Il y a des marqueurs linguistiques, des gens qui bataillent
sur les réseaux sociaux pour imposer leur vision du monde par le vocabulaire.
Je rappelle que la langue est une création artificielle (pas naturelle) et que
l’art rhétorique consiste essentiellement à faire croire à ce caractère naturel
qui n’existe pas.
Caroline Mecary est une de mes préférées. Elle n’a peur de
rien. Elle est pourtant avocate et son rôle est d’aider les juges à dire le
droit, sauf qu’elle préfère que l’on dise son droit car le droit conventionnel
pourrait affaiblir son fonds de commerce qui n’est autre que la PMA. La GPA, on
verra plus tard, nous sommes entre femmes. Si je puis dire.
La PMA, c’est vachement bien : une série de techniques
destinées à aider les femmes stériles, techniques développées depuis plus de
vingt ans. Enlevons l’acronyme pour rappeler que le sens est Procréation
Médicalement Assistée. Le « médicalement » est là pour rappeler qu’il
s’agit de combattre une pathologie. Tout le combat de Caroline est là. Elle a
pourtant le même éditeur que Canguilhem qui passa tant de temps à analyser le
couple Normal/Pathologique. Mais Caroline a décidé que le pathologique n’avait
aucun intérêt et que le normal pouvait s’y substituer. En d’autres termes et
clairement, la médecine est là pour assister les bien-portants. Knock est
revenu les amis et Caroline aide Louis Jouvet.
Comme elle sait bien que sa position est indéfendable, elle
a bâti un rempart idéologique avec pour moellons de belles pierres empruntées à
la psychologie médiatique, comme le « désir d’enfant » lequel
provoque de réelles et vérifiables souffrances. Ben oui, la frustration est
parfois lourde à porter, même si elle fait partie de la vie : le désir
d’enfant est aux femmes adultes ce que le Kinder Bueno refusé est aux petites
filles. Tous les psys sérieux vous le diront ; la frustration est
généralement un problème social qui a pour contrepartie la résilience.
Elle le sait bien, Caroline, elle est loin d’être idiote.
Elle a commencé par labourer son terrain et par expliquer que toute femme avait
droit à la grossesse au nom de l’égalité constitutionnelle. Personne n’a fait
remarquer que toute femme pouvait exercer ce droit et qu’un homme pouvait
(éventuellement) y aider. C’est qu’en fait le normal et le pathologique
devaient sortir du jeu linguistique : il suffit de remplacer l’homme par
la femme. Parce que, franchement, tout illettré sait que sans taureau la vache
ne porte pas de veaux. Parole de paysan, la vache n’a pas de désir de veau.
Si l’on évacue les gamètes, restent les mots. Le couple peut
être désigné comme tel mais quid des membres ? Pour la pondeuse, c’est
facile : mère bio. Reste l’autre, la mère-père si l’on ose dire. Elle
devient la mère sociale, celle dont le statut de parent dépend de la société.
Caroline n’utilise que ces deux mots : son but est de faire accepter la
mère sociale comme parent à part entière. Alors que stricto sensu, ce n’est pas
le cas en droit français qui distingue soigneusement la filiation biologique
classique dans le cadre du mariage ou de l’adoption et l’enfant adultérin. En
fait, les juristes antiques, ces sots n’avaient pas imaginé qu’un enfant
pouvait avoir deux mères. Grâce à Dieu et à Caroline, cette erreur
épistémologique va être réparée. La mère sociale est une simple étape car elle
suppose que c’est la société qui la gratifie. Encore un glissement sémantique pour dévaloriser la mère bio et
nous y serons.
J’espère qu’elle va y arriver, Caroline. J’ai été emmerdé
toute ma vie par une mère inutile et toxique qui proclamait orgueilleusement
« Je suis ta mère » au motif qu’elle n’avait pondu. Ce qui était
indéniable. Je suis environné de mecs en lutte contre des bonnes femmes qui
utilisent les gnards comme une assurance-vie, un moyen de piquer à leur
bonhomme le peu qu’elles leur ont laissé. Cassons le lien qui colle le social
et le bio sur une seule tête. Mais pas au nom d’arguments de midinettes, de
bonheur de l’enfant ou de psychologie à deux balles. Admettons une fois pour
toutes que la femelle dolente et protectrice est un danger pour les gosses
qu’elle pense faire grandir en les coupant de la frustation.
On risque de voir bouger les lignes….
En tant que bonne femme qui n'a jamais eu de désir d'enfant, je suis assez d'accord avec vos propos. Le droit à la procréation...mouais...ben non. On devrait plutôt calmer le jeu. Je pense aussi que les géniteurs ne devraient pas automatiquement avoir droit de vie ou de mort sur leur descendance.
RépondreSupprimerJe trouve juste dommage que la fin du billet sombre un peu dans l'attaque facile. Moi je suis entourée de nénettes qui prétendent rabibocher leur couple, mais qui restent juste pour les gamins. Essayez de voir aussi que quand on ne laisse le pouvoir aux femmes que sur la maisonnée, la maintenance du foyer et les mômes, faut pas s’étonner outre mesure. Chacun s'accroche au peu de contrôle qu'il peut avoir, suffit de voir la gueule de monde actuel.
Merci de votre commentaire...mesuré/// Une dimension vous a échappé.. On ne peut laisser le pouvoir politique aux femmes car elles détestent la mort alors que l'action politique consiste d'abord à donner la mort. Je sais de Golda Meir à Angela Merkel, certaines femmes ont pu...Admettez qu'elles sont rares. De la fermeture d'usine à la déclaration de guerre, faire de la politique, c'est entrer dans la violence Les femmes y sont-elles prêtes ?
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