Mais qu’a dit Macron qui provoque l’ire des
bien-pensants. ? Que n’importe qui ne suivrait pas ses voyages. Et donc il
convient de rappeler quelques vérités premières.
Première vérité : le journaliste tout terrain n’existe
pas. Un journaliste, c’est un carnet d’adresses, des réseaux, des contacts,
toute une machine à faire sortir et remonter l’info. L’un des premiers que j’ai
connu était l’immense Lucien Bodard. Lui, son boulot c’était la Chine et l’Asie
du Sud.. Si Lazareff lui avait proposé un reportage en Patagonie orientale, il
se serait fait envoyer sur les roses. Idem pour Jean Lacouture. Egypte,
Vietnam, il faisait, pas l’Ecosse du nord. On appelle ça conscience
professionnelle : je travaille sur les sujets que je connais mieux que les
autres et je mets mon savoir à la disposition de mes lecteurs. On pourrait
accumuler les exemples venus d’un autre temps.
La liberté de la presse, c’est ça : permettre aux
meilleurs de creuser un sujet, présenter des discours occultés, mettre en
évidence le détail qui fait sens.
Seconde vérité : les présentateurs ne sont pas des
journalistes, comme les maisons de la presse ne sont pas des librairies. Le
présentateur, c’est juste une belle gueule qui met en forme les infos
recueillies par d’autres. Une sorte de maquettiste. Journaliste, c’est
chercheur d’or : manipuler des tonnes pour recueillir quelques pépites. Un
journaliste, c’est un monomaniaque
Caricature : Pascal Praud qui alterne talk shows
politiques et sportifs et passe sans souci de Matignon au Stade de France et de
Macron à Deschamps. Ou bien il a une équipe colossale pour ratisser le terrain,
ou bien il fait pas son boulot à fond. Vu que Bolloré ne les attache pas avec des
saucisses….
Troisième vérité : qui commande paye. Le journaliste en
déplacement officiel, il est invité. Rincé, payé. Moi, je trouve pas choquant
qu’un mec, fut-il Président de la République, n’ait pas envie de voyager avec
un autre mec qui ne peut pas le blairer, le dézingue à la première occasion ou
pue de la gueule…..Surtout si c’est lui qui paye le voyage. Je tiens le pari
que ces zozos qui hurlent au non respect de la liberté de la presse ne sont pas
respectables (professionnellement), pas au niveau, tout simplement et qu’ils
avancent masqués derrière des principes qu’ils ne respectent pas.
Je pense à des trucs , comme ce branlotin qui m’a dit une
fois : Ho ! c’est bien suffisant pour mes lecteurs. Suffisant ?
Elle est où la suffisance ? Mais je pense aussi à des pros, comme Maurice
Denuzière ou Jean-Michel Durand-Souffland qui passait des semaines à préparer
leurs reportages. Ils venaient à la librairie chercher des livres et des noms,
ils lisaient, interrogeaient et partaient quelques semaines plus tard,
imprégnés du savoir qu’ils avaient accumulé. On est loin du cliché du reporter
bouclant sa valise en une heure…
Si on m’avait dit, il y a quinze jours, que je défendrais
Macron, j’y aurais pas cru..
On en reparlera…
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