La mode est donc au populisme. L’étymologie nous montre
qu’il s’agit de se référer au peuple ce qui, en république démocratique ne peut
absolument pas être négatif. Là où ça coince, c’est que cette référence va de
pair avec le rejet de l’oligarchie.
Remarquons donc que c’est l’élite qui nomme..
C’est l’élite qui décrète que le populisme flatte les bas
instincts du peuple, pour la simple raison que le populisme est une menace pour
le pouvoir oligarchique. Pour l’élite, le peuple a le droit de s’exprimer s’il
s’exprime comme il convient (syndrome de Maastricht) et lui permet de faire
perdurer son pouvoir. Sinon, il est une menace. Il convient donc de crier haro
sur le populisme ce dont se charge, avec joie, la partie
« intellectuelle » de l’élite, journalistes et penseurs approximatifs
(qui expliquent les guillemets).
On vient donc à la bonne définition. Le populisme est
l’idéologie de ceux qui parlent le discours du peuple et en font un discours
clivant, que la majorité accepte et que l’oligarchie refuse et s’active à
réduire à un discours minoritaire.
Le populisme est donc obligatoirement un champ de bataille
où s’opposent deux discours antinomiques, dans leur contenu, mais aussi dans
les moyens utilisés. Par exemple, tous les médias étant aux mains de l’oligarchie,
la doxa antipopuliste y trouvera naturellement un écho sans commune mesure avec
son impact réel. De ce fait, le discours populiste n’a d’autre choix que de se
radicaliser et de se simplifier pour élargir son assise. Regardons les premiers
discours de Trump et leur évolution. Au départ, Trump n’est pas idiot, c’est
Hillary qui l’a rendu stupide.
L’excès est en germe dans le populisme. Il suffit d’arroser
ce que fait très bien l’oligarchie. Et si les populistes refusent cette spirale
et se modèrent, ils perdent leur base électorale qui est tout sauf modérée.
Philippot est mort politiquement d’avoir rejeté l’excès.
On peut utiliser ce filtre pour parler de mouvements populistes qu’on ignore
en tant que tels.. Le féminisme, par exemple. Comme tout populisme, le
féminisme est simple. Egalité totale de droits entre hommes et femmes.
Sauf que cette règle souffre de multiples exceptions. J’en
ai souffert moi-même le jour où une DRH ressemblant à Angela Merkel m’a
convoqué pour me reprocher de faire pleurer mes collaboratrices. Ce qui était
vrai : je traitais les femmes comme des hommes et mes engueulades
n’étaient pas sexo-orientées. Les mots étaient les mêmes, le ton aussi. Il faut
dire que la librairie est le lieu parfait de l’auto-proclamation culturelle.
Tout vendeur, même débutant, s’y croit dépositaire d’une partie de la culture
mondiale, alors même que leur savoir tiendrait sur une feuille de papier à
cigarettes.. Il me fallait recadrer tout ça et leur faire toucher du doigt leur
nullité. Nullité femelle équivalant exactement la nullité des mâles. Mais
les hommes serraient les poings et avaient parfois envie de me foutre sur la
gueule, je le lisais dans leur regard, tandis que les filles pleuraient,
cherchant visiblement à m’attendrir, avant d’aller informer la DRH de ma
cruauté.
Dans ce cas précis, la stricte égalité s’est retournée
contre moi qui la respectait pourtant quasi-religieusement. Car pour les
féministes, l’égalité homme-femme est une règle sauf…
Une règle-sauf est une règle interprétée a minima…Les
féministes adorent ça. Un autre bel exemple est celui des violences conjugales.
Que l’on peut lier au combat contre la grammaire. C’est ainsi que dans une
notice d’informations publiée par le Ministère de la Justice, l’auteur des
violences n’est désigné que par des mots masculins : le conjoint, le
concubin, l’auteur des faits, le partenaire, etc… Dans ce cas, l’inégalité est
patente mais tolérée et le vocabulaire honni devient un allié bien pratique.
Notons aussi que se lèvent les bannières si la victime est
une femme. La loi ne distingue aucunement entre les sexes. Pour elle, coller un
plomb à un homme est aussi grave
que filer une torgnole à une femme. Mais pour la vox populi, il n’en va pas de
même. Taper une femme est plus grave que taper un homme. Idéologie contre
légalité. Posez la question à des féministes, vous entendrez la réponse. Encore
une règle-sauf….
L’égalité ne se partage pas. Elle doit être stricte et
surtout non-affective. Les juristes sont devenus des communicants et trichent
comme des malades en utilisant des formules dénuées de sens. Style
« personne en situation de faiblesse ». Ça, ça veut dire
« femelle ». A t’on jamais vu inventer des lois basées sur le
physique ? Si c’est pas discriminant, ça, c’est quoi ?
Tel qu’il est vécu aujourd’hui, le féminisme est un dernier
avatar du populisme. Trump marche accompagné de trumpettes. Et vu le battage médiatique,
ce sont, bien entendu, les trumpettes de la renommée..
On en reparlera…
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