La grèèèèève…Je me marre.. Facebook est devenu le marché aux
infimes réactions, aux minables revendications. Et mon passe Navigo ? Je
vais être dans la merde… C‘est fait pour ça, ma loutre. Toutes les grèves sont
faites pour ça.
Personne ne les écoute. Il faut préparer l’ouverture à la
concurrence. Les locomotives allemandes sur le rail français. Personne ne dit
qu’on a déjà connu. Ce serait mal élevé.
Ils ont réussi à imposer leur message : le train, c’est
juste un moyen de transport. C’est faux, bien entendu. Le train, c’est un moyen
de structurer le territoire. De décider ce qu’on va transporter et où.. Ce qui
relativise la concurrence. Qui va investir pour transporter un carton de Puyoo
à Escos ? Qui va décider
qu’Escos, ce trou du cul du monde, doit définitivement mourir ? J’ai
choisi Escos volontairement, comme un symbole de la destruction de nos pays.
C’est rigolo. Il n’y a jamais eu autant d‘aménageurs en
France, ce pays qu’on aménage de moins en moins. La réforme de la SNCF est le
descabello porté à nos campagnes. Imaginez. Vous voulez des producteurs locaux
pour vous faire des produits sains et gouteux ? Comme plaide mon bon
Darroze (d’Escos). Le producteur, il va aller où pour expédier ses
produits ? A la plateforme d‘Orthez ? Non. Ses bons produits, il va
les regarder pourrir sur le quai d‘une petite gare sacrifiée à la Deutsche
Bahn.
Alors, ma copine Dolo qui se plaint d‘être emmerdée pour la
communion du petit, elle me fait marrer. C’est pas l’enjeu. L’enjeu,
c’est : qu’est ce que vous voulez faire de ce pays ? Vous voulez des
trains pour aller de Chatou-Gare à Versailles-Chantiers ? Ou des trains
pour que chaque parcelle de territoire puisse tenir sa partition dans la
symphonie nationale ? Des trains pour rendre utile chaque hectare du
territoire national.
Ça a marché pendant plus d‘un siècle. On appelle ça la
péréquation. Ce fut fait pendant des décennies avec des règles de trois
apprises par des instituteurs péquenots et sans algorithme. Et ça marchait.
Surtout parce qu’il y avait une volonté politique. Qui va se dresser devant
l’omnipotente Europe pour lui dire : je t’emmerde ? L’avenir d’Escos
ne passe pas par Transdev. Ni l’avenir de Meymac ou de Labouheyre. Pour eux, je
sais que je vais perdre du fric et que j’ai besoin des lignes rentables pour
compenser. Et donc, les lignes rentables, je me les garde. Les blaireaux qui
prennent le TGV pour aller bronzer à Sanary, ils sont là pour payer la gare
d‘Escos.
Mais quand tu abandonnes ton droit d’aménageur du
territoire, ta souveraineté de décideur, du même coup tu condamnes quelques
dizaines de milliers de rustiques, considérés comme des citoyens de seconde
zone. Tu le dis pas, bien entendu. Tu renvoies la responsabilité sur le statut
des cheminots parce que t’es sur de gagner dans les sondages. Tout le monde
connaît un cheminot à la retraite, personne ne connaît la gare d‘Escos. La
polémique actuelle, la CGT va la perdre, c’est évident. Pour la même raison que
Macron va gagner : personne ne parle de l’essentiel, le pays. Escos, c’est
pas le pays.T’en es sur ?
On en reparlera …
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