samedi 27 avril 2013

LA PIRE PUB DU MOMENT : DISTINGO

Alors, eux, ils manquent pas d’air… PSA BANQUE, le bras financier de PSA balance quelques dizaines de milliers d’euros pour faire la pub de son produit financier, Distingo, qui vous rapporte plus que les autres (ça reste à prouver, faudrait lire les petits caractères) et surtout, surtout, qui finance « l’économie réelle ».

On sait tous, ou alors on est aveugles, que « économie réelle » pour PSA, c’est plan social et licenciements. PSA, il fait la manche auprès des petits épargnants pour financer ses plans sociaux et accélérer son processus de délocalisation. En clair, il veut ton fric pour t’appauvrir.

Ben oui, t’appauvrir. Parce que les indemnités chômage des mecs de PSA, c’est toi qui vas les payer. Parce que la baisse induite de la consommation, c’est toi qui vas la payer. Alors les 5% sur quatre mois… d’abord, après 4 mois, ça revient à 2,2%, un peu mieux que le livret A sauf que c’est pas exonéré d’impôts . Et donc, la rentabilité annoncée, c’est comme le reste…

Bon, PSA me prend pour un con. Voilà vingt ans que les managers de PSA, ils se plantent sur « l’économie réelle ». Ils font les mauvaises voitures pour les mauvais marchés. Mauvais en Europe, mauvais sur les marchés émergents, mauvais sur le bas de gamme et pas très bons sur le haut de gamme. Ils accumulent les pertes dans l’économie réelle mais ils s’en foutent, ils ont la variable d’ajustement : le personnel.

Y’a vingt ans, t’allais en Afrique, y’avait que des Pigeot…. Ils se sont fait bouffer par les Japonais… Ils ont tout parié sur le diesel, ils sont en train de se faire rattraper par l’écologie. Ils ont été les premiers en Chine et les premiers virés de Chine. PSA n’a aucune vision à long terme. Pour Distingo non plus : 4 mois, point barre. Leur "économie réelle", c'est ça : pertes et licenciements...

C’est pathétique.

On en reparlera….

mercredi 24 avril 2013

MINORIPHOBE

Faut arrêter avec tous les qualificatifs. Homophobe, négrophobe, islamophobe… La réalité est beaucoup plus simple.

La plupart des citoyens n’aiment pas les minorités. Quelles qu’elles soient. On leur a assez dit, aux citoyens, que la démocratie, c’était le pouvoir de la majorité. Et donc, ça dévalue complètement le discours des minorités. Le brave mec, il pense dans sa tête : « Mais qu’est ce qu’ils ont à venir me faire chier ? ». Il est minoriphobe.

Je suis d’accord, c’est le degré zéro de la réflexion. C’est juste une réaction épidermique. Tous ces citoyens, ils ont des copains musulmans, arabes, noirs, pédés. Mais là, c’est plus des minorités, c’est des individualités. Ils sont d’accord pour vivre avec, pour déconner avec, mais pas pour leur filer un statut autre que celui de copain. Toléré, accepté, oui. Légalisé, non.

Mais, ils réfléchissent pas !!! Non. Toi, non plus. Les conneries qu’on entend par manque de réflexion, c’est effrayant. « Le mariage pour tous n’enlève rien aux hétéros ». Ben si. Ça leur enlève leur sentiment de normalité. Parce que faut pas croire, la normalité (ou son image), ça sous-tend la plus large partie de nos réactions. Le citoyen de base, il pense que la normalité, c’est d’être blanc, plutôt chrétien, hétérosexuel et avec l’accent pointu. Cette normalité, elle va de pair avec les courses à Carrefour, le McDo avalé le samedi soir et la fourniture de céréales au petit et de croquettes au chien. Pour faire simple, la normalité, c’est le brouet intellectuel servi par la télé et les communicants. Regarde les pubs. C’est l’image véhiculée. Regarde les séries. Tiens, hier, Candice Renoir (plutôt pas mal au demeurant), y’a bien un beur et une beurette, mais c’est les moins gradés. C’est la norme.

Mais, la normalité, ça n’existe pas ! Exact. C’est juste un ressenti. Ça n’a aucune base rationnelle. C’est même pour ça que la pub surfe sur la normalité, parce qu’elle n’est pas rationnelle. Or, nous vivons dans un monde dont le rationnel est systématiquement extirpé, comme une dent cariée. Faut pas s’étonner que le ressenti domine. Et surtout, faut pas s’en plaindre. Encore moins penser que mon ressenti, c’est le bon. C’est comme ça qu’on dérape.

A ça, faut ajouter le territoire, cet endroit incompréhensible dont tout le monde se réclame sans jamais le définir. Le territoire, c’est aussi un ressenti, et même plusieurs ressentis. Ton territoire, un coup, c’est une ville, un coup, c’est un pays, ou une vallée. Ben oui. Un coup t’es du Sud-ouest, un coup t’es d’Agen, un coup t’es Français. T’as trois territoires et tu jongles avec, en fonction du contexte. Et chacun est « normal ». On en a déjà beaucoup parlé, glissons.

Dans le territoire où je vis, y’a plein de grosses minorités bruyantes. Au point que tu penses qu’elles sont quasi-majoritaires. Dans le territoire d’où je viens, y’en a moins, beaucoup moins. Y’en a des, la communauté séphardi par exemple, ça fait cinq siècles qu’elle est là, elle est fondue dans le paysage. Les musulmans, c’est plus récent, alors ils dérangent un peu. Pas trop, mais un peu. Tout ça pour dire qu’un territoire, c’est aussi une histoire, une construction et que ça remplit aussi les têtes.

Et puis, y’a les Parisiens. Minoritaires en hiver, mais bien nombreux en été. Ceux là, pour les accepter, faut changer d’échelle. Pas toujours facile. Surtout qu’on nous a collé l’Europe à avaler.

Quand ton territoire, c’est un canton, tout baigne. Pour élargir, on a eu un truc vachement bien : la guerre. Un truc qui a obligé le Savoyard à partager un bout de sa vie avec un Breton ou un Provençal. Tous unis pour défendre le sol sacré. Avec les Européens, ça a plutôt été le contraire. On s’est collé des beignes pendant des siècles, ça laisse des traces. Dans ton village, on te dit Merkel, aussi sec tu penses au monument aux morts, sur la place, là où il y a le nom du cousin de grand père mort aux Eparges. Le même nom que toi. Le citadin, il peut pas comprendre, c’est tellement grand la ville qu’on n’y trouve pas de monument aux morts. Ou alors, faut chercher. C’est des trucs qui te relativisent le territoire.

Tout ça pour dire qu’avant de jeter l’anathème sur l’autre, le connard qui comprend rien comme moi, faut réfléchir un poil. Pas se croire investi d’une mission divine. Si t’es minoritaire, comprendre que tu fais problème. T’attaques de front, t’as la contre-attaque aussi sec. Je sais, c’est pas facile de se voir comme un problème, mais c’est essentiel si on veut vivre dans un monde apaisé. Si t’es majoritaire, comprendre que la minorité fait problème et analyser le problème froidement. Comprendre, parler, échanger. Pas ressentir comme un animal.

Si tu heurtes la majorité, t’es sûr d’aller au clash. Des fois, ça marche : Mitterrand et la peine de mort. Enfin, ça marche un temps. Moi, rien ne me dit qu’elle ne reviendra pas un de ces jours, en douce.

Tout ça, on en a déjà parlé.

On en reparlera….

vendredi 19 avril 2013

SE LOGER A PARIS

C’est con, j’ai oublié son nom. Pas son prénom : Daniel. Le mec, il bossait à la Banque des Pays-Bas, avant la fusion avec la BNP. Polytechnicien, montagnard, brillant et rigolo.

Il avait en charge le patrimoine immobilier de la banque, il gérait quelques milliers d’appartements et de bureaux dans Paris. Dans son job, y’avait un secteur sensible : les appartements réservés.

Explication : la banque gardait quelques dizaines d’appartements, dans les beaux quartiers, soumis à la loi de 48. Genre 200 m2 dans le 7ème avec un loyer de 1000 euro par mois. Vachement pas loi de 48, en parfait état, bien entretenus, mais bon, les loyers, ils étaient loi de 48. L’affaire du siècle.

Son boulot, c’était d’identifier et de sélectionner les gens qui cherchaient un logement et qui pouvaient aider la banque. Le profil type, c’était le jeune député, fraichement élu, avec les dents qui rayent le parquet et dont on pouvait imaginer qu’il allait faire une belle carrière. Celui-là, il l’approchait et il lui proposait un logement. Tu résistes, toi, à une proposition comme ça ?

Après, c’était facile. Quand le jeune loup était installé, on lui faisait savoir que telle proposition de loi pouvait être amendée. Finement. Sans scandale. Un bel amendement bien technique que le député risque rien mais que la banque y trouve son intérêt. Ça pouvait aussi marcher pour les bureaux, lors d’une campagne électorale, par exemple, ou pour les permanences, un parlementaire, ça a des besoins immobiliers. Eventuellement, un studio pour les études du petit. Ces choses-là, les petits services entre gens de bonne compagnie…

Y’avait aussi quelques artistes. Après quand t’as besoin d’un chanteur pour l’arbre de Noël du personnel ou d’un acteur pour une pub, ça aide.

Daniel, il m’avait raconté ça un jour, chez Claude, rue de Provence, devant un petit Saint-Pourçain. Pour moi. Lui, il buvait du Perrier. Ça t’éclaire l’oligarchie, ce genre de trucs.

J’aimerai qu’on en parle dans la transparence : qui loge qui ? Parce que si t’es député et que ton bailleur c’est Axa, t’as pas la même vision de l’assurance-vie. Forcément.

D’autant que le choix n’est pas politique : je veux dire qu’il y a autant de parlementaires de gauche que de parlementaires de droite dans la panier des banquiers. Sont pas cons, les banquiers, ils savent bien qu’un futur ministre reste un futur ministre quelle que soit la couleur du gouvernement.

Bon, alors, on la fait cette liste ?



mardi 16 avril 2013

MANGER ET PARLER

Y’en a, ils doutent de rien… Ils t’ont invité à bouffer, tu t’es tapé la salade de pamplemousses au vinaigre balsamique en entrée, tu mâchouilles une préparation culinaire que t’as vu la même chez Picard la semaine dernière…Tu complimentes parce que t’es poli. Le vin ne sauve pas vraiment le désastre, mais bon, t’es poli… T’attends le plateau de fromages avec angoisse.

Et là, le mec, il te dit : « J’adore faire la cuisine ». Hé, con ! Tu fais pas de la cuisine, tu fais à manger. C’est pas pareil.

Un autre truc. Levi-Strauss est mort. Vous savez, Lévi-Strauss, c’est le mec qui a écrit Le Cru et le Cuit.. Comme quoi, y’a de la Nature d’un côté, de la Culture de l’autre. Ma copine Jasmine, elle a lu Lévi-Strauss mais elle se gave quand même de sushi vu qu’elle adore la cuisine japonaise. Le sushi, c’est cru. Pas cuit. C’est pas cuisiné. Sauf le riz, mais bon… Si c’est pas cuisiné, c’est pas de la cuisine. C’est du manger. Pour faire un sushi, pas besoin de Thierry Marx. Lui, il passe du moléculaire au sushi, de la haute technologie au rien…Saurait-il faire un salmis de palombes ? Ou un bon ris de veau pané ?

D’abord, si t’es seul, tu fais pas de la cuisine. Un chef, c’est un chef parce qu’il a des troupes. Un second. Des chefs de partie. Des commis. Il en a plus ou moins, ça dépend du bouclard, mais il est pas seul. Seul, tu peux pas cuisiner, y’a toujours un truc qui manque au mauvais moment. C’est le premier truc que j’ai appris en cuisine avec le chef Chanel. Organiser les troupes. Il m’avait engagé pour ça, organiser les troupes. Et, croyez moi, c’est coton.

Ce qui fait que les bons restaurants, ils sont de moins en moins en centre ville. Le chef qui monte un restaurant, le premier truc qu’il fait, c’est de composer sa brigade. Brigade ! C’est pas militaire, ça ? Il choisit qui il veut. Et combien ça va lui coûter. Après, il regarde son loyer. Et il se tire dans un quartier ou une rue qui va pas lui plomber le loyer. Sans ça, il peut pas payer les salaires. Il a le choix entre les murs et les hommes. S’il est bon, il choisit les hommes.

J’ai vu comme ça changer la physionomie des villes. En centre ville, tu peux payer le loyer que si tu vends du Panini. Les jeunes chefs, ils filent en banlieue. Tu vas me dire, la banlieue, à Biarritz… A Biarritz aussi. Pourquoi tu crois que la petite Rosier, elle est pas dans le centre ? Certes, il en reste en centre ville. En général, le mec il a succédé à son papa qui avait acheté les murs. Ou alors, il a un bail qui date du Président Doumergue et qui est solidement ficelé. Sans ça, il est coincé.

Alors, si tu veux l’emplacement top, tu remplaces ton second par Davigel et, au lieu de faire la cuisine, tu fais à manger et tu parles de cuisine, les mots c’est gratuit. Tu mets des jolis mots sur ta vitrine, éventuellement une plaque de guide (c’est pas trop cher). Forcément, vu que t’as pas de personnel, tu simplifies. Et tu fais de la simplification le nec plus ultra de la cuisine. Tu vas pas dire que tu fais simple parce que t’as pas les moyens. Non. C’est un choix. Un choix social, un choix écologique, quasi politique, un choix esthétique, n’importe quoi, mais un choix.

Choix commercial, aussi. Ton client, il croit que s’il fait simple, il est cuisinier, alors, forcément, il t’aime. Il va penser que s’il réussit pas aussi bien que toi, c’est qu’il a pas les produits. Il va fouiner, chercher les boutiques qui parlent comme toi, les mecs qui vont lui vendre le fromage fermier au prix du caviar, en lui causant berger et transhumance. Le plus souvent, la différence, c’est qu’il a une carte d’acheteur à Rungis. Mais, ça, il le dit pas.

Tiens, Davigel. J’ai connu grâce à ma sœur qui était « restauratrice ». J’ai le droit de mettre les guillemets, c’est ma sœur. En septembre, elle me conduit chez Davigel acheter les palombes. Le passage commençait juste, sur les marchés, les palombes y’en avait pas trop et le prix était au niveau. Chez Davigel, y’en avait plein. Fraîches (forcément, du surgelé, ça fait froid aux mains). Bien étiquetées. Pologne. Mon copain Jean-Philippe qui s’occupe de palombes au Muséum, il m’a expliqué. En septembre, les palombes, elles se regroupent, en Pologne, en Lithuanie, elles se préparent à migrer. Elles se mettent dans des arbres, tu balances un filet sur l’arbre, tu gazes le tout (ouais, le gaz, en Pologne, ils savent depuis Auschwitz), tu ramasses, tu congèles et zou ! dans le camion, direction le Pays basque. Eventuellement, tu tires dans le tas avec du petit plomb, que le consommateur, il croit à la palombe de chasse. Remarque, ces palombes, elles migrent aussi. En camion, mais bon, on va pas chipoter.

Arnaque ? Légalement, non. Sur ces palombes, tu peux causer. Raconter ton cousin chasseur qui a eu un putain de vol, y’à deux jours à Mendive ou à Sare. C’est que des mots et tant que c’est pas écrit, c’est pas punissable. Alors, tu causes, tu causes, tu causes. C’est la cuisine de logorrhée. De la diarrhée de mots.

On a les diarrhées qu’on mérite.

On en reparlera…

dimanche 14 avril 2013

LA COREE ET LA CRUCIFIXION

Personne n‘y comprend rien.. L’autre Kim qui roule des mécaniques comme quoi il va flinguer Guam avec un missile. Si pas Guam, le Japon. Ou la Corée du sud.

Tout le monde regarde, personne n’y croit. Et tout le monde a raison. Il est peut être fou, Kim, mais il n’est pas idiot. Mais pourquoi fait-il ça ?

La réponse est à Pékin. Kim, il dépend de la Chine pour sa survie. Mais, méééééh, nous disent les médias, Chine et USA se mettent d’accord pour tenir Kim en laisse, pas qu’il fasse le couillon.

Tu parles ! Quand Kim fait le matamore, Obama, il est obligé de bouger, de mettre en place des batteries d’antimissiles, d’envoyer quelques navires de guerre, de déployer des chasseurs furtifs.

Et pendant ce temps, quelques milliers de hackers chinois observent cette activité, cherchent à se glisser dans les ordinateurs étatsuniens, essayent de comprendre les programmes qui commandent la riposte. Ils y arrivent ou pas, mais, en toute hypothèse, ils engrangent des infos. Par exemple, où sont les vrais postes de décision. Tout ça est bon à savoir. Le vieux Sun serait d’accord.

Et après ? Ben, ça dépend. Faut imaginer. Que le petit Kim, il tire son missile. Pas sur Guam. Le missile il va tomber dans le Pacifique. Un pet dans l’eau. La presse nous dira que le matamore est nul. Sauf que s’il tire son missile, Obama, il va tirer ses antimissiles. Tout ça, c’est de l’activité, le bonheur des hackers.

Continuons. Et si les antimissiles loupaient le missile ? Pas parce que les Ricains sont nuls, mais parce qu’un hacker chinois aurait piraté le bon programme du bon ordinateur. Là, ça commencerait à être vraiment drôle. D’abord les Chinois vont pas s’en vanter. Quand tu sais faire un truc dangereux pour l’ennemi, tu lui dis pas. Mais surtout, Obama, il va pas aller le crier sur les toits, ça ferait désordre. Vous me suivez ?

Et donc :

Hypothèse 1 : Kim tire son missile, les Américains l’interceptent. Les Chinois ont loupé leur coup mais ils ont engrangé des infos. Les Américains le savent, peu ou prou. Personne ne dit rien, y’a rien à dire.

Hypothèse 2 : Les antimissiles laissent filer le missile parce qu’ils ont été piratés. Personne ne dit rien, y’a rien à dire.

Dans les deux hypothèses, Chine et USA feront une déclaration commune pour fustiger Kim. Le bal des hypocrites bat son plein. Je délire ? On verra. Parce que si l’hypothèse (2) est la bonne, on va avoir des signes. Obama, il vient de diminuer de 8% les dépenses militaires. Crois moi, s’il se fait hacker par les Chinois, la diminution, elle va pas durer longtemps. Pour un motif à la con, les USA vont revoir leurs dépenses militaires. A la hausse.

Le pourront-ils ? Ils n’auront pas le choix. On a déjà vécu ça, sauf que c’est les Ricains qui étaient à la manœuvre. La guerre des Etoiles, vous vous souvenez ? Reagan lance la guerre des étoiles, les Russes sont obligés de suivre. Avec une économie en berne. Et plaf ! en trois ans l’URSS est morte. Raymond Boudon a analysé le processus, mais personne ne l’a suivi.

C’est la même histoire. L’économie étasunienne est en berne, alors Kim va les obliger à augmenter leurs dépenses militaires. Ça va pas arranger la vie quotidienne des mecs foutus à la rue par la crise des subprimes. Surtout si, dans le même temps, la Chine achète un peu moins de dette américaine. Juste un peu moins. Ça s’appelle le syndrome de la crucifixion. Tu étouffes un peu, juste un peu. Mais au bout du bout, le mec, il peut plus respirer. On s’en fout, on n’est pas pressés.

Dans tous les cas, Kim recommencera. Dans un an, ou dans deux. Crise après crise, Pékin pourra savoir exactement où en est Washington. Ça fait dix ans que ça marche. Des fois, c’est les Chinois qui prennent l’initiative. Sur les îles Daoyu, par exemple. Rien de grave, rien qui mette en péril la paix du monde. Juste un pion qu’on avance pour tester les réactions de l’adversaire.

Alors, on aura la guerre ? Mais non, idiot. Le meilleur moyen de gagner une guerre, c’est d’empêcher l’adversaire de la livrer. C’est dans Sun Zi. T’as pas lu Sun Zi ?

On en reparlera…

mardi 9 avril 2013

LE CHAPELIER

Lui, il faut en reparler. Isaac Le Chapelier, Breton, fondateur du Club des Jacobins (qui s’appelait d’abord le Club Breton), initiateur de la confiscation des biens du clergé dès 1790 et surtout, surtout, auteur de la loi qui porte son nom et qui pèse encore sur notre société. Faut le dire. Opposé à l’abolition de l’esclavage, Le Chapelier était un véritable enfoiré.

L’idée de départ est très belle, très utopique. Elle part du principe que la Déesse Raison éclairant également tous les hommes, chacun peut choisir le métier de son choix. Le but était de détruire les guildes et sociétés de compagnonnage, c’est à dire d’enlever la main-mise des maîtres et patrons sur les activités salariées. En fait, Le Chapelier veut garantir la liberté d’entreprendre considérée comme un droit de l’Homme.

Y’a des effets pervers. Au nom de la liberté individuelle, Le Chapelier interdit tout groupement. De patrons, mais aussi d’ouvriers. Pas de guildes, pas de syndicats non plus. Pas de mutuelle, pas de coopérative et pas de grèves. Je vous l’ai dit : Le Chapelier était un enfoiré.

Très vite, ça déconne. Tu penses bien que le mec libre de choisir, il va pas aller vider les fosses septiques. La France voit fleurir les médecins, les apothicaires, les avocats. On va réorganiser les études médicales, vétérinaires et pharmaceutiques vu que le nombre de morts augmente dans des proportions liées à l’incompétence des médecins autoproclamés. On s’attaque ensuite aux professions juridiques.

Après, ça va dépendre. Les conservateurs adorent la loi Le Chapelier : pas d’organisation ouvrière. Il va falloir un siècle pour que les syndicats soient à nouveau autorisés. La loi Le Chapelier va être corrigée au coup par coup, selon les lobbys et les intérêts divers. Mais, grosso modo, elle est toujours en vigueur.

Tiens, tu vas à la Chambre des Métiers. Y’a des métiers à « diplôme obligatoire ». Coiffeur par exemple. Ou esthéticienne. T’as pas le CAP, tu peux pas t’installer. Pour faire des frisettes, faut un diplôme. Pour masser la couenne aussi. Pour être libraire, inutile. Faut un diplôme pour traiter les cheveux, pas pour remplir les neurones. Ça en dit long.

Et restaurateur ? Ben non. Rien. T’as envie d’empoisonner tes clients, tu peux. Moi, brave con, il me semblait que nourrir les gens, c’était pas si facile. Même Maïté, quand elle sévissait à la télé, elle me montrait un vrai savoir. Autodidacte peut-être. Mais pas inculte. Moi, brave con, je pensais qu’il y avait plein d’écoles hôtelières, des CAP de cuisiniers, des BP de maître d’hôtel et que ça avait un sens. Ben non.

J’ai bossé longtemps pour un guide fameux, j’ai rencontré plein de chefs. Je leur ai jamais demandé leur diplôme, évidemment. Mais, à regarder leur carte, à analyser leurs recettes, je voyais bien à qui j’avais affaire. J’ai des souvenirs attendris. Comme ce mec qui, à Port-Vendres, avait inscrit sur son ardoise « Turbot sauvage de la criée ». A Port-Vendres ! sur une côte rocheuse où t’as pas un banc de sable pour la copulation des pleuronectes ! en plus, dans un port, le premier truc que je faisais, c’était d’aller à la criée pour voir ce qu’il y avait et que je pouvais retrouver sur les cartes. Viré le margoulin !

Un autre truc, c’était de s’installer à une terrasse pour regarder le ballet des livreurs. Tu voyais les grossistes qui t’apportaient le poisson pêché en Normandie sur la côte basque. Après, c’était facile. A la première question, le mec devenait fuyant. Aux chiottes, le menteur ! Et c’est vrai que j’ai des copains restaurateurs qui ont jamais fait l’école hôtelière. Un souvenir encore ? Ma balade au marché de Fontarabie avec José. Il allait acheter le poisson pour le restau de sa femme. José, il était banquier et fils de pêcheur. Ce matin-là, il m’a donné un cours magistral. Comment reconnaître une dorade d’élevage. Comment caresser un turbot pour savoir s’il est sauvage. Comment apprécier la fraicheur d’un chipiron aux irisations de sa peau. Des trucs que t’apprends pas dans les écoles de communication. Il avait mauvais caractère, José, mais je crois qu’il m’aimait bien. Quand il est mort, le restau a fermé.

Dans les guides, j’ai rencontré plein de zozos qui ignoraient qu’il y a des saisons du poisson. Chez moi, dans le Golfe de Biscaye, avant juin, y’a pas de thon. Le mec de Biarritz qui te vend du thon en février, il se fout de ta gueule. Il y a un cycle. Les anchois arrivent les premiers, en avril, quand la mer se réchauffe. Les sardines qui les bouffent, arrivent plus tard. Et les thons, qui bouffent les sardines, encore plus tard. C’est comme ça, c’est la dure réalité de la géographie. Quand il y a une tempête, les turbots se barrent au large, ils aiment pas être secoués. Après une tempête, les pêcheurs ne rapportent pas de turbot pendant une semaine. C’est comme ça. Suffit d’aller boire un coup avec les pêcheurs pour savoir.

Après, y’a plein de rigolos qui vont te parler des critères économiques. L’économie du bon restaurateur, c’est Francis Goullée qui me l’a résumée en m’engueulant, après une crépinette au jus de truffe arrosée d’un Cheval Blanc d’anthologie. Francis, il m’a dit ça : « Vous êtes tous des cons à vous la péter avec la cuisine de saison. La saison, c’est quand les produits sont tellement abondants qu’ils ne coûtent rien. Pour un cuisinier, la saison, c’est des marges ». Plaf ! Je n’ai plus jamais enfilé les clichés sur la « cuisine de saison ». J’en ai pris une autre avec un cuisinier basque à qui je demandais une salade mixte. Il m’a regardé comme si j’étais une sous-merde : « Y’a des tomates chez toi en février ? Non ? chez moi non plus ». J’ai eu honte de ma connerie. Après, j’ai fait gaffe.

Le Chapelier avait tort. La déesse Raison n’éclaire pas également tous les hommes. Pour que ça soit possible, faut travailler. Apprendre. Apprendre encore. Pour lire Spinoza comme pour lire une carte de restaurant.

Remarque, y’a plein de mecs, ils ont appris la bouffe avec Sodexho. Peut-être que Sodexho, en novlangue, ça veut dire Raison ?

On en reparlera…..

lundi 8 avril 2013

DESIR DE MORALE

Bon, voilà qu’on nous la joue morale. Pour la énième fois, on veut moraliser la vie politique.Surtout Harlem Désir..J'aimerai qu'un journaliste nous fasse l'histoire de son patrimoine depuis Touche pas à mon pote.

Je vais vous dire : une bonne loi de moralisation, elle devrait être simple, quasiment naïve. Un article, un seul : « En fin de mandat, le patrimoine d’un élu de la Nation doit être strictement le même qu’en début de mandat. Toute augmentation fera l’objet d’une mesure confiscatoire ».

J’admettrai juste une exception : la valeur du domicile principal. C’est tout et à condition qu’il n’y ait pas eu déménagement.

Rien de plus. Un patrimoine qui augmente pendant un mandat, c’est suspect. Les élus, ils sont payés, plutôt pas mal, frais compris pour faire leur boulot. C’est fait pour leur éviter de travailler. S’ils font des économies, c’est qu’ils sont trop payés. CQFD.

Pour le reste, tout est suspect. Un parlementaire, il est payé pour s’occuper de tout le monde. Pas d’une partie des électeurs. Pas de ses clients. Pas de ses intérêts. 100% pour le public, rien pour le privé. Sinon, tu glisses dans le clientélisme, éventuellement communautariste.

T’as un gros paquet d’actions de la BNP, ça va forcément t’influencer quand tu votes une loi bancaire. T’as un terrain sous-payé dans un coin de ta circonscription, ça va forcément t’influencer quand tu vas prendre des décisions d’aménagement du territoire.

T’es député et avocat, spécialiste du droit de l’urbanisme, par exemple. Tes clients, c’est les grosses entreprises du BTP, les promoteurs. Vas-tu voter contre les intérêts de tes clients ? Non, bien entendu. Tu vas trouver des amendements qui feront leur bonheur, tu prendras un maximum de renseignements pour tourner la loi que tu es en train de voter, si tu peux pas faire autrement. C’est du bête clientélisme. Et cette action clientéliste, elle augmentera ta clientèle, tes revenus, ton patrimoine. Tu utilises ta fonction publique pour créer un bénéfice privé, le tien. Et donc, je ne vois rien d’anormal à ce qu’on te gratte cette augmentation de patrimoine que tu dois à tes électeurs, pas à tes talents.

Ça peut aller loin. T’es député et restaurateur. T’es sûr que ton élection va t’attirer une clientèle. Tous ceux qui ont envie de faire copain avec toi pour te demander un service. Ton chiffre d’affaires va augmenter. Pas parce que t’es un bon cuisinier. Parce que t’es député.

Mais à ce compte, le député de base peut plus rien faire. Si. Il peut s’appauvrir. Rigolez pas, ça s’est vu. Jacques Laffitte, banquier, député d’extrême gauche, ruiné par ses œuvres, ses votes et ses décisions, au point que ses électeurs (populaires) ont lancé une souscription pour qu’il puisse racheter sa baraque. Tu peux y croire ? Des milliers de pauvres qui se cotisent pour racheter la maison d’un banquier ? Bon, j’admets, un député en deux siècles, c’est pas beaucoup. Et puis il venait d’une ville, Bayonne, où on n’est pas banquier pour s’enrichir, ni joueur de rugby pour gagner. Faut juste que ça soit beau. Beau, propre et moral. Utopiste ? Peut-être mais quand je doute, je pense à Jacques Laffitte.

Faut réfléchir, imaginer. Tu votes une loi comme celle-là, d’un seul coup, tu divises par deux (au minimum) le nombre de candidats aux élections. Tu verras comment que tu vas alléger le poids des convictions et des certitudes idéologiques. Si tu crois qu’un mec comme Cahuzac, il s’est fait élire pour amener le prolétariat sur les lumineux chemins du socialisme, faut te faire soigner.

Maintenant, je suis tranquille. Une loi comme celle-là n’a aucune chance. Quand tu vois que le Mélenchon il est contre la publication de son patrimoine, ça relativise le goût de la transparence.

On va nous sortir une belle usine à gaz, incontrôlable. Et on continuera de voir fleurir le clientélisme. Ça sera un peu mieux, mais pas parfait. On a le droit de rêver de perfection, non ?

Tiens, j’aimerais susciter une sorte de mouvement populaire, un truc qu’on appellerait « Elu ou riche ? ». Parce que tant que le pouvoir enrichira, les doutes planeront. Chiche ?

On en reparlera….

dimanche 7 avril 2013

ETRE PRIS POUR UN CON - 3

Je viens encore de vivre une expérience étonnante. Enfin, une expérience qui m’étonne. Une expérience qui me fait à nouveau toucher du doigt que je suis un vieux con.

C’est sur Facebook. Je discute gentiment avec quelques copains et là, y’a une … une quoi ? une gisquette ? une bonne femme ? faut faire gaffe avec les qualificatifs au jour d’aujourd’hui. Regarde Obama, il se fait allumer parce qu’il a dit qu’une ministre de la justice était mignonne. Faut lui envoyer Taubira, il risquera plus de dire des choses comme ça.

Bon, la jeune femme, elle intervient dans la conversation avec le vocabulaire pseudo-branché (name-dropping, foodie-bashing) qui ne veut rien dire mais sert de signe de reconnaissance entre certains. Je lui demande de traduire et, tout de go, elle envoie la mitraille.

« Ce qui aiderait vraiment M. Chabaud, ce serait une initiation aux thés de Chine (mais je coûte cher) »

Vu que je cause pas comme elle (et ça me ferait braire de causer comme ça), elle décide que j’ai besoin d’être « aidé ». Elle me range dans le sac des simples d’esprit, des incomplets, des handicapés de la modernité. Elle doit coacher des gens dans la vie. Elle aide pas gratos, elle s’en vante, elle met en avant sa vénalité, elle est plus proche de Saint-Denis que de l’Hôtel-Dieu, tout s’achète, tout se vend.

De moi, elle ne sait rien. Alors, elle va me proposer ce qu’elle juge le plus chic, le thé de Chine, dont elle se croit une spécialiste. Mais au nom de quoi ? Que sait-elle de mon compagnonnage avec l’Asie ? De mes voyages ? Des années passées aux Langues O’ ? Elle veut m’initier à la Chine ? Après Jean Chesneaux, Madeleine Vandier-Nicolas, Jacques Pimpaneau, Jean Delvert, René Viénet, Pierre Gentelle ? Que va t’elle m‘offrir que ceux là ne m’ont déjà offert ?

Il faut que je lui raconte ? Il y a quelques semaines, je déjeunais avec mon vieil ami Sun Qian, créateur de la magnifique légende du thé du Mont Emei. Au Sichuan, il y a des plantations de thé et le Mont Emei, une sorte de Puy-de-Dôme vénéré par les bouddhistes. Sun qui est député, communiste et en charge de la promotion du Sichuan a mélangé les deux pour créer la marque Thé du Mont Emei, tout en racontant une belle histoire comme quoi c’est au Sichuan que se trouve le berceau de la culture du thé en Chine. Tu parles ! Il m’avait apporté une sélection des thés du Sichuan avec le fameux Thé du Panda : tu mélanges du thé avec de la merde séchée de panda. Les Chinois adorent : il paraît que c’est (aussi) aphrodisiaque.

Elle va m’initier à quoi la nana ? Me tenir un baratin sur la spiritualité du thé ? Ma première initiation à la spiritualité du thé, c’était il y a quarante ans dans un jardin de Kyôto où je me suis emmerdé à essayer de suivre une cérémonie du thé. Tant de chichis pour boire de l’eau chaude !. Je suis tellement sensible à la spiritualité du thé que les thés de Sun, je les ai filés à quelques copains. J’ai gardé le maotaï. Mais je n’ai pas besoin d’une initiation au maotaï

J’ai trouvé cette remarque tellement stupide que je suis allé voir qui c’était la gamine. Je ne sais pas d’où elle sort, j’ai pas trouvé. Mais elle se donne (ou elle est donnée par ceux qui écoutent son attachée de presse) comme un écrivain spécialisé dans la gastronomie (non, je n’écrirai pas « une écrivaine spécialisée »). Pour ceux qui on certain sens de l’édition, elle a sévi chez Minerva, Solar et La Martinière. Que du lourd en matière de livres pour gondoles chez Auchan. Remarque, La Martinière, ils croient qu’Arthus-Bertrand est un écolo, ils peuvent croire que la gamine est gastronome. Et là, je me suis souvenu avoir ouvert un de ses livres sur les tapas et de l’avoir refermé aussi vite pour filer à Gross.

La demoiselle est une confectionneuse de produits. Par exemple, elle prend le classement de 1855 et elle demande des recettes à un paquet de grands chefs. Elle a pas inventé le classement, elle a pas inventé les recettes, elle a juste inventé un produit marketing. C’est bien… Mais de là à se parer des plumes de la culture, il y a un gouffre.

Elle est emblématique du temps. Elle attaque par le mépris et l’autosuffisance. Moi, moi, moi… Moi je sais, moi je suis chère. Toi que je ne connais pas, tu ne sais rien, tu n’es rien. Et bien entendu, pour être sûre d’imposer son savoir, elle choisit les thèmes lointains, les tapas, la cuisine indienne, la cuisine japonaise, les thèmes où ne fonctionnent que les stéréotypes, le savoir approximatif. On mange du poulet au curry. Moi aussi. J’appelle ça « poulet chasseur » vu que kari, en hindi, ça veut dire ragoût. Un navarin d’agneau, c’est du curry. Mais non ! Tout le monde sait ce qu’est le curry. Ben non. Personne ne sait. Même pas les Indiens. Il n’y a pas en Inde de cuisine formalisée, avec des auteurs comme Carême, Grimod, Dumas, Pellaprat ou même Françoise Bernard. Excusez moi, je viens de parler de livres.

Le discours sur la bouffe étrangère, il est généralement minable. Prenons un exemple simple, le jambon espagnol. C’est un vrai merdier d’appellations avec du génétique (le pata negra qui désigne les cochons pie), du géographique (serrano qui indique la montagne ou Jabugo, nom de village), du nutritif (bellota qui signifie que le cochon a été nourri aux glands). Et donc tu peux avoir du pata negra-serrano-bellota qui va signifier un cochon pie nourri aux glands dans la montagne, ou du pata negra-bellota qui t’indiquera un cochon pie nourri aux glands, le plus souvent dans la Dehesa). Vas y, cherche, jamais tu n’auras ce genre d’indications multiples. Faut pas compliquer, une seule mention, ça suffit bien pour le lecteur moyen. Le vrai problème, celui de l’élevage du cochon, n’est jamais mentionné. Y’a du serrano industriel, suffit que l’élevage industriel soit en zone de montagne. J’ai des exemples, en Navarre.

Faisons simple. On en a déjà parlé (http://rchabaud.blogspot.fr/2012/06/faisons-simple.html). Des fois, ça m’énerve. Ainsi quand cet excellent Eric Ospital laisse écrire sans protester qu’il est le fils du créateur de l’Ibaïona. La vérité, c’est qu’ils étaient trois (Louis Ospital, Sauveur Mayté et Jacques Montauzer). Trois, ça doit être trop compliqué pour un message simple. Dire qu’ils étaient trois n’enlève rien à Louis Ospital, surtout quand les deux autres sont de ce niveau. Il fallait bien être trois pour surmonter les obstacles. Une après-midi, à Saint-Jean-le-Vieux, Sauveur Mayté m’a raconté les galères, les difficultés, le découragement, les jambons perdus faute de bien maîtriser les problèmes de sèche. Il fallait bien être trois pour arriver seuls à ce niveau, pour partager les pertes et surmonter les échecs. Trois, seuls contre tous les autres. Oui, contre. Aujourd’hui encore.

Il faudra bien que quelqu’un écrive sérieusement l’histoire de l’Ibaïona. Mais qui s’intéresse à une histoire « sérieuse » ? On préfère acheter de l’IGP industriel avec la lauburu pour faire local. J’ai déjà publié mon sentiment là-dessus ce qui m’a définitivement fâché avec Denis Brillant. Ce qui était une bonne chose.

On en reparlera…