Ceci juste pour revenir sur
des textes antérieurs. Le magnifique magazine publié par la magnifique
municipalité de la magnifique ville de Bayonne titre ce mois ci sur la valeur
de nos déchets. Nos déchets ont de la valeur est-il fièrement proclamé.
Je vais vous filer un scoop.
Xi Jiping le savait. Parce que les déchets de Bayonne sont traités et valorisés
par les Chinois. Il paraît que Xi Jiping est vachement fier de traiter la merde
des Bayonnais.
Mais comment est ce
possible ? Simple. Si vous lisez les sources de qualité comme ce blog,
plutôt que les reportages merdiques de la télé (toutes chaines confondues),
vous savez (1) que les Chinois ont conscience du problème de la pollution et
(2) bossent comme des malades pour le résoudre. Par voie de conséquence, ils
identifient, dans le monde entier, des sociétés avec du savoir-faire et des
brevets, et ils les rachètent. Ça permet de gagner du temps.
Ainsi d’Urbaser,créé par la
société espagnole ACS et qui a racheté en 2002 Valorga, petite société
française avec un joli portefeuille de brevets qui lui a permis de créer
Canopia. Urbaser appartient aujourd’hui au groupe chinois Firion Investments,
basé à Madrid, mais dominé par la société China Tianying. Les propriétaires de
Canopia Bayonne ont vue sur la mer de Chine.
C’est une politique générale
et sur le long terme. Ce qu’a compris la municipalité de Bayonne qui se
félicite de la nouvelle politique chinoise qui accorde à Xi Jiping le temps
dont il a besoin. Parce que l’un des grands projets de celui que stigmatise la
presse aux ordres de Washington, c’est celui des cent villes à l’économie
circulaire. C’est juste un moyen de chambouler l’équilibre écologique en Chine.
Cent villes dont le bilan énergétique sera positif. DIre que ça se fera dans la
douceur serait un poil optimiste. Le gouvernement chinois devra ajouter aux
brevets achetés un peu de coercition gratuite. Mais bon, quand tu estimes que
l’urgence est écologique, tu ne peux que souscrire. Tu vas pas sacrifier la
planète à quelques personnes égoïstes, non ?
Et donc, l’avenir de Gaia
passant par Pékin, je suis fier que ma ville soit sur la bonne route. Parce
qu’on avance. La Chine a commencé par virer les Boches du marché
photovoltaïque. Puis les Français (nous) du marché de l’éolienne. Là, on était
dans le visible. Avec les brevets, ça change, on entre dans une stratégie
du caché. Avec un but : sauver la planète. But qu’on ne peut que partager.
Ça va éclaircir la pensée
écolo. Les écolos français parlent de tout : droits de l’homme, droits de
la femme, droits du reste, droits du cycliste, droits du poulet, mais rarement
d’écologie. Comme si le mariage pour tous allait améliorer l’effet de serre. La
pensée « verte » est un terrifiant mélange d‘idéologie libertaire, de
stéréotypes gaucho-compatibles et de progrès rayonnant, statue triomphant sur
un socle de chatons ayant quitté le calendrier des postes pour Facebook. Dans
ce mélange, les questions écologiques sont niées. Comme celle-ci : le Sida
ayant boosté la consommation de préservatifs, quel a été l’impact de la maladie
sur les plantations d‘hévéa et, plus généralement, sur les biotopes
tropicaux ? Parce que si la consommation de caoutchouc menace
l’Orang-outan, vaut peut être mieux laisser progresser le rétrovirus. C’est
juste un exemple, mais je suis bien certain que de telles questions existent, même si personne ne peut les
poser.
Ceci dit, je connais au
moins un couple qui va frémir à cette nouvelle. La construction de Canopia a
menacé l’une des plus belles collections d’érables asiatiques d’Europe. Quand
l’usine appartenait à un groupe espagnol, tout le monde s’en foutait. Je doute
qu’un propriétaire chinois réagisse de même. Un lieu emblématique lié à
l’écologie de l’Asie, c’est tout autre chose.
On en reparlera…
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