Je vais acheter un jeans. Banal. Certes. Je me rends dans
une galerie commerciale, dans un magasin Celio et là, stupéfaction !!!
Attention : je vais faire un truc que j’ai jamais fait.
Une dénonciation aux pouvoirs publics. Plus exactement à la DGCRF. Merci de
faire suivre si vous connaissez des inspecteurs de cette honorable maison.
Stupéfaction. On me prend pour un red neck du Dakota. Chez
Celio, si tu ne parles pas anglais, tu ne peux pas acheter.
Je ne parle pas de la coupe. Ce ne sont que slim fit,
regular fit. Je fais pas la différence mais je m’assume regular. On me donne le
choix entre waist et length. Taille et longueur de jambes eussent bien fait
l’affaire… Je suis obligé de m’adresser à une vendeuse qui va me donner la
correspondance entre la taille française et les tailles inscrites sur les
bénards qui sont exclusivement américaines. De même la longueur des jambes est
exprimées en pouces dont il faut rappeler que l’Assemblée Nationale a banni
l’usage en 1792 !
Depuis on a fait la loi Toubon (1994) qui défend d’utiliser
d’autre langue que la nôtre dans les pratiques commerciales. Loi que Célio
bafoue alègrement. Dans le magasin où j’étais, il y avait bien 3000 références
étiquetées en anglais. A 135 € l’infraction, voilà 400 000 euro plus faciles à
ramasser qu’avec un radar automatique (il est prévu une contravention de
quatrième classe par infraction). Célio se vante d’avoir plus de 300 magasins
en France,soit un total de 120 millions d’euro.
C’est d’autant plus immonde que Célio est une société de
droit français, même si pour des raisons que j’imagine fiscales, la famille
Grossman, propriétaire de la marque l’a mise sous la coupe d’une société-mère
belge. Célio pourra dire qu’il faut préserver des emplois, mais les jeans que
j’ai achetés sont fabriqués au Bangla Desh. Si Célio est planté, les chômeurs
ne seront pas des électeurs. Rien ne s’oppose à ce que Célio étiquette en
français.
Rien, sauf le désir de s’agenouiller devant les USA comme
une pipeuse du Sentier. Rien sauf la croyance que l’anglais fait vendre et peut
être en sous main un désir de vassalisation inexplicable. En tous cas, moi, ça
me gonfle. Oui, je parle anglais. Mais pas dans une galerie commerciale de
province. Je parle anglais dans les territoires où je n’ai pas le choix. Quand
j’ai le choix, je parle français et j’emmerde les non-francophones.
Et quand je vois des slogans ou des infos commerciales en
anglais, je vois venir l’escroquerie, le mec qui veut que son client ne
comprenne pas pour mieux l’estamper. Idem quand l’enseigne pue l’americanophile
bêta. Il y a une loi. Pourquoi n’est elle pas respectée, à la virgule près.
Je crois, tout simplement que les mecs de la DGCRF pensent
que ce n’est pas grave et que, finalement, fast food, c’est quasiment latin
comme origine…
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