mardi 19 octobre 2021

L’ERREUR ZEMMOUR


 

Plein de copains me font la gueule et me traitent de zemmourien car il semble que ce soit l’injure a la mode. Je me dois d’etre clair.

 

Je partage nombre de constatations de Zemmour. Sur l’invasion musulmane, par exemple. C’est de l’écologie de base : tout mouvement de population présente un risque pour la population envahie. Quand j’ai publié Robert Bakker voici 20 ans, je ne disais pas autre chose et personne ne m’a zemmourisé. Seul détail : je traitais l’homme comme une espèce animale, ce qu’il est, sauf pour les religieux. L’idéologie cléricale menace toujours.

 

Je partage nombre de constatations de Zemmour mais je doute de ses solutions. Pour une seule raison : Zemmour est un pur produit de Sciences Po, l’école qui, en 40 ans, a détruit la France. Ne hurlez pas. Il y faudrait un livre pour le prouver et je suis trop feignant pour l’écrire. Regardez simplement comment les sciencepotards ont envahi tous les organes administratifs et ont détruit les structures,  de la santé  à la justice. Le plus bel exemple est Pépy et la destruction de la SNCF. Sciences Po est un cancer dont les élèves sont les métastases. Métastases qui résistent a tout, même à l’analyse, et pour cause : tout le monde accepte les analyses estampillées par l’école, et celles la seules. Zemmour est une sorte de Macron qui n‘a pas fait l’ENA.

 

Forcément, il est libéral. Sciences Po est une école « libre » bien que non libérée de l’idéoiogie. La pierre de touche, c’est la Chine, surtout pour quelqu’un qui se réclame du gaullisme. Dans l’état actuel du monde, il semble évident que s’impose le rapprochement avec la Chine et qu’il importe d’oublier les leçons de Domenach à Sciences Po. Sciences Po dont les élèves ont remplacé au fil des ans les élèves des Langues O’ dans les cadres du Quai d’Orsay. Là est la pierre de touche : dans la possibilité qu’a Zemmour de se débarasser d’une pensée délétère et anti nationale. Je n‘en suis pas persuadé. Je ne suis pas persuadé que Zemmour soit prêt à accepter même des évidences comme celle-ci : la Chine nous montre que le communisme a gagné la guerre idéologique. Son vieux fond trumpien frémirait….. Parce que Sciences Po a toujours été du coté étatsuniens. La défaite des USA signe la mort de l’école. Raison pour laquelle elle se débat comme carpe sur gazon.

 

Et donc mes vieux copains, je  suis pas zemmourien. Je partage ses constatations, pas ses analyses et pas ses solutions. Pas sa formation, non plus. Car elle a des lacunes. Ainsi oublie t’il de préciser que l’invasion de l’Europe est la seconde, la première ayant été perpétrée par les Berbères en 711 lorsque Tarik a envahi l’Espagne. Il a fallu sept siècles pour libérer l’Espagne !! On  n‘est pas au bout du tunnel. Et Macron n’a pas la stature du Cid. Et ne me racontez pas que Al-Andalus était le paradis sur terre. L’Histoire bruisse des exécutions de masse des chrétiens, par décapitation comme Samuel Paty.

 

L’Europe a déjà viré les Arabes. En 1492, date de la chute de Grenade. Ça n‘a pas marché. Le lucre mondialisateur a empêché que ça marche. Faire du commerce avec un peuple lui donne une légitimité, une sorte d’égalité. Quand les Anglais pompaient tranquillement le pétrole saoudien les Bédouins disaient merci et on n’était pas emmerdés par le wahhabisme.

 

Zemmour, je le sens négociateur. Négociateur marchand. Tous les diplomates savent qu’une négociation est plus facile si ton état-major a filé une belle branlée à la partie adverse avant de discuter. C’est la négociation-mêlée-de-rugby. Elle suppose l’absence de peur ou de crainte, l’avance en terrain conquis. Ça a pas trop l’air le truc de Zemmour. Je le vois raler contre les Allemands et j‘attends qu’il exige la signature du traité de paix. Parce qu’au cas où ça vous aurait échappé nous n’avons signé aucun traité de paix avec l’Allemagne qui était divisée et donc incapable juridiquement. Idem pour les traités européens.

 

Nous avons donc les moyens juridiques de vider les caisses allemandes voire de virer l’Allemagne hors d’Europe. Le faire plus tot aurait calmé les merkelliennes ardeurs. Je tiens le pari que Zemmour ne fera rien. Raler, écrire, pontifier, il sait faire. Créer et gérer un conflit, je doute..  On verra son programme international. 

 

Et la messe sera dite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

lundi 18 octobre 2021

LETTRE A SON EXCELLENCE LU

 TAISEZ VOUS ELKABACH.

Georges Marchais est bien mort. Mais vous, Monsieur Lu, ambassadeur de la RPC à Paris,  auriez pu le remplacer tant cette vieille marionnette du journalisme médiocre faisait honte  à sa profession. En vous écoutant je rêvais de vous voir interviewer par Lucien Bodard ou Jean Lacouture, par quelqu’un qui connaissait la Chine, pas par un porte parole de Washington biberonné aux stéréotypes de la CIA.

 

Tout d’abord, merci de votre expression française, de  votre maitrise de notre langue qui signe l’amitié entre nos pays. Merci de votre calme, de votre courtoisie, de votre politesse face a un pantin hystérique qui méritait seulement votre mépris. Elkabbach voulait vous faire dire que la Chine considérait les USA comme un ennemi. Aurait il lu la pitoyable Pearl Buck qu’il aurait su que, sous couvert d’œuvre missionnaire, les USA ont passé plus d’un siècle à envahir la Chine à bas bruit, considérant le Pacifique comme une sorte de Mare nostrum et que c’était encore leur idéologie dominante. La politique chinoise consiste à dire « chacun chez soi » ce que De Gaulle avait compris et approuvé. Mais les Américains pensent qu’ils sont partout chez eux d’où les incessantes guerres.

 

Des expressions stupides comme « le monde libre » ont façonné notre mental et nous empêchent de voir que cette prétendue liberté est celle que nous accordent avec parcimonie les marchands étatsuniens et les maitres du dollar. Tout ceci remonte à loin et le débat était biaisé.  Vous vous en etes sorti avec calme et dignité. Dans la bouche d’Elkabbach défilaient les poncifs politiques dominants avec, en point d’orgue, les Ouighours promus par la CIA successeurs des Tibétains sans que personne ne s’étonne que le « monde libre » se cache sous la bannière du jihad. Elkabbach était un communicant quand vous étiez un propagandiste. Le débat était biaisé.

 

Tout le monde devrait savoir que la Chine veut se débarrasser du poids des Traités Inégaux qui ont été un camouflet diplomatique comparable au Traité de Versailles pour les Allemands. Tout le monde devrait comprendre que Taiwan est, aux yeux des Chinois, ce qu’était l’Alsace-Lorraine pour un Français de la Belle Epoque.

 

La Chine a un problème de communication. Les moustiques de la presse ont de légères piqures mais sont nombreux et rendent la réalité inaudible. Ils ont même réussi a dévaloriser ce malheureux Raffarin, seul à se battre contre trop d’adversaires.

 

Je vous souhaite la meilleure chance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi 11 octobre 2021

CONSERVER LE CONSERVATOIRE

Le Conservatoire à Rayonnement Régional de Bayonne est menacé. Après 150 ans….

 

Il est menacé parce que l’orchestre est menacé au motif stupide qu’il coute trop cher. Motif de comptable, c’est a dire de con. Un musicien doit jouer tous les jours. Le comptable compte les heures de répétition officielles, celles qui sont rémunérées. Que dirait il s’il devait compter les heures non rémunérées, tout aussi importantes.

 

Mais le comptable ne doit tenir compte que du visible et ignore Platon. Le connaitrait il qu’il pourrait imaginer que les dépenses invisibles peuvent être compensées par d’invisibles recettes. Les gens qui viennent au concert dépensent : les uns vont prendre un pot ; certains dinent, d’autres font le plein de leur voiture, presque tous payent des heures de parking. Tout rassemblement induit des dépenses. Il est évident qu’un match de rugby génère plus de dépenses qu’un concert baroque, question de quantité. Dans une ville qui se veut touristique, les invisibles sont un élément fondamental de gestion mais c’est un élément qui n‘est JAMAIS pris en compte, ni par les élus, ni par les services. Tout simplement parce que c’est impossible.Là est le biais épistémologique : que ce soit impossible à mesurer ne signifie pas que l’objet soit inexistant. Innombrables sont les étoiles dans le ciel qu’on ne peut mesurer mais qui existent. Alors, on va se réfugier derrière le bouclier des imbéciles : le pragmatisme, qualité reconnue à Madame Thatcher, c’est dire. Le pragmatique est un imbécile majuscule qui nie ce qu’il ne peut mesurer. Ou qui casse l’instrument de mesure.

 

Le pragmatique introduit la téléologie dans les activités humaines= a quoi ça sert ? Est ce que l’OSPB est utile à  Ayherre ou Tardets ? On ne se pose plus la question quand un gamin d’Ayherre devient lauréat du CNSM. Mais que fait on de la réponse ?

 

Rien. Tomas Ospital devrait avoir orgue ouvert à la Cathédrale.

 

Admettons : l’orgue a une connotation religieuse et ancienne. Soyons moderne avec les musiques amplifiées.

 

Soyons.

 

Sylvain Luc est l’un des meilleurs guitaristes au monde.

Francis Darizcuren a été récompensé par la Sacem pour la qualité de son enseignement de bassiste.

Les frères Duplantier (Gojira) font partie des maitres du rock métal.

 

Tous Bayonnais. Qui a songé à les inviter pour des master classes de musiques amplifiées ?

 

Personne. Même là, la médiocrité triomphe

 

Et donc ne cherchez pas pourquoi l’orchestre est exsangue et le conservatoire menacé. La musique n’est pas une priorité politique. Elle est invisible et les décideurs sont pragmatiques. Comme Madame Thatcher.

 

Mon vieux copain Roy, ancien élève de Boulez et professeur de musicologie à l’Université de Londres, après m’avoir félicité pour mon travail « fascinant » (c’est un copain) me dit qu’il a compris ; pour les musiciens Bayonne est un lieu d’excellence. Il a raison. Les musiciens sont nombreux et divers et échangent sans cesse.

 

Et donc posons la question de manière à être compris des comptables et des gestionnaires ; est il raisonnable que le conservatoire de Bayonne ait autant d’élèves que le conservatoire de Marseille ? Comptablement ou administrativement, c’est ridicule. Socialement, culturellement, et donc politiquement,, c’est un fait. Indéniable et intangible. Les Bayonnais ne sont pas les Marseillais. Ha, bon ? Et, par voie de conséquence, appliquer les mêmes ratios aux budgets culturels des deux villes, c’est agir comme un con en niant le réel.

 

Comme d’habitude…

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