dimanche 13 décembre 2020

TROIS DROITS.....SANS HOMMES

Mon copain, il est rond de flan. « T’es contre les droits de l’Homme ? » qu’il me dit….. Non, je suis contre la mauvaise utilisation de l‘Histoire et les déformations de la langue. Et sur ce sujet, y’a à dire…. Tout le monde le sait : je suis Bayonnais. Comme René Cassin. Et donc, tous les ans, j’ai droit au colloque baveux sur l’apport de mon compatriote à la sagesse mondiale. Je vois alors se rapprocher ceux qui, au dernier conseil municipal, s’étripaient pour le remplacement des poubelles dans les quartiers septentrionaux de la ville. Quand il y a consensus, y’a problème. On a le droit de réfléchir. Première question : de quoi parle t’on ? On doit discuter d’un texte…Lequel ? Avec mes copains seiziémistes, quand on veut parler de Montaigne, on commence par choisir l’exemplaire des Essais qui nous servira d’arbitre. Mais bêlent ceux qui ne savent pas lire, les droits de l’Homme, c’est les Droits de l’Homme. Justement, non. Premier texte : l’original, celui de 1789-1792 qui figure dans le préambule de la Constitution française. De ce fait, il a force de loi en France. Il est connu sous son nom de Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Second texte : la Déclaration Universelle, celle de Cassin, adoptée par l’ONU. Ce n’est pas une loi mais une déclaration. Normalement, elle n’a aucun effet coercitif. Troisième texte : la Convention européenne. C‘est un traité qui s’impose aux lois nationales. Seule peut juger la Cour européenne. Mais pourquoi trois textes sur le même sujet ? Et les deux derniers à cinq ans d’intervalle ? La Déclaration française n’était pas perçue comme universelle. Elle parlait de droits garantis par la Nation à ses citoyens. Les autres….. Cassin était le scribe de Madame Roosevelt…. Je dis le scribe pour pas dire le valet vu qu’il a fait ce qu’elle voulait. Il a re-écrit des articles pour lui plaire. Sur la propriété, par exemple : le bon René ajoute la propriété collective, simplement pour plaire à Staline qui devait approuver la rédaction. Sur la religion, Cassin autorise les manifestations dans l’espace public. La vieille Eleanor, elle avait pas envie de se mettre à dos les prédicateurs évangéliques du Sud profond ni les wahabites saoudiens. Moyennant quoi les prières de rue au nord de Paris sont un droit de l’homme. Et on veut que j’admire !! Mais il y a pire. Outre l’immonde traduction en « human rights », Cassin introduit un bouleversement sémantique : la plupart des articles commencent par « toute personne ». Clairement, les droits de l’Homme deviennent les droits de l’individu. Ce n‘était pas la position des Constituants de 92 qui ne considéraient l’Homme que comme élément de la Nation et la Nation comme élément de l’univers. Les Droits de l’Hommeétaient un texte libérateur, libérateur de l’oppression sociale, et donc libérateur de l’oppression religieuse. C’est le sens de la majuscule, laquelle offre la Liberté à un concept pour libérer une matière, l’individu. En fait, la déclaration de 48 prend le contrepied de l’original de 92 en réintroduisant la religion dans l’espace public. Les rédacteurs de la Convention européenne ontflairé le piège. Chaque fois qu’ils le peuvent, ils réaffirment la primauté de la loi nationale sur la Convention. Y compris pour la peine de mort car on peutcondamner à mort « en exécution d’une sentence capitale prononcée par untribunal » (art. 2). La Convention protège le droit de se réunir et de manifester dans son art. 11 tout en précisant que l’article « n’interdit pas que des restrictions légitimes soient imposées à l’exercice de ces droits par les membres des forces armées….. ». Clairement, la Nation garde la main : le Droit garde les droits, nous sommes chez Bernanos : »Ce n’est pas la Loi qui nous garde, c’est nous qui gardons la Loi ». Et donc, un sujet, trois textes. Trois textes inégaux en Droit, comment voulez vous que le citoyen s’y retrouve ? Déjà faudrait qu’il les lise. En pesant les mots. Par exemple en comprenant que « légitime » signifie « autorisé par la loi » et pas « conforme à mes désirs ». Et donc que la déclaration universelle n’est pas légitime. Elle n’a pas force de loi. Sauf pour les pleureuses de l’humanitaire. En comprenant aussi que la Déclaration eleanoroscriptée, comme le Plan Marshall, est un instrument de conquête colonialiste. Il s’agit de transformer l’Europe en succursale intellectuelle des USA. Les ONG qui s’installent dans le nid façonné par Cassin sont toutes anglo-saxonnes. Tu crois installer l’humanisme, tu achètes Coca-Cola. Les journalistes bêtifiants ont marché dans tous les coups(Soljenytsine, Pasternak, Svetlana Staline) sans même flairer la manipulation. La DUDH était une arme démocrate. C’est évident aujourd’hui avec Trump. Tu crois humaniser la politique, tu renforces un paraplégique. Et donc Bayonne, va encore fêter son seul Prix Nobel. Et je vais encore ronchonner dans mon coin. Et me faire traiter de facho. Chaud devant !!

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