Je commande un carton de six bouteilles de vin. Non loin de
Saint-Sebastien. En gros à cinquante kilomètres de chez moi. Au bout de quatre
jours, ne voyant rien venir, j’envoie un mail poli et le vendeur, tout aussi
poli me donne un numéro de suivi et le site qui me confirmera la livraison.
Et là, je tombe de cul…comme on dit chez moi.
Le colis a d’abord été envoyé de Saint Sébastien à Bilbao.
Une bonne centaine de kilomètres dans l’autre sens.
Puis de Bilbao au hub européen de Garonor. Neuf cents
kilomètres et on peut supposer que de Bilbao à Garonor le camion a emprunté
l’autoroute qui passe à Bayonne. Et donc, il a bien fallu qu’il revienne et
fasse dans l’autre sens quelques huit cents kilomètres. Il l’a fait avec une
halte au dépôt régional de Niort, puis à Bordeaux.
Jadis, aux temps où personne ne se préoccupait du
réchauffement climatique, lorsqu’on voulait envoyer un colis de Saint-Sebastien
à Bayonne, on téléphonait à la SEUR qui le livrait le lendemain après avoir
parcouru 50 kilomètres.
Il faut vivre avec son temps. Certes. On n’en a pas d’autre à disposition. Mais il faudra
m’expliquer comment a évolué le secteur des transports pour qu’il soit moins
onéreux de transporter un petit colis sur 2000 kilomètres plutôt que 50. Bien
entendu, le site du transporteur affirme maitriser le CO2 mais on me permettra
d’être pour le moins dubitatif. Je suis bien certain que la rentabilité, elle
vient de calculs statistiques bien complexes, d’une exploitation sérieuse des
chauffeurs et des magasiniers ( il y a quand même cinq ruptures de charge).
Le sentiment qui me taraude est qu’on nous prend, encore une
fois, pour des cons. D’abord parce que on n’a jamais le choix du transporteur.
Tu commandes et tu perds la main. On pourrait me demander si je préfère que ma
commande soit expédiée par chemin de fer, par exemple.
Aucune chance que ça arrive.. Con comme je suis, je serais
capable de préférer la SNCF, retirant ainsi le pain de la bouche des
transporteurs qui engraissent Vinci, Total ou Eiffage. On serait peut être
nombreux à faire ça ? Et on pourrait détruire le bel édifice prévu par
Macron et aidé par Fillon, à base de privatisation, d’autobus.
Imaginez … on serait quelques milliers à faire ça ? il
faudrait peut être rouvrir des lignes, embaucher des cheminots et former des
chefs de gare ? Va savoir.. Le peuple est capricieux et il aime emmerder
les gouvernants. Et puis où irait on ? On va ouvrir le train à la concurrence,
c’est pas pour donner le choix mais pour le restreindre…
On en reparlera
P ! Lucien, c'est le progrès, pour poser yon cul sur la commode au 1er, tu descends au sous sol, puis tu montes au 9 ème, là tu le poses et on te redescend au 1er où la dame qui t'attendait s'est tirée avec le concierge ....
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