jeudi 10 mars 2016

TROC PARTICIPATIF

On n’y coupe plus. La marée monte. L’activité contemporaine doit être « participative » ou « collaborative ». C’est quoi ? Faisons la courte : c’est un moyen de faire des économies en baisant la collectivité.

Quoi ? Qu’est ce ? Encore un vieux con qui ne comprend rien au monde moderne. Ben voyons !! Le vieux con, il a regardé les jobs collaboratifs et participatifs et il les a classés en deux catégories :

1/ le travail au black

2/le retour du troc

Tu prends un taxi. Le mec, il a une plaque, une licence, il a passé un exam (payant), lui et sa voiture sont contrôlés. Ouais, mais Hubert c’est moins cher. Evidemment. Le chauffeur d’Hubert, il est autoproclamé, il a pas payé son exam ou sa plaque, il est le plus souvent auto-entrepreneur et donc, il paye pas les mêmes charges qu’un artisan. Quand tu prends Hubert, tu payes moins cher parce que tu te sers sur les rentrées de l’Etat. Tes économies, c’est moi qui vais les payer. Moi et tous les autres cochons de payants. Parce que je rêve pas : tu vas pas cesser de te soigner et soigner tes mômes, tu vas pas renoncer à tous ces services de l’Etat qui te font la vie plus facile. Non, tu veux le beurre et l’argent du beurre, payer moins cher ET bénéficier de la Sécu. OK, c’est pas vraiment du black.Encore que quand tu baises l'Etat...

T’as besoin de déménager. Sur le net, tu trouves des déménageurs participatifs. Si, si ça existe, c’est moins cher. Là, c’est du black complet.

Tu loues ton appart par RBINBI. Tu vas le déclarer ? Bof, pour une fois.. Et si c’est un échange, je suis sûr que tu déclareras pas plus.

Suffit de faire le tour de l’économie numérique, d’aller voir tous ces sites où on te propose un mec pour faire ton jardin et que toi, tu fasses son courrier. C’est du troc, ni plus ni moins. Des ruses pour gruger l’Etat.

Attention : j’en ai rien à foutre. Ce qui me gonfle, c’est de voir des trucs anciens repeints avec du vocabulaire moderne et qu’à cause du vocabulaire, ces vieux trucs semblent neufs. Comme l’autre rital avec Meetic. Un inventeur !! un moderne !!! Tu parles !! Simoncini, c’est rien de plus que Madame Desachy, une agence matrimoniale qui file des coordonnées de gonzesses à des mecs en mal d’amour (et vice-versa). Certes, l’instrument est moderne, mais l’activité est bien vieille. Les sites de vente, c’est Manufrance (en moins bien), ni plus ni moins vu que l’e-business, c’est jamais que de la VPC. Et le participatif, c'est du troc. J'avoue, c'est moins chic.

Mais avec le côté déterritorialisé qui fait que tu niques plus facilement le contrôleur qui a du mal à contrôler les ventes d’un site installé en Patagonie au profit d’une société immatriculée aux Bahamas. Parce que faut pas croire, y’a pas que les gros qui cassent la transparence.

Tout ça, le participatif, le collaboratif et le numérique en général, c’est rien que de la poudre aux yeux. Ça crée moins d’emplois que ça n’en détruit ça produit moins de richesse qu’on peut le croire.

La seule question qui vaille est : quand verra t-on que le roi est nu ? Que la seule différence est la rapidité ? Les lettres, ça va plus vite que quand on allait à la poste. Et alors ? J’ai préparé (plutôt pas mal) et réalisé quelques dizaines de voyages dans le monde entier avec des lettres « spécial avion » et un téléphone fixe. C’était pas très compliqué à la seule condition d’avoir des partenaires fiables et de prendre le temps nécessaire. A la condition de déguster le voyage comme on déguste un grand vin ou un plat longuement préparé.

On en reparlera pas.

PS ; c'est pas d'hier..Rendons hommage à Jacques Maillot qui vendait dès les années 1970 des "voyages autogérés". Tu enlevais l'accompagnateur ou le guide et donc tu diminuais les coûts pour vendre plus cher vu qu'il y avait moins de contraintes. C'est beau le pouvoir des mots.

jeudi 3 mars 2016

MAL TOURNÉ

Dans la grande famille des conneries qui tournent en boucle dans toutes les télés, en ce moment, y’a celle là :

La jeune policière qui a été flinguée par des malfrats récidivistes a été victime d’un braquage « qui a mal tourné ».

C’est un tic de langage commun à tous ceux qui font profession de langage mais ne réfléchissent pas à ce qu’ils disent.

Car, enfin, bordel, c’est quoi un braquage qui a « bien tourné » ? Un braquage où il n’y a que des blessés ? Un braquage où les mecs se tirent avec le butin ? Moi, faut m’expliquer, je suis un peu demeuré.

Une opération qui a « mal tourné », c’est une opération qui a déçu les espoirs mis en elle. Les espoirs mis pas qui ? Par les hors-la-loi ? Cette expression signifie t’elle que les journalistes approuvent les braquages qui ont bien tourné ? A priori oui.

Ouah, me dit un copain, tu vois bien ce que ça veut dire !!

Non. D’abord quand on me parle, je ne « vois » pas, j’entends. Ensuite, je sais ce que disent les mots. Et là, l’expression « braquage qui a mal tourné », elle sonne comme une approbation. Voilà des braves mecs qui étaient partis pour un tranquille braquage où tout devait bien se passer, « bien tourner »et, pas de bol voilà que leur chemin croise celui de la police. La responsabilité des mecs est gommée. C’est la faute à pas de bol. Ou plutôt, dans ce cas précis, à la chkoumoun. Conservons la multiculturalité.

C’est à force de glissements de ce type que la société se délite. La responsabilité est atténuée, puis gommée alors qu’elle est à la base de la dignité de l’Homme. On finit par vivre dans un monde d’irresponsables non pénalisables. Pas de bol pour le môme qui agresse son prof, pas de bol pour le dealer qui a pas eu la chance d'avoir une famille qui l'aurait protégé. Le catalogue des excuses est sans fin.

Attention !!! ça ne va que dans un sens. Un braqueur qui tue un flic n’a pas eu de chance. Un flic qui tue un manifestant est un salopard.

Bon, on en reparlera…ou pas