Bon, nous y sommes. Je vous l’avais dit à plusieurs
reprises. Le joueur qui a perdu renverse la table et Trump déclare la guerre
économique à la Chine. Arme habituelle : les droits de douane. Ça n’a
aucune importance, on est dans la prestance.
Suivons la partie. Ça commence début mars avec une
augmentation des taxes à l’importation sur l’acier et l’aluminium. Il s’agit
simplement de prendre les électeurs dans le sens du poil : Trump a fait un
carton dans les zones où la sidérurgie représentait une activité essentielle.
Les Chinois, tranquilles, tirent la seconde salve en annonçant des taxes sur
les alcools, le soja, la viande congelée, les automobiles et les petits avions.
Rien de bien grave, sauf le soja. Les Chinois vont remplacer le soja américain
par du soja brésilien.
Ce qui est amusant, c’est la réaction de Trump : un
tweet, début avril où il affirme que ce n’est pas une guerre économique car
« la guerre économique a déjà été perdue ». Lucide, Donald, qui fait
porter la responsabilité de la défaite à ses prédécesseurs, notamment Obama. Il
admet qu’il existe un déficit de 500 milliards de dollars dans la balance
commerciale (comment le nier ?) et y ajoute un vol
« intellectuel » de 300 milliards qui correspond à des transferts de
technologie. S’il n’avait rien dit, on aurait pu penser « un partout, la
balle au centre ». Mais quand un entraineur affirme qu’il a déjà perdu,
l’espoir change de camp.
La raison véritable et bien connue. Les entreprises
capitalistes sont persuadées vivre ans un monde apaisé mais également un monde
où le politique marche avec l’économique. Ce n’est, à l’évidence, pas le cas.
La guerre économique fait rage et, dans certains pays, l’économique obéit au
politique. Horreur ! Ce sont les pays qui gagnent. On s’aperçoit, soudain,
qu’investir dans Facebook est moins bon pour l’économie nationale que préférer
les investissements industriels. Dans la guerre que personne ne peut nier, Mark
Zuckerberg ne pèse rien. Sauf que son entreprise mobilise des capitaux qui
seraient mieux investis ailleurs.
Dans la bataille des communiqués, il faut trier. Un coup le
soja est concerné, un coup il est oublié. Le front est mobile. Les produits
technologiques ne sont pas mobilisables. Imagine t’on une surtaxation des
produits Apple qui rapportent tant aux deux pays ?
Aujourd’hui, 8 avril, un joli coup de weiqi vient d’être
joué. La Chine vient de rappeler dix millions d‘automobiles pour raisons de
sécurité. Essentiellement des voitures japonaises, et donc aussi des Nissan
construites par Dongfeng. Déjà que Toyota s’inquiétait pour ses
approvisionnements en acier….. Le message est clair : le Japon, allié des
U.S.A., est dans le camp ennemi. C’est pas simple, la mondialisation. Le Japon
va comprendre. Que va t’il faire ? Et que va faire Nissan ? Il va
falloir jouer fin.
Trump, il est tout, sauf con. Il sait que l’adversaire n’est
pas prenable sur le terrain militaire. L’OCS a dépassé l’OTAN sur tous les
plans. Il sait aussi qu’il ne fait pas le poids sur le terrain financier. En
fait, il a été élu pour être le syndic de faillite des U.S.A. et il aime pas
trop. C’est lui que l’oligarchie harvardo-yalienne a choisi pour mettre la
poussière sous le tapis. Ce sera ça, sa trace historique. Ça l’énerve. Comment
en sortir ?
Alors, à tout prendre, autant tout faire péter. Il n’a plus
rien en mains…Des fois, je me mets à sa place. Face à Xi Jiping et Vladimir
Vladimierevich ; Appuyé par des militaires vendus aux lobbys de
l’armement, aidé par des conseillers stipendiés, baladé, sous-informé.
Incapable de faire le ménage. A t’il des amis ? Des alliés ? Tous le
laissent seul, en première ligne. Pauvre Donald
On n’échappe pas à son destin
On en reparlera
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