs se sont trompés. Au point que ce n’est plus une information, mais une banalité. Les sondeurs ne peuvent que se tromper : ils analysent des quantités pour prévoir des qualités. Je me demande où est l’intérêt des journalistes à payer pour de l’information fausse et/ou faussée et à m’imposer les mêmes vieillards incompétents scrutin après scrutin.

 

Pas besoin de chiffres pour prévoir la défaite de Kamala, semblable à celle de Ségolène il n’y a pas si longtemps :  quand on a besoin d’un chef, on ne vote pas pour une femme. La guerre est affaire d’hommes, d’hommes violents et mal élevés, capables d’appuyer sur le bouton et de sacrifier quelques milliers ou millions d’êtres humains au désir de victoire. Les officiers supérieurs sont ainsi en étant également présentables parce qu’ils sont froids et connaissent le prix de la vie : les hommes formés coûtent cher et les régiments ne sont pas égaux entre eux.

 

Trump est vulgaire. Etymologiquement, ça veut dire qu’il est proche du peuple (vulgus) ce qui devrait plaire aux commentateurs. Sauf qu’ils ne savent rien du peuple qu’ils imaginent à travers les enquêtes des sondeurs et ils sont incapables de subtilité discursive. Quand Trump dit que Kamala a un QI faible, le peuple traduit : c’est une conne. Le peuple a besoin d’un vocabulaire simple, ça le change de la discursivité pseudo-universitaire dont on l’accable. Un pays n’est pas « doté », il a la bombe. Trump n’est pas un « mâle alpha », il a des couilles et peut utiliser la bombe. Pour les commentateurs (et trices), Trump est imprévisible Le peuple traduit : il peut en coller une à Poutine. Doit-on détruire le peuple ? Ou lui parler ? Avec ses mots bien entendu.

 

Ce que révèlent ces élections, c’est le fossé entre le peuple et la presse. Le peuple ne comprend plus les journalistes qui ne savent plus lui parler. La presse parle baise-main, le peuple parle main au panier. La guerre renforce ce fossé car les armées fonctionnent avec l’esprit de chambrée qui exprime un rite de passage réunissant les jeunes hommes d’une même classe d’âge. Or, réunissez cinquante jeunes en passe d’être adultes, de quoi parleront-ils ? De copulation, avec le sexe complémentaire généralement. L’esprit de chambrée sent la petite culotte. C’est vulgaire, pas distingué…. Comme Choron. A l’heure où on se veut être Charlie pour être fréquentable, je rappelle que Choron a créé Charlie ; Ancien militaire, il connaissait l’esprit de chambrée et il connaissait le peuple. Comme Trump. Et il a créé un mythe. Ce que ne feront jamais les minets aux mocassins à pompons qui n’osent pas dire qu’ils aiment mettre la main  au cul des femelles.

 

On tourne toujours autour du même pot. Le peuple veut être protégé, c’est ce qu’il attend d’un chef  et ça passe par la force et la violence, pas par la tendresse et la compassion. Mais ça conduit à la dictature !! Pas nécessairement, mais ça peut y ressembler. Henri IV a protégé son peuple  sans être un dictateur, en utilisant son pénis plutôt que son épée. Car le peuple aime les baiseurs, il se reconnait en eux. Ou s’identifie.


On n'apprend pas le peuple rue Saint-Guillaume ou on ne trouve ni pastis, ni gas-oil, ni jurons populaires. Quand les rédactions parleront comme les ronds points, l'information reviendra.

 

Face à cet électorat, je ne comprends pas qu’aucune chaîne n’ait programmé Deliverance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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mercredi 16 octobre 2024

LA LAÏCITÉ

 J’en ai plein le cul de ces discussions sur la laïcité. Ça fait 120 ans que la laïcité est une des bases de la République et que je pense aussi souvent à mon oncle Adrien, républicain de gauche et maire de son village pendant 40 ans. Quarante ans pendant lesquels, il n’a pas mis une fois les pieds dans l’église. Il savait l’importance de certaines cérémonies, surtout les enterrements, pour la cohésion du groupe. Il exigeait que la porte de l’église soit ouverte et assistait à la célébration de l’extérieur, même sous une pluie battante. Il était avec ses concitoyens, mais pas avec Dieu.

 

Pour Tonton Adrien, la laïcité, c’était pas un jeu. Il s’était battu pour ça. Avant 1905, il participait aux actions d’un groupe qui s’attaquait aux bâtiments de la Calotte, essentiellement les maisons de bonnes sœurs où se fabriquaient les hosties dominicales. « Attaquer », c’est pas de la littérature parce que les Calotins se défendaient et les expéditions laïques laissaient plaies et bosses aux combattants. Tonton Adrien savait qu’un croyant est un danger. Physique. Il me l’a raconté, avant que les mahométans ne remplacent les calotins. Tonton Adrien, fallait pas lui insinuer que ne pas croire est une croyance. Pour lui et ses amis, le problème était Dieu, ce Dieu auquel l’Homme abandonnait son libre-arbitre. Un croyant est un esclave, on ne peut pas laisser un esclave diriger la République.

 

Bon, le Président De Gaulle était croyant mais lui, était un être à part et surtout pas un esclave.

 

je l’ai dit, Tonton Adrien était maire. De ce fait, il entretenait l’église mais aussi les calvaires : ils sont à tous et je suis le maire de tous. J’avais 10-12 ans et j’apprenais l’inexistence de Dieu, la tolérance et la République des champs. Pour être tout à fait franc, Tonton Adrien  avait un chef d’Etat-Major, l’instituteur du village, par ailleurs secrétaire de mairie, quasi-caricature de Pagnol père, hussard noir de la République quasi-parfait. Ce duo était complété par le médecin du village lequel visitait régulièrement les fermes isolées. Tonton Adrien savait tout de son village, jour après jour. Comme tous les maires de la région.

 

Et donc, au nom de la laïcité, rien n’était imposé ni même favorisé. Tonton Adrien connaissait les calotins du village qu’il ne traitait pas comme des ennemis. Lui avait gagné, excluant Dieu du village comme il l’avait exclu de sa vie. Inutile de rejouer ce combat au quotidien. Sauf le mercredi soir. C’était l’heure de la partie de manille coinchée entre l’équipe du maire assisté de son secrétaire de mairie contre le curé et son bedeau, le village rejouait 1905. L’équipe perdante payait les consos (le stade était le bar du village).

 

La laïcité avait entraîné la disparition de Dieu, du Dieu qui dominait la France depuis vingt siècles. Les soutanes et les cornettes disparaissaient du paysage et plus personne ne croassait au passage des grenouilles de bénitier. A sa mort, Tonton Adrien avait gagné le combat de sa vie. Personne ne lui avait dit que le ventre était toujours fécond.

jeudi 10 octobre 2024

LA MORT DES LIBRAIRES

 Nous y sommes ! Il aura fallu quarante ans mais la  première étape se termine. La grande presse découvre que la librairie se meurt sans pour autant nommer l’assassin : Jack Lang et la loi de 1981 nommée en son honneur. Je l’avais dit et redit depuis 40 ans, la moindre des injures reçues était « élitiste » : je m’opposais à une démocratisation offerte par Lang à un peuple avide de culture.

 

Première étape : la confusion des genres

 

C’est la force de la réification. Le livre est un bien culturel. Mais comment mesure t’on la culture ? Il n’existe aucun étalon-culture avec une échelle comme celle de Scoffield qui mesure la force des piments. il suffit de décréter que le livre est un « bien culturel » et de faire entrer tous les livres dans la case statistique ad hoc. Case statistique qui devient mesurable par sa valeur i.e.. son prix. Bon, c’est pas très culturel mais ça permet de coller André Soubiran avec André Gide ou Annie Ernaux avec Christine de Pisan. Sans stigmatiser les acheteurs. Les pauvres achetaient des Harlequin, les moins pauvres des Pléïade, mais les deux valorisaient la Culture que Jack Lang démocratisait en parfait socialiste. Enfin presque : le Président Mitterrand venait à la librairie Javelle acheter une originale de Molière qui valait plusieurs SMIC du temps. A chaque socialiste sa démocratisation.

Lang fit du prix l’alpha et l’oméga de la Culture, aux applaudissements d’une presse stipendiée et de libraires emplissant leurs braies de leur peur de disparaître. Personne ne dit qu’on ne pouvait pas comparer la valeur d’une originale grand papier avec un livre de poche. Il s’agissait de protéger les libraires contre la FNAC qui axait son développement sur ses remises : personne ne dit que les propriétaires de la FNAC avaient participé au financement du candidat Mitterrand ce qui laissait suspecter un ministre du dit Mitterrand de félonie.

A traiter le livre comme le cassoulet en boite on s’exposait à voir les marchands de cassoulet devenir libraires. Ça ne tardât pas.

J’avais suggéré que les biens culturels ne soient pas considérés comme biens de consommation, qu’on sépare les livres et les boites de cassoulet. Elitiste !

 

Seconde étape : la destruction sémantique

 

C’était la plus simple : remplacer les librairies par les « points de vente du livre ». Ça allait dans le droit fil de la pensée économique du socialisme triomphant. On pouvait admettre qu’une librairie était le lieu où on vendait des livres alors que tout libraire sait qu’une librairie est d’abord le lieu où un individu achète des livres. Pour les revendre. Mais pas à n’importe qui.

En ce temps-là on distinguait avec soin « librairies » et « maisons de la presse ». Les deux commerces vendaient des livres. Pas les mêmes livres, mais ne chipotons pas. Les maisons de la presse favorisaient les livres de journalistes, signatures connues, les librairies préféraient les livres d’universitaires. Manque de chance, les points de vente du livre étaient représentés par Monsieur Daelman, maison de la presse à Compiègne qui ne vit aucun obstacle à lever la barrière. Et c’est ainsi que le petit Leclerc, de marchand de laitues devint « acteur culturel ». Ceci permet à Lang, au fil des ans, d’affirmer qu’il a maintenu le réseau des libraires français, tout simplement parce qu’il y a toujours (statistiquement) autant de lieux où on vend des livres. Mais ce ne sont ni les mêmes lieux, ni les mêmes livres. Parce que ce ne sont pas les mêmes libraires.

 

Troisième étape : la destruction économique

 

Au tournant des années 1990, on vit, logiquement, poindre le début de la destruction économique des librairies, conséquence obligée du remplacement de la qualité par la quantité. D’autres commerces furent frappés de même, mais on doit admettre que l’informatisation a accéléré le mouvement.

En 1981, libraire spécialisé, je gérais environ 400 comptes fournisseurs dont plus d’un tiers à l’étranger et en devises variées. Aujourd’hui, on peut créer une librairie avec moins de 20 fournisseurs représentant 80% de l’édition française. HEC a pris le pouvoir.

Avec la loi Lang, des avantages spécifiques ont disparu comme le tarif postal des imprimés (livres, cartes géographiques et partitions de musique) qui permettait de payer moins cher l’envoi d’un livre en France, et beaucoup moins cher à l’étranger. Mécaniquement, le coût d’accès au livre a augmenté chez les libraires, compensation acceptée du prix unique : mon prix de vente est protégé, je peux payer le port. Sauf que la mesure avantage les gros distributeurs, les gros colis bénéficiant d’un tarif au kilo plus avantageux. Logiquement, les petits éditeurs ont cherché des solutions de distribution moins onéreuses et les regroupements ont fleuri. C’était pain bénit pour les libraires qui avaient moins de comptes à gérer. C’était aussi pain bénit pour les grosses structures qui se mettaient en place à l’instar d’Amazon : en toute hypothèse, leur accès au livre coûtait moins cher qu’aux petits indépendants.

Les petites structures éditoriales se sont multipliées aidées par la simplification de la distribution. C’est la grande époque de la croissance de l’office. L’office est le coup de grâce : le distributeur s’engage à livrer les nouveautés au libraire en fonction d’une grille (romans français, essais politiques, poésie moldovalaque…) laquelle autorise le libraire à retourner les invendus pour être crédités. Le libraire se trouve dépossédé du choix de son assortiment mais a droit à l’erreur, oubliant que l’office est encadré par des dates strictes : on doit retourner entre tel et tel jour. Ceci le conduit à être avant tout un magasinier qui passe ses journées à retourner des livres qu’il a receptionnés et mis en vente pour le plaisir de leur faire prendre l’air. Ajoutons que l’office est facturé à la date du jour d’expédition par le diffuseur et crédité à la date de réception du retour : clairement, les libraires assurent la trésorerie du diffuseur.

 

Les petites librairies ont mis, seules, leur tête sur le billot. Elles ont oublié, par facilité, les règles essentielles du commerce :

1/ un bon commerçant a des clients meilleurs que lui. J’ai vendu des livres à Maurice Herzog sans jamais lui donner un conseil, mais en notant avec soin ce qu’il cherchait ce qui m’a permis de découvrir des auteurs, des éditeurs, des lieux. Le vrai client ne demande pas un conseil, il demande un titre.

2/ un bon commerçant ne regarde jamais ses statistiques de vente. Il a choisi ses produits et il sait pourquoi. Le jour où un client trouve ce produit et l’achète, il a gagné plus que sa marge : il a gagné la fidélité d’un client.

3/ un bon commerçant ne dit jamais « Ça n’existe pas ». Parce qu’il n’en sait rien. Dire « Je ne connais pas » ne flatte pas l’ego mais n’injurie pas l’avenir.

vendredi 4 octobre 2024

POINT GEOPOLITIQUE

 Parlons un peu de géopolitique. Parlons du Kim de Corée du nord, l’homme qui a détruit mon ressenti de Kim qui, jusqu’à lui, se limitait à Kim Novak. Kim-Jong-Truc, c’est une vedette. Les télés du monde entier nous le montrent jusqu’à la nausée, plus (hélas) que Kim Novak.

Rappelons quelques évidences jamais énoncées. La Corée du nord n’est pas membre de l’OCS. Elle n’est donc alliée ni à la Chine, ni à la Russie, ni à l’Iran. Pays isolé qui manque d’atouts dans sa main. Il fera ce que voudra Xi Jiping, point barre, question de survie. Remettez nous Kim Novak.

Lisez Kipling. Pas Mowgli et autres disniaiseries. Les textes sur le Grand Jeu. L’avenir du monde se joue en Asie centrale. Autour de l’Iran. Le Grand Jeu se jouait entre l’Empire russe et la puissance anglo-saxonne dominante. Comme aujourd’hui, avec l’appui (ou pas) de pays plus modestes (L’Homme qui voulut être roi), pays désormais fédérés dans l’OCS. Il s’agissait de contrôler la Chine, c’est-à-dire le Pacifique occidental. L’OCS a rendu ce but caduque. Un ersatz de stratégie consistait à contrôler l’Océan indien oriental. Avec l’entrée de l’Inde, du Pakistan et de l’Iran dans l’OCS, la Stratégie globale s’est effondrée, la domination anglo-saxonne sur les océans est partie en fumée. La Chine, grâce aux Nouvelles Routes de la Soie, a un coup d’avance.


La partie n’est pas finie. Aujourd’hui, l’arbitre est absent pour causes d’élections ce qui tempère les Chinois qui ne savent pas jouer seuls. J’ai le sentiment qu’Israël va dérouiller et pas seulement à cause de l’alliance Chine-Iran. Dans une stratégie globale, Israël n’a aucun intérêt, ce pays ne contrôle rien, ni axe de communications, ni ports, ni matières premières. Raisons pour lesquelles l’Europe l’a créé. Ses alliés sont rares surtout dans ce qu’on appelle le Sud global. Armée et économie sont sous perfusion américaine ce qui fait que les USA ont intérêt à sa survie et les USA sont des alliés peu fiables.


J’attends avec intérêt le retour de la francophonie que les Chinois vont soutenir car c’est une arme d’affaiblissement des USA. J’attends aussi une prochaine attaque écolo contre le pétrole de schiste, attaque qui viendra de Chine et d’Iran. J’ai passé l’Ukraine par pertes et profits comme l’Allemagne.Les Chinois sont rancuniers et connaissent l’Histoire : ils savent que le « péril jaune » est une invention prussienne et ils n’ont pas oublié le soutien allemand aux Tibétains. J’en ai déjà parlé, Hitler aimait le Dalaï-Lama, comme Robert Ménard. Pendant qu’Hitler envoyait ses alpinistes dans l’Himalaya, Malraux soutenait la révolution chinoise provoquée par le PCC fondé dans la concession française de Shanghaï.


En géopolitique, Israël n’a aucun intérêt, sauf pour la diaspora juive qu’il ne faut pas surestimer.

samedi 21 septembre 2024

38 à 26

Ce n’est pas un score de rugby. Même si c’est, en quelque sorte, un résultat.

 

38, c’est le nombre de ministres de l’équipe Barnier.


26, c’est le nombre de ministres du gouvernement Debré en 1958, le premier de la Vème République.

 

La France s’est-elle agrandie ? Pas que je sache. En outre, en 1958 elle avait à gérer un empire colonial dans lequel l’Algérie posait quelques problèmes. Ça faisait des kilomètres carrés et des millions d’habitants en plus. Moi, con de base, je regarde le score et je me pose des questions :

 

1/ le QI des ministres a-t-il baissé ? C’est plus que probable, d’autant que des attributions ont changé : Debré avait un Ministre des Armées ET un Ministre des Anciens Combattants qui aujourd’hui n’en font plus qu’un.

 

2/ les Ministres sont-ils devenus fainéants ? C’est possible. Ils passent tant de temps à communiquer que le temps leur manque pour travailler.

 

Je crois surtout qu’on a créé des sujets sans intérêt. On nous balance un Ministre de la Discrimination Hommes-Femmes (déjà surnommé Ministre des Bites et Foufounes) qui n’aura strictement rien à foutre. Notre appareil législatif est plutôt bien foutu et les plaintes suivies de résultats abondent. Restent les faits divers et incivilités, mais on peut pas avoir un Ministre de la Main au Panier. Déjà qu’on doit se fader les professeures et autres autrices. Je pense à la tête que ferait ma professeur Marguerite Bonnet si on la qualifiait d’autrice (Hongrie ?) parce qu’elle a dirigé l’édition d’André Breton en Pléïade. Marguerite qui, au détour d’un cours sur la dispute Breton-Cocteau à propos de « guitare, bidet qui chante » avait laissé entendre (sans le dire crûment) que Breton était homophobe (le mot n’existait pas).

 

Mais le Ministre de la Communication a disparu, nous laissant pantois face au raz-de-marée des fautes d’orthographe et des impropriétés (raz-de-marée, c’est mieux que tsunami) que nous infligent les « communicants » en tout genre. On m’affirme que la communication relève désormais de la Culture où Dati Danielle s’efforce de faire oublier Lang Ochat. La langue, empire du subtil, partage la couche de Guetta, roi  du poumpoum. Il est vrai que « Marquise vos yeux beaux » a été remplacé par « T’es bonne ? »

 

Alors, je deviens aigri et je traite de merde un jeune con qui écrit « battre leur plein », confondant un pronom personnel et un substantif et ignorant les usages militaires et musicaux.

 

Il est vrai que plus personne ne fait cattleya.

mardi 27 août 2024

LE POKER ET LES ECHECS

Les militaires, y compris les généraux, sont fils de leurs nations et des jeux de leur nation.

 

Quand ils font la guerre, les militaires américains jouent au poker : rapidité, changements de cartes, un peu de bluff, ça va vite et fort.

Les militaires chinois jouent au weiqi : plus le plateau est grand, plus ils sont heureux et ils adorent les évolutions des petits pions qui deviennent importants au fil de la partie ; au weiqi, on ne détruit pas, on immobilise.

Les chefs russes jouent aux échecs. Ils prennent leur temps, réfléchissent, acceptent leurs pertes, positionnent leurs pièces loin de leur objectif et savent qu’une tour vaut plus qu’un pion. C’est lent et imprécis jusqu’à la fin.

 

La stratégie de Poutine est celle d’un joueur d’échecs. Il accepte de perdre des pièces mineures dans l’oblast de Koursk. Son objectif est le Donbass et la mer d’Azov, le lieu de la puissance industrielle et agricole de l’Ukraine. Je l’ai dit : l’Ukraine enclavée sera ruinée. Zelensky devra abandonner Koursk faute de moyens. 

 

Au début, je pensais que Kharkiv était une pièce maitresse, mais sans communications Kharkiv est un poids. Ses usines métallurgiques et militaires ne sont plus approvisionnées et sont à l’arrêt mais il faut malgré tout permettre à ses deux millions d’habitants de survivre et sa défense dévore les ressources ukrainiennes. Comme objectif, Odessa est plus intéressante et s’insère mieux dans une stratégie globale avec la proximité de la Moldavie.

 

Aux échecs, chaque pièce dispose d’un pouvoir d’attaque et de défense. Dans la vraie vie, le poids des civils est une composante essentielle. Poutine va détruire l’Ukraine en l’affamant. La terre brûlée est une stratégie efficace. surtout à l’entrée de l’hiver. Si l’Ukraine ne peut pas approvisionner son armée, elle quittera Koursk.

 

Les experts admirent la qualité des drones ukrainiens mais un drone ne peut pas transporter une charge de 400 kilos ; les F16 n’ont pas donné à l’Ukraine la maîtrise du ciel et des bombardements. Certains experts affirment que l’Ukraine les conserve pour une attaque sur la Crimée. Je ne suis pas sûr qu’il y en ait en suffisance. Poutine veut se positionner à l’embouchure du Dniepr après avoir désorganisé les communications de Zelensky, les « vraies » communications, celles des trains et des routes, afin de protéger la Crimée

 

Poker contre échecs. Dans les deux cas, l’atout est Odessa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche 25 août 2024

LE RETOUR DES CURÉS

 Ça y est, c’est dit. La cheffe d’un obscur collectif (dès qu’ils sont deux, ils sont un collectif) anticorrida l’a verbalisé. Aimer les bovins est une question d’éthique.

 

Rappelons la définition : l’éthique regroupe les principes régulateurs de l’action et de la conduite morale.

 

En clair, la gisquette se positionne dans le camp du Bien, camp qu’elle a défini pour en exclure ses contradicteurs lesquels se retrouvent de facto dans le camp du Mal. Comme dans la Genèse quand Eve bouffe le fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal. On baigne dans la pensée religieuse. Quelle légitimité à m’imposer une morale ? Et pourquoi celle là ?

La seule morale d’une Nation est son corpus législatif et  elle a légiféré sur cette question. La Loi peut être modifiée par l’Assemblée nationale, pas par un improbable collectif drapé dans une toge morale. On irait où sans ça ?

 

La pantomime Caron a montré que l’Assemblée n’était pas vraiment prête. A contrario, les arènes n’ont jamais été aussi pleines. Pour les politiques du Sud, il est temps d’attendre. Raison pour laquelle les dames patronnesses de la SPB (Société Protectrice des Bovins) ont choisi le poncho de la morale.

 

Cinquante ans après 68, les culs pincés sont revenus. Le camp du Bien recrute : contre le tabac, contre le vin, contre la main au panier, toute la panoplie de la morale est utilisée. Ceux qui, comme moi, se réjouissaient de la disparition des curés en sont pour leurs frais. Ils sont déjà remplacés. Par leurs benoites.

 

 Avant interdiction, je vais aller regarder quelques vidéos taurines en fumant une clope et en buvant un peu de fino. Si la dame collective veut me visiter, il y a une place sous la table.

lundi 12 août 2024

REGARDONS LES CARTES

 Bon, faisons un peu de géographie, c’est-à-dire d’art de la guerre. L’Ukraine a pris 500 km2 dans la région de Kursk en se déployant depuis Kharkiv.

 

Ça n’a que peu d’intérêt. En lisant la carte au 5 Mio de mon fidèle atlas (Atlas du Times qui me suit depuis 25 ans), je vois une zone de collines plus ou moins entaillées de vallées, des dolines en russe. Une zone difficile à tenir. C’est pas une plaine. J’en déduis que Zelensky a choisi d’étirer la ligne de front en l’affaiblissant. Comme toujours, il a choisi le symbole.contre la réalité. Ancien du KGB, Poutine connait la géographie. Il sait que le terrain annonce une victoire à la Pyrrhus. A armes égales, l’armée ukrainienne aura un mal fou à tenir ce terrain. Les deux belligerants vont faire assaut de propagande.

 

Pendant ce temps le sud ukrainien se dégarnit. Beaucoup d’observateurs pensent que l’objectif de Poutine est de prendre Kherson, puis Nikolaiev et Odessa ce qui lui permettrait de compléter l’enclavement de l’Ukraine.. Certes, il y a la coupure humide de l’embouchure du Dniepr mais avec les soldats ukrainiens occupés vers Koursk, la difficulté semble franchissable.

 

Une Ukraine enclavée serait une Ukraine morte : impossible d’exporter, surtout les céréales ce qui facilite l’action politique de la Russie, notamment en Afrique ; mais les minerais sont également concernés comme tous les pondéreux dont le commerce dépend des navires.

 

Le terrain commande, dans la guerre comme dans le tourisme. A condition d’avoir les cartes et de savoir les lire. Ayant cette experience, j’avais, chez VDM, entretenu un stock de cartes de Russie à l’échelle de 1 cm pour 10 kilomètres ainsi que des cartes d’Ukraine plus détaillées (1 cm pour 2 km) Bien entendu, on en vendait moins que les cartes de Mykonos mais on les vendait aux professionnels (journalistes, militaires), car j’avais un objectif d’excellence et que l’excellence, c’est de satisfaire les meilleurs même si en matière de gestion c’est moins valorisant.

 

Mais ceci est une autre histoire.

mercredi 7 août 2024

SPORT ET MÉDAILLES

 Toute  la journée, des journalistes sous-formatés nous cassent les burnes avec le tableau des médailles. J’ai cherché : il existe deux tableaux des médailles. Le plus utilisé est celui qui recense toutes les médailles, le plus sélectif ne prend en compte que les médailles d’or. Ça, je peux comprendre : être second ou dernier, c’est pareil : ne pas être premier. On parle de sport, seul compte le premier

 

Mais, dans tous les cas de figure, manque une donnée : la population globale. Quand t’as un milliard et demi d’habitants comme la Chine, tes chances d’abriter un coureur ou un boxeur d’exception sont plus fortes que celles du Liechtenstein. Un enfant de quatre ans analphabète comprendrait ça.

 

Les USA sont numéro 1 dans les deux classements : 86 médailles dont 24 en or. Ça nous fait une médaille pour quatre millions d’habitants ou une médaille d’or pour 14 millions d’habitants. Ça relativise.

Pour la Chine, c’est pas mieux : une médaille pour 24 millions de Chinois, une médaille d’or pour 70 millions. Avec leurs 35 médailles, les Australiens obtiennent une médaille par million d’habitants et une médaille d’or pour deux millions.

La France fait un peu moins bien : une médaille pour 1,4 million et une médaille d’or pour 5 millions. Calculs rapides avec arrondis en date du mercredi 07/08.

La lutte entre Chinois et Américains doit être relativisée : le sport est relativement récent en Chine et sa structuration est différente qu’aux USA en termes d’installation et d’entraîneurs. 

 

Mais ce que disent ces chiffres, c’est qu’en matière sportive, les Américains ont baissé les bras. Il faudrait retrouver les comparaisons USA/URSS au temps de la guerre froide. Mes souvenirs disent que les deux pays se livraient une compétition acharnée et idéologique. Le sport était une valeur géopolitique. A priori, ce n’est plus le cas que pour la Chine qui veut conforter sa domination du monde. 

 

Sauf que dans les pays du Tiers monde, le sport a conservé cette valeur et que le déclin américain aura des conséquences politiques On le voit déjà : alliée des USA, l’Ukraine ne peut prendre pied en Afrique où la Russie se victimise.

Les JO de Paris marquent, l’air de rien, la fin de l’hégémonie occidentale pour ceux que l’OCS appelle le Sud global. Pour peu que l’Ukraine prenne une raclée avec des avions américains et les digues seront rompues. Deng Xiaoping aura gagné.

 

Je constate le même jour que la Chine annonce les résultats plus que prometteurs de son TGV-Maglev. On ne s’énerve pas, il y a un gros paquet de propagande dans cette annonce qui est là seulement pour renforcer l’isolement yankee. Dans les jours qui viennent, les journalistes vont nous expliquer la poursuite de l’hégémonie américaine. Jusqu’au prochain coup.

 

Ne me demandez pas où il sera joué. A mon avis dans l’espace qui est le seul endroit où manquent les repères : la politique spatiale américaine a été partagée avec Elon Musk lequel est devenu de facto un maillon faible. Et ce qui n’est pas à Musk a été donné à Boeing. Les Chinois ne sont pour rien dans les choix de la NASA dont le pire fut le partenariat public-privé.

 

Tous les pions sur lesquels j’ai attiré votre attention depuis dix ans restent actifs : l’OCS a grandi et s’est renforcée, les instruments financiers se renforcent lentement et le dollar souffre, la marine chinoise atteint une taille hégémonique et la station spatiale chinoise est la tête de file d’une occupation de l’espace qui n’inquiète personne. Sur le papier, l’armée chinoise est au top mais il lui manque la validation par le reel que seule accorde la guerre, surtout pour ce qui est de l’aviation.

 

il est vraisemblable qu’il n’y aura aucune confrontation. Même sur Taiwan. La Chine attend, elle a le temps.

samedi 27 juillet 2024

JOLLY JUMPER

 J’ai regardé l’ouverture des JO. Puis j’ai regardé les commentaires.

 

Il y avait à dire sur le travail de Thomas Jolly, pas si complexe car étalé sur trois heures et six kilomètres. Une insipide commentatrice nous a asséné dix fois qu’il avait voulu « casser les codes » stéréotype habituel pour dire qu’on va nous casser les burnes.

 

Dès le début, la fesse est dite. Lady Gaga chantant Zizi Jeanmaire, c’est une femelle charolaise imitant une gazelle, la cuisse puissante, la fesse mafflue et la hanche prête à véler. Vient ensuite le french cancan, symbole parisien cosmopolite qui figurait dans  les bals du Second Empire sous l’appellation de « quadrille salace » avant de se voir affubler d’un nom anglais moins connoté. Car le sens premier de « salace » est « lubrique », le mot partageant la même étymologie que « saillir » : il s’agit de sexe où la femelle se fait prendre.

 

Et je n’ai vu que ça, des femelles, jusqu’à Céline Dion, angélique comme une Vierge à qui on demande de devenir pute par la grâce d’une chanson où la femelle clame son appartenance à l’homme : « je me ferais teindre en blonde si tu me le demandais ». C’était à la fin quand la rédemption s’invite dans la maison close. Boule de suif.

 

Même Gojira, les fils de Dominique, élevés au pied de la Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, et qui invitent Carmen à leur succéder car elle a remplacé Marie-Antoinette.

 

Thomas Jolly n’est pas idiot. Il sait qu’un milliard de spectateurs vont regarder son spectacle et veulent voir la France de l’amour. Alors il compose une terrine à la Escoffier pour glorifier l’amour à la française tel qu’il a conquis le monde au XIXème siècle. Le monde de Maupassant et de la Nana de Zola, si loin d’Annie Ernaux. Il y faut la rigueur de la Garde Républicaine pour tempérer Aya Nakamura, la sous-maîtresse reste toujours au salon.

 

Pour être juste, je dois admettre que le cassage de codes a existé, avec le sublime spectacle lumineux de la Tour Eiffel. J’avais peur de subir un énième feu d’artifice car je déteste cette débauche de couleurs primaires incontrôlées où flotte un je-ne-sais-quoi de vulgarité américaine qui arrache au troupeau des bêlements admiratifs. Hier soir, la Tour Eiffel avait retrouvé son rôle qui n’était pas de symboliser Paris mais de magnifier la technologie française à une époque où la concurrence était rude. Le spectacle lumineux rappelait le Rafale, les généticiens d’Axel Kahn et rendait hommage à Louis Néel, Prix Nobel de Physique qui a tant contribué à la création du laser.

 

Après s’est ouvert le bal des cons avec, pour la première valse, la petite Le Pen qui y a vu une glorification des wokes alors que la France venait de rouvrir la Maison Tellier. Les Français ne s’y sont pas trompés qui proclamaient leur « fierté »… Le défilé nautique avait été un hymne à la Nation, à toutes les Nations, avec une débauche de drapeaux que le drapeau tricolore accompagnait dans la foule. La France est unie quand elle est l’exemple du monde, pas quand Gervaise compte les voix d’une évanescente majorité. Chacun valorise son idéologie, oubliant que cette idéologie. est une partie de la pensée nationale, cette pensée construite au fil des siècles par des gens qui voulaient vivre dans un pays ouvert à tous. Pour ne pas vivre dans un pays excluant certaines religions, nous avons inventé la laïcité qui exclue Dieu du monde politique et crée notre égalité. Et nous valorisons la démocratie, gouvernement du groupe et non de l’individu.

 

Tout cela, le monde le sait. Mais le monde sait aussi les dangers de la mondialisation destructrice. Thomas Jolly a su montrer au monde que Paris sera toujours Paris et la France toujours la France, un roc culturel que rien ne fait trembler car il absorbe tout pour le rendre meilleur. La France est unique car elle est diverse et qu’elle sait mêler cette diversité pour en faire son unicité.

 

Merci Monsieur.

vendredi 12 juillet 2024

VIVRE AVEC LES ANGES

On s’emmerde à vivre avec les anges !

 

Aujourd’hui encore, un mononeuronal me reproche d’être cruel. Ouais, j’ai le droit comme tu as le droit de me casser les burnes avec ton amour du vivant exprimé de la façon la plus mièvre qui soit. La miévrerie est une faute de gout qui conduit immanquablement au. kitsch.

 

Alors oui, je suis cruel et j’aimerais l’être plus, je suis égoiste et j’aimerais l’être plus, je suis cynique et j’aimerais l’être plus mais je suis cohérent et je voudrais que vous le soyez plus.

 

Premièrement, je pense à gauche car j’ai adhéré à la pensée de Marx voilà….longtemps. Sans compromis ni compromission, mais pas sans reflexion. Pas comme Mélenchon qui s’affirme de gauche après avoir participé à l’un des gouvernements les plus privatiseurs du siècle. Mélenchon est un pantin de droite avec un discours de gauche. Pas comme l’autre blondasse qui se vautre sur les plateaux de télé-Bolloré avant de vouloir « libérer les médias ». Pas comme tous les militants décérébrés qui infusent le discours de la religion dans la société. C’est Jésus qui affirmait que tous les hommes sont frères, Marx leur demandait seulement de s’unir dans la lutte. Refusant Jesus pour cause de laïcité, je refuse d’être le frère de tous les hommes et les migrants m’emmerdent. C’est cohérent. On ne peut pas être de gauche et accepter une pensée religieuse fut ce sous forme de traces. Je sais : il y a des chrétiens de gauche, comme il y a des poissons volants, mais « ils ne constituent pas la majorité du genre ».

 

Etre à gauche, c’est adhérer au matérialisme, désormais confronté à l’humanisme, vieille défroque religieuse recyclée en politique. Les disciplines matérialistes (géographie, biologie) ont été savamment détruites avec la complicité du capitalisme consumériste dont les publicistes valorisent l’individu contre le groupe et son représentant le plus éminent, la Nation. Personne ne veut plus voir que la Nation est l’outil le plus efficace contre les inégalités qui sont, le plus souvent, des inégalités sociales. Un bon système scolaire permet à un individu de sortir de son enfermement social. J’ai connu la fin de ces temps qui ne se préoccupaient pas des cas trop minoritaires, les fainéants invétérés et les QI trop faibles, car la Nation était un tamis à repérer les individus qui pouvaient l’enrichir. Un fils d’instituteurs de campagne pouvait intégrer l’Académie française (Pagnol) ou devenir Président de la République (Pompidou). Ce qui explique que, de Robespierre à Mao Zedong, les dirigeants de gauche étaient nationalistes. Mais le peuple (la masse) aimant les symboles, un cantique comme l’Internationale l’a convaincu que la Nation était un péril alors que c’était la seule arme à sa portée pour anéantir l’inégalité.

 

La colonisation est un crime contre l’Humanité. Tu sais quoi de la colonisation ? Une bouillie gloubi-glouba à destination de ceux qui veulent être des anges. Tiens, le Sénégal. La France s’est implantée au Sénégal grâce aux Signares de Saint Louis, compradores locales (relis Marx sur les compradores), belles femelles qui savaient que leur carte bleue se rangeait dans leur culotte et se rendaient complices, sans le savoir, d’un crime contre l’humanité. Toutes les colonisations se sont appuyées sur la collaboration. Certes, il y eut des révoltes, mais elles ne sont pas majoritaires, les collaborations furent la règle. Si on veut stigmatiser les colonialistes, ne jamais oublier leurs complices et les chefs de tribus africaines qui fournissaient à Gorée la matière première.

 

Il m’est arrivé de participer à des manifs évoquant des militants assassinés par l’armée française comme Maurice Audin. Aujourd’hui, vu froidement, je pense qu’ils ont été les martyrs ayant servi d’escabeau à un gouvernement de corrompus enrichis par le pillage d’un pays que la colonisation avait enrichi. Cynique ? Non, réaliste. Maurice Audin est mort pour le peuple algérien, pas pour les caciques du FLN. Les milliers d’Algériens voulant vivre en France ne s’y trompent pas et me donnent raison.

 

C’est génial de vieillir : on constate les évolutions. J’ai aussi défilé pour Cohn-Bendit. « Nous sommes tous des juifs allemands ». Sans le savoir encore, je défilais pour un copain européiste de Bayrou qui aujourd’hui ne cesse de glorifier son Allemagne chérie. Cocu ? Ça y ressemble. Ma copine Colette, députée socialiste, a voté pour le détricotage du Code du Travail par Macron. Je ne lui pardonnerai jamais : le Code du Travail protège les travailleurs, quand on se veut « de gauche » l’affaiblir est une ignominie.

 

On m’aura compris : de Mélenchon à Colette, je ne pardonne rien. Le pardon est une notion religieuse qui n’a rien à faire en politique même si elle arrange les avocats. Tout comme la rédemption. La « seconde chance » est aussi une notion religieuse. La République te donne toutes les chances en une fois. Si tu n’as pas su les saisir, c’est que t’es con ou fainéant, ou les deux à la fois. On crève de ce mélange : Dieu a sa place à l’Eglise, pas au Palais-Bourbon.

 

Il faut rendre à César….Excusez moi, ça m’a échappé         

                                                         

jeudi 4 juillet 2024

MORT D'UN PATRIMOINE

Il faut n’être concerné que par les choses importantes. La majorité, on s’en branle.

 

En ce moment, je m’intéresse uniquement à l’histoire de la cartographie. La première carte de France, la vraie, établie par mesure (pas un dessin à la con torché par un pseudo-cartographe), a été créée par des migrants, la famille Cassini. Boulot d’un siècle achevé en 1789. Moyennant quoi, le gouvernement révolutionnaire a confié aux Cassini la création du système métrique (ça c’est pour mes copains mononeuronaux qui comptabilisent l’apport des migrants à la Nation en espérant qu’ils remplaceront Aya Nakamura par les Cassini).

 

Cinquante ans après, mon aieul, cartographe militaire fait ses préparations en toises et passe au système métrique pour le rendu final. Ça me dit que les bouleversements épistémologiques peuvent n’être pas perceptibles et applicables sans un temps de latence.

 

On rigole pas, là. Au Dépôt de la Guerre, on prépare les cartes pour les militaires. Obligation d’avoir des échelles compréhensibles par tous, utilisables par tous, des légendes universelles, de faire de la carte un instrument de communication pour des gens que tout sépare. Mais on préparait aussi les cartes pour les artistes : les peintres de bataille ont besoin d’un décor exact. Le Dépôt de la Guerre au XIXème siècle était un creuset où la géographie était un alliage d’art pictural et de mesure du globe. La cartographie était un art, mais pas seulement car les cartographes devaient faire des cartes avant les conflits et pouvaient être également un peu espions. Les paysages étaient levés à la planchette quand on avait le temps de mesurer, et sinon « au pas », c’est-à-dire au fil de la marche. Des modes de dessin changent et il faudra près d’un siècle pour que la courbe de niveau remplace les hachures et que la France soit couverte au 1/80 000ème, échelle de la carte d’Etat-Major.

 

Pendant tout le siècle, le Dépôt de la Guerre a été un laboratoire de la représentation du monde tout en restant connecté aux recherches des autres comme les peintres de Barbizon, par exemple. Mon aieul avait été repéré par l’Empereur dont il est devenu le cartographe privé, chargé de cartographier les écrits de Jules César. Mais il n’était pas seul : j’ai chez moi une grande aquarelle de Gaspard Gobaut  représentant un village palafite qui m’évoque les travaux de Pétrequin en Franche-Comté. Tous ces gens mesuraient : Papy disposait de soldats chaussés de caligae qui vérifiaient les distances du De Bello Gallico. Le dossier (brouillons, notes de travail) est à la base archéologique  de Glu-en-Glenne.

 

Bien sur, ils étaient des peintres « pompiers », tenus par la réalité et la mesure de la réalité. Papy a recréé par le dessin le pont jeté par César sur le Rhin  dont il ne reste rien et les peintres de bataille bossaient pour qu’il ne manque pas un galon aux uniformes. Ces cartographes étaient appelés « ingénieurs géographes » et ils baignaient dans la réalité du terrain et la symbolique de sa représentation. Ça peut paraitre stupide mais tout était à inventer pour passer de Cassini au GPS, GPS dont l’efficacité repose sur la triangulation de Cassini. Car la cartographie a longtemps été une spécialité française, même au temps de Landsat et même avec des migrants. Le passage du réel au symbolique demande une finesse extrême surtout si tu veux que le symbolique soit réaliste. Sans compter que même les mesures différaient : les Français mesuraient par rapport au méridien de Paris, les Anglais avaient choisi Greenwich. Allemands et Autrichiens se basaient sur le méridien de Hierro, île des Canaries où ils voyaient la pointe la plus occidentale d’Europe. Les autres ? Ça dépendait du boulot à faire et du directeur en poste. L’universalité progressait à petits pas, entravée par les nationalismes toujours pointilleux. Avant même d’avoir terminé, les cartographes devaient d’adapter : dès les années 1890, Taride créait la carte au 1/200 000ème, mieux adaptée aux voyages en automobile. Michelin gardera cette échelle en y ajoutant la correspondance de couleurs entre route de la carte et signalétique de la route (borne rouge= route rouge). La symbolique colle à la réalité, la cartographie privée vient épauler la cartographie d’Etat.

 

On sous-estime le rôle de la matière…Les cartographes du Dépôt de la Guerre ont commencé avec la gravure sur cuivre, puis ont adopté la lithogravure, se sont fait aider par l’offset tandis que la plume d’acier remplaçait la plume d‘oie. Il a fallu toutes ces modifications pour arriver à Spot-images. Plus les papiers spéciaux, fins à cause du pliage, mais supportant huit passages en machine. Personne n’imagine la somme de technologie mise en œuvre de Cassini à aujourd’hui pour produire cette banalité : la carte géographique.

 

Alors, oui : les élections me semblent anodines. L’IGN, héritier du Dépôt de la Guerre, est en fin de vie, assassiné par des gestionnaires imbéciles. Oh, c’est pas Macron, l’abandon de souveraineté géographique a commencé sous Giscard… Macron a suivi et fini la pente. In fine, les actes parlent plus que la parole. Cet hurluberlu portera aux yeux de l‘histoire la  responsabilité de la mort d’une création révolutionnaire, celle qui donnait aux citoyens le souveraineté sur la mesure de leur territoire.

samedi 25 mai 2024

GUERRE ET PRESSE

 «  La vie d’un soldat est une longue attente ponctuée de périodes d’effroi »

 

J’ai oublié l’auteur de cette phrase qui décrit avec exactitude l’opposition entre le temps de la guerre et le temps de la presse et renvoie au chef d’œuvre de Remarque A l’ouest rien de nouveau ou encore au Desert des Tartares. La guerre n’est jamais autant la guerre qu’il semble ne rien se passer. Situation qui révulse le rédac’chef. Alors, il fait des titres sur des faits insignifiants (au sens premier. : sans sens) : quatre morts dans un bombardement dont un enfant. Ça veut dire quoi : Wagram 25000 morts dans la matinée, rien de comparable, mais faut remplir. La porte se ferme sur les faits (l’information) et s’ouvre sur l’opinion que viennent conforter les généraux médiatiques. Tous ces généraux sont passés dans les rangs de l’OTAN qui les a stipendiés, ils parlent d’une seule voix pour caqueter le discours de Washington.

 

Par voie de conséquence, la petite guerre prend autant de place que la « vraie ». Ce serait mieux d’avoir 4000 morts mais on fera avec quatre. Et moi, je suis paumé. Chaque jour Zelensky nous inonde de communiqués victorieux. Mais si les Ukrainiens dézinguent autant de drones, de missiles ou de navires russes, qu’ont-ils besoin de nous ? Ma logique me dit que chaque communiqué justifie mon indifférence. Mais les généraux otanophiles viennent me dire que oui, mais…la puissance moscovite, la démographie, l’économie font que ce sont des victoires sans intérêt. Bref, tout le monde cause et Poutine avance.

Zelensky est un communiquant, c’est-à-dire un menteur. S’il venait à genoux demander en suppliant, peut être l’écouterais je. Mais non. Il a la morgue du vainqueur enrobé de certitudes et refuse toute négociation. Voilà deux ans (souvenez vous de Mariupol) qu’il plastronne, abrité derrière les civils ukrainiens qu’il laisse crever en excipant du territoire tout en protégeant l’oligarchie ukrainienne. Les prolos ukrainiens sont en Europe pour ne pas servir son gouvernement pourri et n’ont aucunement le désir de se battre pour lui. Ça, ce sont des faits.

 

Les faits sont le boulot des journalistes, le seul, l’honorable. Leur opinion ne compte que si les faits recueillis l’étayent. Aucune chaine ne dit jamais le nombre de ses correspondants sur un front de 1500 km, toutes ont peur de mourir de ridicule. Leurs gestionnaires préfèrent les infos ou pseudo-infos gratuites délivrées par les agences ou consultants spécialisés. Et donc, toutes les infos sont les mêmes, forcément. Leur répétition devrait intriguer mais passe, au contraire, pour une garantie. Les sources sont souvent douteuses comme l’ISW, repère de néoconservateurs républicains, souvent proches de Trump et obsédés par la puissance de la Russie.

 

Le premier journaliste contemporain fut Fabrice del Dongo, arrivé par hasard sur le champ de bataille, incapable de comprendre les événements, notant des détails générateurs d’émotion, bourré au point de se faire voler son cheval. Bref, « je sais rien, mais je vous informe quand même ». La com’ est devenue la provende des publicistes et des pseudo-journalistes (c’est-à-dire les présentateurs) qui sont les porte-jarretelles permettant à la presse de michetonner le public.

mardi 30 avril 2024

L’UKRAINE, POINT D’ETAPE

Vous m’avez assez engueulé. Mai 2024, deux ans de guerre, on peut faire le point.

 

Premier point : les belligerants.

J’avais écrit : les Russes gagnent toujours les guerres qu’ils perdent au début ; l’armée russe est un diesel. A priori, le moteur est chaud. Ils ont du se réorganiser, éliminer les mauvais chefs,  dégager quelques corrompus, corriger les erreurs. C’est pas fini mais Poutine a pris la mesure de l’adversaire ; ne pas oublier que c’est un judoka abstinent. La Russie est désormais en ordre de bataille.

En face, Zelensky a adopté les méthodes de la guerre hollywoodienne en faisant confiance aux USA qui ont laissé régulièrement tomber leurs alliés. Au cinéma, David file toujours une rouste à Goliath. Pas dans la vraie vie. Jamais. La communication sur la guerre n’est pas la guerre. Les F-16  ne sont pas là et les F-35 vont de déboire en déboire. On sait pourquoi, relisez moi. Les chars Abrams, merveille de technologie, se font dézinguer car tout le monde a oublié que les cocktails Molotov avaient été inventés pour détruire les panzers allemands avec une simple bouteille d’essence et beaucoup de courage. On a oublié aussi que les chars et les canons ont besoin d’obus, ces obus qu’on est incapables de fournir. Les alliés de la Russie, regroupés dans l’OCS, savent faire.

 

Deuxième point : la Chine

C’est l’arlésienne de cette guerre, elle occupe les cerveaux des dirigeants américains au point qu’ils nous ont emprunté le Charles-De-Gaulle pour ne pas dégarnir le Pacifique. Les Chinois le savent, comme ils savent que les sous-marins français sont les meilleurs du monde. Ils comptent les points en n’oubliant pas ce qu’ils doivent à la France : Xi vient cette année pour célébrer le soixantième anniversaire de la reconnaissance de la Chine par la France, reconnaissance qui inclut Taiwan. Pas la peine de se manipuler les neurones. C’est fait et bien fait. Et Taiwan est un pion sur le plateau de weiqi. Rien de plus.

 

Troisième point : l’Europe

L’Europe joue à se faire peur. Poutine n’a aucune raison de l’envahir. Le soft power américain est à l’œuvre pour convaincre les Européens que seuls les USA peuvent les protéger. Et Macron joue les gros bras incitant les Boches à demander une défense appuyée sur le couple franco-allemand. Foutaises ! La Wehrmacht est à la ramasse, la Luftwaffe inexistante. Une Europe de la défense n’est possible qu’avec des ingénieurs français organisant les chaudronniers teutoniques. Sauf qu’ils veulent commander. Je parie qu’on va céder.

Je comprends qu’on veut rester diplomates et NON n’est. pas du langage diplomatique, mais y’a des moyens. Par exemple obliger la Bochie à signer un traité de paix. On peut pas filer le commandement sur nos troupes à un ennemi ! C’est bien, ça nous permettrait de compter les défenseurs de la Nation et les baisseurs de caleçons

 

Dernier point :la France

La France sort vainqueur de la guerre ukrainienne qui a mis plus bas que terre l’armement américain. Les canons français, les avions français, les bateaux français, les carnets de commandes explosent. Bonne marchandise au meilleur prix. Y’a que Galileo qui souffre. Quand Poutine s’est mis à brouiller le GPS, je pensais qu’on allait se glisser dans la brèche, faire voler Air France avec Galileo et expliquer au monde que le GPS n’est pas indispensable. On a loupé un coup de com’….Une seule leçon que personne ne retiendra :  l’armée est mieux administrée par les militaires que par les administrateurs, comme la santé est mieux administrée par les médecins.

 

« Pension paternelle en un jour tu vécus »

 

dimanche 28 avril 2024

LIBRAIRE : ESPÈCE EN VOIE DE DISPARITION

Après quantité d’articles saluant la résilience des librairies, nous voilà abreuvés d’articles déplorant la disparition de librairies. C’est encore le résultat de la vérole jacklanguienne qui affirme qu’une librairie est un point de vente du livre ce qui permet de prendre le sens en levrette pour qualifier tout point de vente du livre de librairie. Le petit Leclerc dirige un réseau de libraires.

 

1/ une librairie doit être dirigée par un libraire ce que ne sont pas la plupart des magasiniers évoluant dans les points de vente du livre, y compris sur les sites Internet. Je l’avais dit, avec quelque mépris, lors des travaux préparatoires à la loi Lang, alors que les libraires étaient défendus par Daelman, maison de la presse à Compiègne. Monsieur Daelman était un vrai bibliophile et il était d’accord avec moi : un libraire est un tutoyeur d’éternité. Mais il pensait que l’essentiel gisait dans les piles d’ouvrages et les ventes initiées par la presse qui payaient le quotidien. Pour le dire simplement, il se voyait au dessus de ses clients. C’est la première erreur : un libraire doit avoir des clients meilleurs que lui car ils l’obligent à se dépasser.

 

2/ un libraire ne vend pas des contenus mais de la matière : Proust en Folio n’est pas Proust en Pleiade, sans parler des originales ou des éditions illustrées. La difference n’est pas mince : une édition de poche est fabriquée pour une ou deux lectures alors qu’un livre relié pourra être relu dix ou vingt fois, manipulé, et rester lisible. Un libraire doit savoir comment un livre se fabrique. Mon vieux copain Berthet, l‘un des meilleurs libaires de banlieue, le disait crûment : » le charcutier sait comment on fait une terrine, le libraire ne sait pas comment on fait un livre. où est le savoir ? » et il avait raison. Un libraire est un technicien. du livre, pas du contenu des livres.

 

3/ Tout libraire doit aller régulièrement à la foire de Francfort. il pourra y feuilleter à peu près toute la production annuelle de l’édition mondiale : près de quatre millions de titres ! Quand on en a fait le tour, il y a une phrase qu’on ne prononce plus : « Ça n’existe pas »J’ai découvert à Francfort des éditeurs spécialisés dans les  réimpressions académiques, des spécialistes de randonnées géologiques, des choses inimaginables. Je revenais avec une valise de catalogues qui nécessitaient trois à six mois de travail et d’analyse. Après, je commandais tout ce qui me semblait manquer dans l’édition française. Je ramassais aussi des catalogues pour mes clients, afin de faciliter leur choix. Tout existe. Le libraire qui excipe de l’absence dans l’édition française contemporaine ne fait pas son métier qui est universel.

 

4/ Le libraire n’est pas un vendeur de livres, mais un acheteur de livres. Un bon livre se vend toujours. Le système office-retours favorise les diffuseurs au détriment des libraires. Il est préférable de bien acheter, de conserver et de ne pas retourner pour ne pas passer des heures à manipuler des cartons. Les retours sont un poste de dépenses qui réjouit les libraires. Quand j’étais libraire, le mercredi et le jeudi étaient bannis de mes rendez-vous. Livres Hebdo arrivait le mercredi et il me fallait deux jours pour choisir ce que j’allais commander dans les parutions de la semaine. Titre par titre, auteur par auteur, avec des vérifications, des hésitations….. Le stock d’une librairie est une partition dont la mélodie reflète le savoir du libraire. Fausses notes interdites.

 

Le libraire est un catalogueur d’objets, il est indifférent aux idées et aux opinions comme aux émotions. Ses catalogues ont des règles, strictes. Un livre n’a jamais de pages impaires : une page étant la face d’une feuille, la parité est obligatoire. Une pagination impaire signe l’incompétence du libraire qui doit donner la pagination et non la pagination imprimée. Une librairie est un lieu de savoir, était un lieu de savoir jusqu’à l’irruption de Jack Lang et de sa loi scélérate qui considérait comme librairie tout commerce où se vendaient des livres en mettant en avant le prix comme caractère pertinent : c’était la route ouverte pour les épiciers désireux de se maquiller de culture. Lang a décidé de la rentabilité des librairies en figeant le prix du livre neuf qui était la pierre de touche de la politique de la FNAC (20% de remise) et les libraires se sont senti protégés. Personne n’a vu le serpent tapi sous les pierres : la suppression du tarif postal « librairie » (applicable aux livres, cartes géographiques et partitions de musique) qui a plombé immédiatement les frais d’accès au livre de milliers de libraires. Les gros acteurs comme la FNAC puis les libraires Internet exigèrent des approvisionnements hors frais de port que les diffuseurs accordèrent. En d’autres termes, le libraire de province payait plus cher que la FNAC pour que le livre soit dans ses rayons. Sa marge était morte avant même la vente.

 

Restaient aux libraires deux segments : les livres importés et les livres épuisés. Deux segments difficiles, demandant du savoir et de l’expérience. Tout libraire sérieux sait que langue et pays ne sont pas connectés : le livre de Bertin sur la sémiologie graphique a été édité en français par Mouton à La Haye et Brill, à Leyde, publie quantité d’études en français sur Spinoza. Quant aux livres épuisés(aujourd’hui on dit d’occasion) il suffit de connaitre leur importance et leur rareté pour se construire des marges souriantes délivrées des contraintes postales. En trente ans, j’ai trouvé deux exemplaires de Jouvence, édité par Dardel, et bible des alpinistes nazis. Il a désormais été reédité au prix de 18€ mais l’originale vaut toujours plus de 50€. Un vrai libraire travaille comme un antiquaire : son savoir crée ses marges.

 

Sous Henri IV, les libraires portaient l’épée qui symbolisait leur savoir. J’attends avec impatience la taxe sur les livres anciens. Les portes vont être ouvertes aux contrebandiers.

dimanche 14 avril 2024

CIVILS ET MILITAIRES

 Poutine bombarde les civils. Le journaliste s’en contrefout. Il sait simplement que les civils forment l’essentiel de son lectorat, alors il leur parle d’eux. Caresser l’audimat dans le sens du poil.

Parce que comme scoop, y’a mieux. Au fil de l’Histoire, les civils ont toujours été la viande préférée des militaires qui les savent indispensables à la conduite des armées lesquelles doivent être guidées, abritées, nourries, de pain ou d’obus. Au Moyen Age, on balançait des cadavres de pestiférés dans les villes, à Hiroshima la productivité était meilleure, comme à Dresde. Mais le but était le même : priver les soldats de l’aide des civils. Avec les guerres « hybrides » on va jusqu’au bout dans la confusion civils/militaires, on ne sait plus qui est qui.

Affaiblir la société civile pour affaiblir l’armée légitimise la destruction de civils. Sur le terrain, l’officier est comptable de ses hommes, seulement de ses hommes. Si les civils menacent ses hommes, son devoir d’officier est d’éradiquer les civils. Droit de la guerre ou pas.

 

La guerre évolue mais pas dans le sens souhaité par la presse. qui se retrouve prisonnière de l’effet pervers. A force de relayer la propagande zelenskyenne, la presse avait fini par penser que David allait à nouveau gagner contre Goliath  tout en oubliant que Zelensky s’appuyait sur un autre Goliath dont il s’était autoconvaincu de la puissance et de la fidélité. Si la culture politique de Zelensky avait été moins anorexique, il aurait pu refléchir sur la mort de Ngo Dinh Diem, abandonné puis sacrifié aux intérêts américains au Viet-Nam. Il vient de recevoir le premier coup de semonce : ses « alliés » lui ont demandé de cesser de bombarder les installations pétrolières russes et de compliquer le marché mondial du pétrole, tout en tardant à lui donner les 60 milliards de dollars promis pour sa défense anti-aérienne. Inutile de faire un dessin : les USA abandonnent Zelensky qui ne joue pas leur jeu.

 

Pour les USA, à quoi sert l’Ukraine ? A affaiblir la Russie et, par contrecoup, la Chine. Or, c’est le contraire qui se passe. Les USA ont sous-estimé la Russie et doivent demander à la France un porte-avions pour ne pas dégarnir leur flotte du Pacifique. L’erreur stratégique est purement américaine mais Zelensky va porter le chapeau et détruire son peuple. Alors qu’il lui suffit de hisser le drapeau blanc Tous ceux qui refusent cette solution acceptent et souhaitent la mort de civils ukrainien. Mais, c’est donner raison à Poutine !! Non. C’est donner tort à Washington.

 

Washington qui ne s’en rend pas compte.. Le Sud global, c’est-à-dire le monde entier, a compris que les USA sont fourbes et que leur domination a pris fin. Un monde nouveau se dessine