Bon. Rien n’est encore publié mais la soupe frémit dans le
vieux pot. Eaoult a raison. Ça fait un mois qu’il teste, à l’arrache, en se
faisant flinguer par un gros paquet de confrères qui dénoncent ses méthodes. A
l’arrache ce qui lui permet d’inclure dans sa cohorte des hommes politiques
comme Valérie Boyer (oui, c’est un homme politique, un élu de la Nation). Des
« people » que la presse monte en épingle et qui rejoignent le camp
de Buffalo Bill.
Et voilà qu’hier, quasi en loucedé, Véran publie un décret
modifiant un décret du 23 mars et autorisant l’administration de chloroquine
associée à un antivirus. « pour le traitement du covid-19 ». Y’a
quelques réserves : prescription réservée à certains spécialistes,
fermement encadrée. Mais y’a plus fort : exportation de la chloroquine
interdite « pour assurer l’approvisionnement de la Nation » et
abrogation de l’AMM pour le mélange
marseillais
Décryptons. Raoult n’a rien publié mais ça fuite : les
résultats sont globalement satisfaisants, ça va sortir et le train doit être
pris avant de démarrer . Véran s’y colle. Il va servir de fusible positif.
Si, au dernier moment, Raoult s’est planté, Véran prendra une petite claque.
Dans le cas contraire, Macron reprendra la main. Garde moi la place !!
Buzyn va morfler, elle va porter son mari comme Véronique portait le suaire de
Turin Elle a pas de bol mais, bon, le mariage c’est pour le meilleur et le
pire.
L’essentiel, les modes de pensée, ne sera pas analysé. On va
filtrer l’écume des mots, sans écouter les vrais philosophes. Eric Cantona, par
exemple. Il a bien vu, lui, qu’il s’agissait d’une lutte entre l’OM et le PSG
et que la presse et les réseaux sociaux suivaient l’équipe parisienne, comme
toujours… Cantona, il sait reconnaître les capitaines et les meneurs d’hommes.
Je sais, c’est seulement un footballeur mais il vient du plus haut niveau. Un
grand footballeur pense mieux qu’un petit sciencepotard.
Macron a pas de bol. Il va essayer de récupérer mais comme
il ne sait rien et que son entourage est pitoyable, il va oublier que le
protocole Raoult passe par des tests à grande échelle qu’il ne peut assurer. Il
va donc faire ce qu’il fait le mieux : promettre, oubliant qu’il a
organisé la désorganisation et que son peuple le sait. Ses appels à l’unité
nationale restent lettre morte ; il paye les fractures qu’il a créées, à
commencer par l’ISF. Mais également toutes les phrases méprisantes et
l’arrogance du bon élève. Il va découvrir que le peuple n’aime pas les bons
élèves et que Pasqua buvant un jaune au rade du coin pèse plus que Castaner en
boite de nuit avec un single malt.
C’est le début de la fin…. Macron est face au seul ennemi
qui compte : la mort, et il se révèle tel qu’il est : versatile,
tergiversateur, un peu procrastinateur, entouré de courtisans hors sol qui ne
servent à rien. Le bon élève est dépassé par une situation non prévue dans ses
cours. Ce n’est pas une excuse, à peine une explication.
Devant son peuple, le roi est nu désormais. Nulle parole
pour se défendre. Nulle excuse acceptable. Tu savais tout, tu n’as rien fait.
Terrible reproche : ne rien faire. Les mots ne sont pas les choses et
parler n’est pas faire. Les mots n’arrêtent pas la mort. Tu as laissé mourir
ton peuple. Le peuple aurait accepté la défaite, il n’accepte pas l’inaction.
Conduire un peuple est d’abord créer les conditions du
rassemblement. Manu n’a jamais su faire. L’arrogance, c’est penser qu’on est
plus crédible que Cantona ce qui, dans les urnes, reste à prouver.
Il lui reste à manger son chapeau. Ce qu’il va faire. Avec
des mots, des circonlocutions, des discours convenus qui ne convaincront
personne mais qui feront bêler de joie les derniers courtisans.
Dernier exemple. Interview ce soir d’un patron de labo. J’y
apprends, pantois, qu’on ne peut pas tester car le stock et la production à
venir du fabricant italien d’écouvillons (les grands coton-tiges qu’on colle
dans le blair) ont été achetés par Trump et enlevés aussi sec par l’US
Airforce.. Première remarque : on est incapables de produire des machins aussi
hautement technologiques que des coton-tiges. Ou un substitut. Deuxième
remarque = tout le monde affirme que Trump est un gros con, mais sur ce coup,
il nous baise majeur. Audiard : un intellectuel assis va moins loin qu’un
con qui marche.
Macron s’en fout : il aide les start ups, les mecs qui
produisent plus de vent que de coton-tiges et, demain, il lance un TGV pour amener chez moi où le virus est
inexistant, le résidus des contaminés du pasteur alsacien.
On va lui offrir du piment d’Espelette. Il parait que ça
donne bon goût aux chapeaux.
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