Jouons à Madame Soleil. Quel avenir nous attend ?
Première certitude. Le virtuel a du plomb dans l’aile et la
communication aura du mal à quitter les oripeaux du mensonge dont la crise l’a
habillée. Il était temps. La connaissance obéit à des règles qui ne sont pas
celles de la compassion. Quand on dépasse 10000 morts, la compassion est
insuffisante.
La réalité a le cul sale. Le virtuel, c’est Wayne, Mitchum
et les autres dans une superproduction hollywoodienne illustrant la libération
de l’Europe et l’amitié qui a fondé l’OTAN. La réalité, c’est le rachat d’une
cargaison de masques sur un coin d’aéroport chinois ; j’en ai besoin, mon
ami et allié peut crever !!
Ça ne suffira pas. Dans l’état actuel des choses, les USA
vont salement dérouiller. Ce n’est pas leur système de santé qui est en cause
mais leur mode de pensée.
Darwiniens en diable, ils pensent que la lutte pour la vie et la concurrence
sont les moteurs du monde. Ce qui est partiellement vrai mais terriblement
destructeur. La plupart des pays civilisés ont inventé des systèmes de
protection pour protéger les plus faibles. Pas les USA. Et donc les plus
faibles vont payer la facture. Depuis des années, on a convoqué des
intellectuels de haut vol, des Prix Nobel, pour justifier la mise a mort des faibles
quand Clint Eastwood suffisait : il y a ceux qui ont un pistolet et ceux
qui creusent. Toi, tu creuses !!
Mort aux faibles, donc. Sur quoi, tout le monde ou à peu
près s’accorde. Admettons. La race des seigneurs peut être un concept acceptable.
Jusqu’à ce que les seigneurs comprennent
que leur domination n’existe que parce que les autres produisent et consomment.
Ils y ont intérêt parce que si les autres comprennent les premiers, le temps se
gâte. Ça n’arrivera pas ; le poids idéologique est lourd.
Les prévisions sont sérieuses. Même Trump admet que 200 000
morts seraient une victoire. Il s’en fout. Cela dégagera un bon paquet
d’esclaves, réorganisera l’économie et on peut penser que les USA en sortiront
renforcés au plan économique ; les chômeurs meurent avant les autres. Le
seul problème de Trump est qu’il risque de perdre un paquet d’électeurs. Quand
on surfe sur la vague de la pauvreté, il convient de l’entretenir.
Et donc, il va falloir suivre les statistiques. Vu le
démarrage, il est possible que New York paye un tribut supérieur au Dakota du
Nord. Mauvais pour les démocrates et Trump est assez fin politique pour
organiser une défense nationale à géométrie variable. Les différences entre Est
et Ouest seront amusantes à observer ; ce sera Silicon Valley contre Wall
Street. En toute hypothèse, Wall Street aura un avantage décisif : la
possibilité d’effacer les dettes. Banquiers et économistes s’accordent sur ce
point ; les dettes liées au coronavirus ne pourront pas être remboursées,
et donc autant les annuler « On va leur refaire le coup de l’emprunt
russe » m’a dit un banquier de haut vol en rigolant. Comprendre : les
petits porteurs vont payer. Pour les Etats, ce sera plus fin. Ceux dont on a
besoin pour redémarrer seront refinancés ; les autres iront voir les ONG.
Ou la Chine. Dans tous les cas,
les cartes seront rebattues et tout est possible. Les pertes en
capitalisation seront abyssales. Mais on leur sacrifiera quelques fonds de
pension, voire une banque ou deux.
C’est le coup de l’emprunt russe. Les petits porteurs vont payer.
On aura compris que la sortie de crise dépend de deux
facteurs. L’évolution de la pandémie et la réélection de Donald Trump. En
revanche, on peut avoir quelques certitudes comme la main-mise de la Chine sur
le couloir danubien. Tous ces états vont sortir exsangues de la crise, Pologne
incluse. Ils auront besoin d’une aide que ni l’UE, ni les USA ne pourront
fournir. Le coup d’après fera entrer l’Ukraine dans l’OCS. Poutine aura la
bonté de retirer ses troupes, la Chine fera un chèque (ou deux) et l’Europe se
trouvera enserrée sur son flanc Est, la
Grèce devenant la porte
d’entrée la plus convenable en bouclant la ceinture. Trieste aura son rôle à
jouer et on se souviendra de l’importance de l’Adriatique. Trop tard.
On se souviendra également de la route de l’ambre qui
joignait la Méditerranée à la Baltique. Helsinki banlieue d’Athènes ? Ce
n’est pas un basculement géopolitique mais un simple retour aux sources.
Le reste suivra de lui-même, à commencer par la disparition
de l’OTAN, inutile a des USA isolés et appauvris
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