Vague verte qu’ils disent. Les mêmes qui ont parlé de vague
rose ou bleue. Vachement bons les commentateurs : change la couleur, tu
changes le message. Après quoi t’analyses. Vachement intelligentes les
analyses : dégagisme par ci, inquiétude pour la planète par là…Faut te
conforter et te surprendre. C’est le but des analyses à la télé : que tu
puisses les reprendre demain matin au bistro ou devant la machine à café. Parce
que les commentateurs hyper pro, c’est pas des prévisionnistes. Ils passent
leur temps à expliquer ce qui s’est passé, jamais ce qui va se passer.
Faisons simple. Je n’aime pas la simplicité dans la
réflexion ou les sciences. Là, il s’agit de politique, le degré zéro des
sciences sociales. On peut simplifier. La vague n’a submergé que des villes.
L’électeur vert est urbain. Normal, disent certains commentateurs. Ils veulent
ce qu’ils n’ont pas. C’est encore plus simple ; ils veulent les deux, le
beurre et l’argent du beurre. L’électricité abondante mais sans centrales
nucléaires.. Tous les déchets de la consommation et le tri sélectif pour la
bonne conscience.
Parce que on ne le dit jamais : vivre en ville est un
choix. C’est en ville que git le fric. C’est en ville que sont les emplois bien
payés et parfois les emplois tout court. Alors, mon cousin Jean-Marc, il quitte
son village béarnais et il va vivre à Toulouse. Et il votera écolo parce que
ses collines le gratouillent un peu. Il n’imagine même pas (même plus) qu’un
monde où on peut vivre bien dans un village est possible.
C’est quoi un maire écolo ? C’est pas simplement une
étiquette avec un adjoint à l’environnement. On pourrait exiger un service
Ecologie du niveau du service des Ecoles, avec un plan d’action. Par
exemple, établir un relevé faunistique
de la commune. Un vrai, avec les
insectes, les arachnides et les reptiles. Pas juste les oiseaux et les jolis
rongeurs. Imagine : tu trouves un lieu de reproduction de tritons sur
l’emprise de la piste cyclable. Tu agis comme un vrai écolo : tu vires les
vélos. Pour la flore, normalement, le service des Espaces verts peut
faire : ils savent ce qu’ils plantent. On peut leur demander d’aller voir
les terrains privés et de signaler les arbres remarquables afin d’enrichir le
PLU et d’empêcher les
constructions qui abimeraient le patrimoine écologique local.. C’est le
préalable à une gestion écologique de la ville. Je vous rassure, pas un maire
EELV ne l’a fait. L’écologie, c’est pour être élu, pas pour etre emmerdé.
Les autres rigolos, ils ont fait une belle loi d’urbanisme,
mais personne n’a jamais exigé un état des lieux écologique. Le maire de
Grenoble, réélu, ne l’a pas fait non plus en six ans. Par contre, il a autorisé
le burkini à la piscine, comme si l’islam était un élément de la
biodiversité !!
Et moi, je me répète : l’écologie est un savoir qui
s’appuie sur les sciences naturelles. Comme tous les savoirs, il se tricote
avec les autres savoirs. Tu te poses des questions sur la géologie, ça t’aide à
comprendre les plantes, évidemment, mais aussi les monuments de la ville. On
appelle ça l’environnement. Il paraît que c’est la spécialité des écolos. Mais
pas au point de préférer des tritons à une piste cyclable.
Le savoir est un peu rigide. Il te dit, c’est triton OU
vélo. L’écolo veut triton ET vélo. Seul le politique peut accepter ça et tordre
le cou aux raisons naturelles, les raisons de la Nature.
La vague verte n’est pas une victoire de l’écologie. C’est
une victoire de l’écologie politique, celle qui promet le beurre ET l’argent du
beurre. Tu peux toujours promettre. T’es jamais obligé de tenir.
Les tritons ont du souci à se faire.
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