samedi 31 décembre 2022

LA MER DE TOUTES LES BATAILLES

Ils vont lui foutre la paix à Vladimir. Son cadrage-débordement est exceptionnel. Il a changé en quelques jours la face de la guerre. Et personne ne l’a encore vu.

 

Je vous ai expliqué que l’armée russe menait depuis des siècles des guerres d’artillerie. C’est pas toujours des guerres très propres, mais ça détruit bien l’ennemi ce qui est, on en conviendra, le but de la guerre. Vladimir, il est d’accord avec moi. Sauf que lui, il change la perspective. De nos jours, l’artillerie, ça envoie plus d’obus, ça envoie des missiles. Et un missile ça peut partir d’un bateau. Donc un bateau est une arme d’artilleur. Du coup, le terrain occupé devient indifférent et les cartes changent d’échelle. Une frégate en mer Caspienne devient une arme du champ de bataille ukrainien.

 

Depuis la guerre russo-japonaise, la marine russe, écrasée à Port-Arthur, n’est jamais prise en compte et Vladimir le sait. D’autant que l’artillerie de marine est généralement vue comme une artillerie d’appui. La marine n’existe que pour les batailles navales.

 

Et Zelensky va se trouver confronté au  réel. Il peut envoyer des drones en mer Noire et mer d’Azov..En Caspienne ? En Mediterranée ? En Mer Blanche ? En Baltique ? Les journalistes vont devoir apprendre où est la mer de Barents. C’est la mort du général Hiver.

 

Le plus drôle, à mes yeux, c’est le bordel que ça va foutre dans les états-majors. L’artillerie, c’est l’armée de terre. Pas la marine. Intellectuellement, c’est comme ça. Il va falloir rebattre les cartes et mélanger les cadres et que les écoles de guerre reprennent en compte la marine.

 

Depuis trois jours, Poutine parle seulement de sa marine. Moi, j’écoute et je vous livre mon analyse. Peut être que je vois Vladimir plus malin qu’il n’est.


Ou peut être que Jean Ferrat m’influence et que ma mémoire chante en sourdine Potemkine

mardi 13 décembre 2022

JE FAIS LA MANCHE

 C’est son second prénom : Vladimir j’failamanche Zelensky.

 

Il me fait penser aux Roumaines qui ont envahi les trottoirs de Paris avec des mioches à nourrir sur les bras. T’as pas cent balles ?

Zelensky, c’est un acteur, plutôt médiocre, qui est devenu scénariste. Pas meilleur. Bon, moi j’écoute. J’écoute la vox populi qui chante les louanges de l’armée zelenskienne, tant résiliente, maline contre attaquante, tactico-stratége de haut vol et capable de transformer en drones des tondeuses à gazon. La même vox populi affirme que sans l’aide américaine, les Ukrainiens seraient au tapis ce qui relativise la résilience et les compétences. C’est Guignol. Tonton Sam guide et aide, bébé Vladimir fait ce qu’on lui dit de faire. Clairement, les USA demandent à Zelensky de faire la manche ce qui a un seul sens : on fait pas le poids. Les demandes de Zelensky mettent en lumière les insuffisances étatsuniennes.

 

Le problème n’est pas là. On a fourni des canons Cesar à l’Ukraine. Parfait. A quelles conditions ?  C’est cadeau ? Personne ne le dit, alors même que les experts étatsuniens doivent être en train de disséquer les dits canons pour parfaire leur propre artillerie. Biden offre des milliards de dollars qui ne lui coûtent que le papier pour les imprimer. Les gogos pensent que c’est cadeau ce qui revient à méconnaitre les Américains pour qui cadeau est un gros mot. Je suis tranquille : le vieux Jo, il a déjà créé un bureau qui comptabilise l’aide. Zelensky, il va falloir qu’il casque et je suis pas certain qu’il ait compris. Nous, non plus. Les journalistes affirment que nous sommes le 8èmedans la liste des dames patronesses zelenskiennes. A conditions égales ? Combien ça va me coûter ? Parce que j’attend encore un débat à l’Assemblée encadrant cette aide.

 

Non, je ne suis pas un froid cynique capable de conduire à la mort les civils ukrainiens. Ne fut ce que parce qu’à Mariupol, c’est Zelensky qui a mélangé les civils avec le bataillon Azov, utilisant sa population comme bouclier. C’est apres le marché qu’on compte les bouses. Ce sera le boulot des historiens et Zelensky aura sa statue dans plein de villes ukrainiennes, statue que le successeur lointain de Macron aura soin de fleurir. On ne verra jamais de gerbe sous l’Arc de Triomphe avec la mention : »Au contribuable français, l’Ukraine reconnaissante »

dimanche 4 décembre 2022

RESEAUX SOCIAUX

 J’en ai marre !! Ils sont l’explication, la raison ultime, l’argument qui tue tout : les réseaux sociaux. On m’en badigeonne au quotidien et j’en ai marre.

 

Il existe une loi contre les réseaux sociaux, la loi de 1881 sur la liberté de la presse.. Mais les réseaux sociaux n’existaient pas, dit le décérébré de service. C’est exact mais ça ne change rien. Qu’est ce qu’un réseau social ? Un espace qu’un intervenant met à la disposition de tout un chacun pour s’exprimer. J’écris et le réseau social publie.

 

Les rédacteurs de la loi de 1881 avaient eu le même problème. Libérer l’expression, c’est magnifique mais doit être contrôlé. A l’époque il s’agissait juste de ne pas publier n’importe quoi sans défaut de responsabilité. Débarrassons nous de la technique, elle est juste insignifiante. J’écris, seul dans ma chambre. Je veux donner à mon anorexique pensée l’éclat adamantin de sa présumée splendeur. Le réseau social m’offre l’espace qui me manque. Il en allait de même en 1881 quand le législateur libérait la presse. Un producteur de contenus, des consommateurs de contenus et un support qui les lie. C’était au temps de la bande à Bonnot et de l’affaire Dreyfus..

 

Et donc que fit le législateur ? Il a désigné un responsable, celui qui répond des écrits délictueux. Le gérant de la publication ou un directeur de la publication nommé par le gérant. Si le contenu est délictueux, c’est le directeur de la publication qui est puni. Solution simple et efficace. Pour améliorer les choses, le législateur instituât un dépôt légal sous la responsabilité de l’imprimeur. On exigeait toutefois que le directeur de la publication soit de nationalité française et dispose de ses droits civiques.

 

Le réseau social est tout simplement le support qui lie le producteur de contenus et les consommateurs d’iceux. Rien n’empêche d’exiger qu’il nomme un directeur de la publication qui portera la responsabilité du délit. La loi de 1881 n’oblige pas l’entreprise de presse a être française mais elle oblige le responsable pénal à l’être. C’est une loi  sur la liberté et donc elle supprime la censure qu’elle remplace par l’autocensure. C’est au directeur de la publication de s’assurer que les contenus ne contreviennent pas à la loi. Mais, s’empressent les nigauds, le producteurs de contenus ne sont pas toujours français. C’est exact mais la plupart des FAI le sont : Orange, Bouygues, Free sont des entreprises bien françaises, souvent liées entre elles par de complexes accords. Le signal qui arrive chez moi n’est pas magique, il a été transporté, relayé.

 

Le FAI a la main sur la diffusion mais il serait injuste de lui demander de vérifier le contenu. En revanche, il serait normal qu’il s’assure de l’existence d’un directeur de la publication de nationalité française responsable des contenus. Un mec chargé de vérifier (on dit modérer en novlangue) que TOUT ce qui est publié est légal. Mais tu te rends compte du boulot ? Oui, je suis pas idiot. Ça demande quelques centaines de mecs au travail. Ça tombe bien, on a trois millions de chômeurs. Mais la rentabilité ? Elle s’effondre, bien entendu. La légalité coute cher, demande au restaurateur qui doit refaire sa cuisine pour se mettre aux normes.

 

C’est juste pour dire que les mecs qui relaient des appels au meurtre, par exemple, ne sont pas surprotégés. Ils sont identifiables et punissables, ainsi que les complices qui ont relayé leurs appels.

 

La loi de 1881, elle est vachement moderne. Elle prévoit des amendes pour la diffusion de fausses nouvelles. (en novlangue on dit fakenews). Un siècle et demi après, elle a  besoin d’un toilettage, un toilettage sévère sans intervention des lobbys. Un toilettage qui protégerait les vieilles dames et les profs décapités. En 1881, on n’imaginait pas qu’un enseignant de l’Instruction Publique puisse être décapité pour des caricatures dont la loi organisait la publication légale.

 

Soyons conscients ; cette loi toilettée ferait du mal à la liberté d’expression, cette liberté qui, comme toutes les libertés s’arrete quand elle nuit aux libertés des autres citoyens. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : à mes yeux, un Président, garant de la Constitution, qui parle de « start up nation » se rend coupable de haute trahison en utilisant une expression en créole international qu’on appelle globish. Pour moi, une atteinte à la langue est un crime. Ma liberté commence a l’imparfait du subjonctif et Bescherelle doit être ajouté à la Constitution.

 

Mais tout le monde dit et comprend….C’est vrai mais j’emmerde tout le monde ; mes amis ne sont pas tout le monde, mes lecteurs ne sont pas tout le monde, et je ne suis pas monétisable comme dit Gougle.

mercredi 23 novembre 2022

GUERRE ET PRESSE

 Vous vous êtes bien marrés. Le géopolitologue prévoyait la victoire de Poutine ! Mes neurones étaient dévalués sur le marché. Décryptons.

 

Clef de décryptage n° 1

« La vie d’un soldat consiste en  de longues périodes d’ennui et de courtes périodes d’effroi » (Derek V. Ager).

On ne saurait mieux dire. De A l’Ouest, rien de nouveau au Désert des Tartares, la guerre est plus attente qu’action. On la concentre, on la rend plus dense dans les livres d’histoire où on enfile les dates et les faits. Mais la principale caractéristique de la guerre est son immobilité médiatique. Le temps d’avant l’engagement est interminable : il  faut déplacer les troupes, assurer leur logistique, surveiller l’ennemi. Et le journaliste n’a rien à dire car il ne se passe rien d’intéressant. Les « experts » manquent d’informations et  supposent, supputent, utilisent le conditionnel pour boucher les trous de paroles.

Le temps de la guerre n’est pas le temps de la télé même si la télé sait mieux que quiconque commenter le rien.

 

Clef de décryptage n°2

La guerre tue plus de civils que de militaires.

La plupart des téléspectateurs sont des civils, horrifiés par l’holocauste de leurs homologues. Un nourrisson tué dans un bombardement est statistiquement insignifiant (étymologiquement ; sa mort n’a pas de sens). Ce n’est pas d’hier : quand Henri IV met le siège devant Paris, il envoie ses troupes à Corbeil couper le ravitaillement de la capitale (en 1590). Affamer les civils pour protéger les militaires. On pourrait écrire plusieurs volumes sur les techniques destinées à se débarrasser des civils pour laisser le champ libre aux militaires. De nos jours, la mort des civils n’apporte rien sur le savoir stratégique mais augmente les audiences et les recettes publicitaires.

 

Clef de décryptage n°3

« L’armée russe est un diesel. Elle gagne toujours les guerres qu’elle a commencé par perdre » (officier supérieur sympathique sur LCI, mais je n’ai pas noté son nom).

Ne  parlons pas de l’Afghanistan pour ne pas le contrarier, mais c’est globalement exact. Les Russes sont une équipe de rugby qui n’utilise que sa première ligne et il leur faut le temps d’analyser la stratégie adverse. Comme ils sont réalistes, il n’ont aucun sens de l’anticipation et ils ne tiennent aucun compte de l’immatériel comme le montre leu0r absence totale de communication. En Ukraine, ils n’ont qu’une certitude : l’Occident va se lasser. Attendons.

 

Zelensky est un acteur qui a été nommé scénariste. Il oublie que les scénarios s’écrivent à Hollywood, pas à Washington. Les Américains ont besoin de sa victoire, mais pas à n’importe quel prix. Le producteur peut changer de scénariste Un accident est si vite arrivé.

 

Bref, je ne change rien.

dimanche 2 octobre 2022

LA FRANCE A POIL


 Je relis un texte trouvé sur le site de France-info (https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/enquete-pourquoi-la-france-ne-serait-pas-capable-de-faire-face-a-une-guerre_5389480.html).

 

Je vous la fais courte : en cas de guerre de haute intensité, notre cher pays tiendrait un petit mois. Les raisons, on les connaît, la première  étant qu’on ne construit pas des armes comme des voitures électriques. Il y faut des usines dédiées, des ingénieurs compétents, des ouvriers spécialisés, des processus plus complexes, bref des investissents inscrits dans le temps. Les chiffres font froid dans le dos. Nous avions 3150 chars de bataille en 1991, et 220 aujourd’hui, 700 avions de chasse en 1991 et 250 aujourd’hui. Au point que l’aviation française serait détruite en cinq jours. « On est à l’os » dit le rapporteur du Senat, trop poli pour dire qu’on est à poil.

 

Le rapport du Senat contient quelques évidences . Notre sidérurgie est insuffisante et le marché dont on attendait qu’il remplace Usinor et Arcelor ne le pourra pas.. Prix trop élevés et quantités insuffisantes, on ne pourra rien construire, ou même remplacer. On est mal, patron !!

Il y a quelques généraux pour conseiller les politiques Tous ont failli et conseillent désormais les chaines télé, comme le général Palomeros, ancien Chef d’Etat Major de l’Armée de l’Air et conseiller de Macron. Il se moque de l’aviation russe après avoir conduit la notre au désastre. Sans combattre. Le seul à avoir tiré la sonnette d’alarme est le général de Villiers qui a eu le courage de démissionner. Pour qualifier les autres, il y a un mot : félons.

Tous ont obéi à l’Europe plutôt qu’à la France, certains ont cherché à l’OTAN des prébendes., nos militaires regardent Bazaine ou Gamelin et font semblant de croire que les miettes qu’on leur offre ont une valeur.

 

Leur seul credo est de faire des économies ce qui plait aux politiques et aux administrateurs sans que personne ne comprenne qu’on n’économise pas sur le régalien. Le Covid l’a montré pour la santé, l’Ukraine met la lumière sur l’armée. Personne n’a pensé à l’armée même pas cet imbécile de Fabius qui parlait de « dividendes de la paix » sans noter que les dividendes de la paix sont les investissements de la prochaine guerre. Quand on refuse la guerre, on ne la prépare pas. Nos militaires n’ont pas préparé la guerre. Félons !

 

On peut gloser sur les raisons. La principale semble être d’ordre mental. C’est la soumission aux choix de l’OTAN (i ;e. des USA) d’une part, aux choix de l’Europe d‘autre part sans poser jamais la seule question, celle de la France. Comme tout citoyen, les militaires baignent dans la doxa. Leur formation, leurs responsabilités devraient leur permettre de penser autrement,de dire que le couple franco-allemand conduit à un désastre militaire comme l’intégration à l’OTAN.

 

J’avais, en d’autres temps fustigé l‘Europe qui nous forçait à acheter en Tunisie les chaussures militaires jadis fabriquées en Soule, chez Pataugas. Il me manquait des informations.

 

 

dimanche 18 septembre 2022

LE CASSE-NOIX MOUCHETE

 C’est quoi, ça ? Un piaf. Un corvidé du Dauphiné, gros comme un geai au plumage ponctué de taches en forme de larmes. D’où l’adjectif. Le volatile se nourrit exclusivement des graines du pin arolle. Des graines, sur le pin, y’en a surtout en été et donc notre sympathique piaf se fait en été des provisions pour l’hiver. Tout l’été, il planque les graines dans la terre. Quand il a une petite faim, il va à la cachette. Il a donc une sacrée mémoire. Certainement, mais ce n’est pas le sujet. Plein d’oiseaux ont de la mémoire. Rien que les migrateurs, tiens.

Dans les montagnes dauphinoises où il vit, l’hiver, y’a de la neige. Le paysage change. Alors l’oiseau se branche, examine le paysage, et plonge dans la neige où il creuse un tunnel avec ses ailes. Et il retrouve sa cachette. En clair, il recompose le paysage pour prendre ses repères et il calcule une trajectoire en fonction de l’épaisseur de la couverture nivale.

 

D’où la question qui me taraude en ce moment :

Un général américain est il plus ou moins con qu’un corvidé alpestre ?

Question de géopolitique.

 

Tout le monde est d’accord : les Ukrainiens ont l’avantage grâce aux renseignements américains.. Or, arrive le général Hiver, poncif qui va tourner en boucle sur les télés. C’est la situation du  casse-noix moucheté. Le paysage va changer dans la vallée du Dniepr . Je sais, c’est pas des images, c’est de la télédétection. J’ai un peu perdu le contact et je ne sais pas si des progrès significatifs ont été faits. Avec des archives, on doit pouvoir calculer l’épaisseur de la neige. Vu que les couches de neige sont tout, sauf régulières, ça va être un sacré boulot, mais faisable. A condition d’avoir été préparé. Et là, rien n’est moins sur.

 

On saura vite. Si les Ukrainiens reculent ou se plantent,  le général qui gère les renseignements sera plus con qu’un casse-noix. C’est possible. Vous trouverez dans Wikipedia les references d’une publication de l’Etat-Major américain expliquant que l’hiver n’a eu aucune influence sur les défaites de Napoléon et d’Hitler et que c’était juste une excuse pour des troupes mal préparées et de calamiteux stratèges.

 

On va savoir. Ainsi avance la science.

mercredi 14 septembre 2022

FRANCOCIDE

 J’aime bien le mot :  francocide, même si je suis farouchement opposé à sa définition. Mais Zemmour a une courte vue.

Francocide ne désigne pas l’assassinat d’un Français, mais plus généralement l’assassinat de la France et de sa civilisation. Des Français, il en meurt tous les jours depuis Clovis, ça ne change rien. La France, il n’y en a qu’une et la curée devient générale. Quand j’y pense, l’injure me vient facilement aux lèvres. Oreilles sensibles s‘abstenir.

 

Le francocide a commencé avec la Libération quand il a fallu que le CNR fasse l’union nationale pour s’opposer à la colonisation américaine que De Gaulle pressentait. L’opposition était flagrante, fondée sur une confusion qui existe encore : croire qu’un mode de vie est une civilisation ce qui revient à vider la civilisation de sa dimension historique pour lui préférer une immédiateté simplificatrice. On se ruait sur l’immonde boisson gazéifiée marronnasse avant de mâchouiller des trucs dont on ne savait rien sauf qu’ils ne fondaient pas dans la bouche. Mon grand père disait : « Si ça résiste à la salive, c’est qu’il y a un loup ».

 

Une bonne colonisation commence par l’éradication de la langue du colonisé et par le remplacement des objets du quotidien. Ainsi procédèrent les Romains avec nos ancetres les Gaulois. Tuer le français, c’est tuer la France. Le francocide git dans l’écriture inclusive mais plus encore dans les innombrables modifications que l’on impose à la langue au quotidien comme ce « coach » qui a remplacé le bon vieil « entraineur », sans nécessité aucune. Parler la langue du colonisateur, c’est se mettre entre ses mains mais c’est aussi accepter son monde et son mode de pensée. Les Américains le savent bien, leurs linguistes l’ont théorisé.

Les vêtements font partie des objets du quotidien. Quand les Gaulois ont abandonné leurs braies pour la toge, leur destin était scellé. La France a laissé le tricot de corps pour le T-shirt, compagnon de route du blue-jeans lequel a même abandonné sa francité. Sa couleur, le bleu de Nimes, est devenue denim sans la moindre réticence.

 

Le plus grave, à mes yeux, est l’abandon de la qualité pour la quantité. L’économie fançaise était connue pour son appétence pour le luxe. Il ne s’agissait pas de valeur mais de rareté.La société française traditionnelle valorisait le produit et chacun, même pauvre, avait ses fournisseurs favoris où trouver ce qu’on ne trouvait pas partout et dans les limites d’un budget parfois restreint. Le luxe n’est pas ce qui est cher mais ce qui est rare. Nous vivions dans une société à l’opposé de la société du colonisateur. Dans les plaines du Midwest, les commerces sont aussi rares que les agglomérations et les distances conséquentes. On y a donc inventé le drugstore puis le centre commercial afin d’y organiser l’abondance. Le modèle était inutile en Europe où il y a des épiceries tous les vingt kilomètres. Comme était inutile l’agriculture extensive et mécanisée. Année après année, le modèle américain s’est imposé avec d’inutiles outils statistiques.

 

La pensée quantificatrice a envahi tous les domaines, y compris la biologie et la médecine où la quantité pertinente est UN. Avec UN patient, Broca a découvert l’aire qui porte son nom, Pasteur a vérifié la justesse de son sérum anti-rabbique et une boite de Pietri a suffit à Fleming pour découvrir les antibiotiques. Tous les prétendus systèmes de contrôle et de vérifications ont été inventés pour déceler les fraudes, inévitables quand la quantité s’invite à la table de la pensée.Tous les problèmes que l’on découvre aujourd’hui découlent de cette pensée qui est inhumaine, au sens étymologique du terme. Le costume géographique des USA est trop grand pour la vie européenne.

 

Trop grand aussi le public. Les médias n’existent que par la quantité de leur auditoire ce qui entraine inéluctablement la paupérisation du vocabulaire et de l’information qui en découle. A vouloir parler a tous, on ne parle plus à personne, sauf à simplifier à l’excès. La simplification est devenue une règle et avec elle l’inévitable destruction culturelle. C’est sans conséquence car le dollar est devenu l’unique mesure, l’instrument universel de réification puisque, in fine, tout n’existe que par les bilans. Meme s’ils sont truqués.

 

Zemmour n’ira jamais jusqu’au bout d’une réflexion. Issu d’une école d’administrateurs, il pense administrer sans réfléchir puisqu’il décide seul des objets de l’administration, et donc de la réflexion. Il a choisi pour boussole l’immigration assimilée à un remplacement en évitant soigneusement d’imaginer que le remplacement pouvait venir des amis ou prétendus tels. Il a besoin d’ennemis, simplement identifiables et acceptables. Et donc, il se trompe d’ennemis. L’empathie a toujours été la marque des escrocs.

 

 

mardi 13 septembre 2022

LA COURSE A LA LUNE

 Ce sont deux informations qui se télescopent. Après l’échec du lancement d’Artemis, voici qu’explose la fusée Blue Origin. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les Chinois se marrent.

 Après Appolo, le Congrès américain a réduit les subsides à la NASA. L’espace coute et donc l’Agence a cherché des revenus et a imaginé une coopération public/privé. Il y a eu des milliardaires pour mettre la main au portefeuille en protestant de leur désir de maintenir la grandeur de l’Amérique. Je ne sais rien de la répartition budgétaire, mais je sais que les philosophies étaient opposées. La NASA recherchait la perfection quoi qu’il en coute, les cadres délégués par Elon Musk ou Jeff Bezos étaient majoritairement des cost killers pour lesquels quoiqu’il en coute semblait une injure. Or, on ne va pas sur la Lune au rabais.

 

L’espace est devenu enjeu géopolitique, un enjeu dont seuls les Etats peuvent se saisir. Il réclame des moyens, mais surtout de la volonté et le gout de la compétition qui est le gout de la différence. La France a été une puissance spatiale parce que De Gaulle l’a voulu. Jeff Bezos pense à la grandeur d’Amazon avant celle des USA.

 

On n’a pas fini de voir les retards et les explosions.Le Diable se niche dans les détails, souvent triviaux. Lockheed arrete la production des F-35 car un aimant est d’origine chinoise. Les ingénieurs de Lockheed ont favorisé le cout sur l’indépendance. Artemis souffrira des mêmes maux. Le privé approxime. Il faut tenir les budgets.

 

Je l’ai déjà dit : le privé n’est pas le public et c’est même le contraire car le rapport au temps n’est pas le même, non plus que le rapport à l’argent. Le partenariat public/privé ouvre un boulevard à la Chine.

 

L’Europe prend le même chemin. Le projet de missile hypersonique échappe à Dassault au profit d’une société espagnole alliée à un Allemand qui excipe de son savoir dans l’Agence spatiale européenne. Rappelons donc que sans la France l’ESA n’existerait pas et que le savoir de Dassault en la matière est largement supérieur au savoir espagnol dont les compétences aéronautiques remontent à la grandeur d’Hispano-Suiza. L’Europe assassine l’industrie de défense française.

 

Ça finira par se savoir.

dimanche 11 septembre 2022

MARC BLOCH, COLLABO ?


 

Ignominie !! Résistant, dénoncé, fusillé, toucher à Marc Bloch, c’est toucher à l’icône de l’Histoire. Je relis La Société Féodale et m’apparaît une absence inexcusable : l’Aquitaine en est gommée. Comme s’il n’y avait pas eu de féodalité en Aquitaine. Bloch le dit souvent : son objet d’études est entre Loire et Meuse. Une féodalité restreinte.

 

En cela, il est l’héritier d’une tradition collaborationniste qui remonte au XIXème siècle quand les Paris père et fils s’évertuaient à tracer les voies entre le français, langue romane, et les dialectes germaniques. Au point que les auteurs de la somme étymologique de l‘ancien français s’appelaient Bloch et Warburg, encore au temps de mes études. Du vieux français roman, on parlait sous l’étiquette de « provençal », un poil réductrice. La France naissait sous les Carolingiens, c’est à dire sous Charlemagne, grand père qu’il fallait partager avec les Boches. Aachen était notre capitale.

 

Marc Bloch ne parle des Plantagenets que comme comtes d’Anjou et ducs de Normandie avant d’intégrer l’Angleterre dans la société féodale. Exeunt Aliénor et Richard Cœur de Lion et leurs terres, soit la plus grande partie de l’ancienne Neustrie, la Gascogne. Il existe pourtant de grandes familles féodales en Gascogne : les Armagnac, les Albret, le captal de Buch, les Gramont, les Foix. Bloch n’en souffle mot.

 

J’en ai déjà parlé. La défaite de Muret a été la cause de la disparition des archives de la plupart des fiefs d’oc. Point d’archives, point d’histoire.Ceci ne fait pas disparaitre les fiefs. A la fin de la période féodale, les Armagnac sont assez puissants pour s’opposer aux ducs de Bourgogne et les Albret s’allient aux Bourbon. La féodalité a fondé leur puissance.

 

Dans les faits, Marc Bloch est obsédé par la défaite de 40 et cherche à en trouver la raison par l’Histoire. Ses féodalités sont celles des belligérants, Churchill devient un Plantagenet et Hitler l’héritier de Barberousse. La Gascogne n’a plus de place dans ce schéma. Mais Bloch conforte la vision des Paris : la linguistique montre les racines teutonnes du français. Qu’il y ait une dose de germanique dans notre langue ne peut être nié. Il y a aussi de l’arabe ce qui ne fait pas du français une langue  sémitique.

 

Il est temps de nous débarrasser de cette vieille lune et d’affirmer avec force que le français est une langue romane avec des traces de dialectes germaniques souvent imposées par la force. Cesser enfin de valoriser un peuple qui n’a eu de cesse que de nous conquérir.

dimanche 6 mars 2022

LA LETTRE DE DIOGENE : L'UKRAINE :

 Pourquoi Diogène ? Lao Pierre avait pris Cassandre…..Il restait peu de personnages historiques….désormais…Je veux dire détestables par la foule. Aujourd’hui la foule bêle devant les Ukrainiens. La foule bêle toujours devant les moutons sacrifiés. Et la télé qui a besoin de la foule pour facturer les spots, suit la foule… N’oubliez jamais ça :les médias ne vous donnent pas raison parce que vous avez raison, mais parce que vous etes nombreux. Regardons la crise ukrainienne.

 

L’Ukraine résiste. Elle résiste tellement que 5% de sa population s’est tirée en moins d‘une semaine. Les journalistes stipendiés relativisent : les réfugiés sont les femmes. Les hommes combattent. J’attends les réactions des féministes. Les hommes sont courageux, les femmes sont lâches…

 

Kharkiv est est en cours de destruction. Tous les jours, j’appelle des copains à Kharkiv. Par Skype ce qui ne permet pas de plaider pour un blocus. Quand t’as Skype, t’es pas isolé du monde. Rues vides, même en centre ville, bande son vierge. Où sont les agresseurs russes ? Je connais mes copains. Russophones et russophiles, ils peuvent trier les images, mais on parle et les sons demeurent : pas un avion, pas une arme automatique, pas un obus.

A la gare de Kharkiv, les autorités ukrainiennes organisent le tri et l’embarquement des fuyards. On me raconte plein d‘anecdotes sans intérêt.Plus intéressant : Denis Kireen, l’un des négociateurs ukrainiens, a été abattu par les services secrets de son pays, convaincus qu’il était un traitre. Le procès sera pour plus tard.

 

Zelensky a tout compris. Quand il entre en scène,le démon Poutine occupe l’espace et il ne lui reste qu’un rôle, celui d’ange salvateur.C’est un pro : il endosse la défroque. Quoiqu’il fasse, quoi qu’il dise, il sera encensé. La réalité, retournée comme un gant, sera toujours de son coté. Chaque cadavre est une pierre renforçant les murs de sa forteresse. Il est entouré d‘oligarques corrompus et de fonctionnaires incompétents.

La presse occidentale l’aide, par exemple en déformant son prénom, prononcé à la française, Volodymir, alors que le second O, accentué, se prononce A ce qui donne……Vladimir. On ne peut pas donner le même prénom à l’ange et au démon.

 

Sur ce sujet, les journalistes sont calamiteux, par exemple en parlant de républiques autoproclamées. Où a t’on vu qu’une république soit proclamée par une puissance étrangère ? A part quelques éphémères républiques italiennes créées par Napoléon. Par définition, ce sont les citoyens qui proclament la république et toute république est autoproclamée. Y compris la notre.

 

La dénazification n’est pas une vue de l’esprit. Quand les Nazis sont entrés en Ukraine en 42, une large partie de la population a collaboré avec les troupes allemandes, notamment les Tatars. Des vétérans du second siège m’ont affirmé que Staline avait été trop gentil d‘envoyer au goulag des gens qui méritaient d‘être fusillés. Avec l’indépendance de nombreux exilés sont revenus.Les plaies sont encore béantes

 

Tout ceci. je l’ai recueilli en 2002, puis publié dans un livre (épuisé). J’expliquais  que la population de la Crimée voulait revenir à la Russie. J’ai fait rire tout le monde. On a  vu. En 2002, l’Ukraine était en campagne présidentielle . Le programme d’un candidat tenait en une proposition : que l’Ukraine devienne le 51eme état des U.S.A. Quand un pays est ainsi travaillé par la propagande, ne vous étonnez pas de l’inquiétude de Poutine : il n‘est pas fou, il est informé.

 

Bon,  alors, la guerre ? je vous ai expliqué. Poutine veut le Donbass, de Kharkiv à Mariupol. Ce matin, il l’a. Il peut donc renoncer à Kiev. Les Occidentaux pourront garder la tete haute en expliquant qu‘il a reculé et Zelensky aura seulement perdu un quart de son pays.

dimanche 20 février 2022

POUTINE A GAGNÉ

 Je vous renvoie à mon billet du 23 janvier. Poutine renvoie dans leurs casernes,les militaires désormais inutiles.Les commentateurs braillent au retrait de la Russie. Tu parles !!

 

Vladimir a eéussi son coup. Il a transformé le risque d‘une conflagration internationale en guerre civile. Et donc le monde va regarder ailleurs. Une guerre civile,c’est une sous-guerre, une guerre au rabais. Sauf pour les civils qui dérouillent, mais c’est juste des dommages collatéraux. Désormais, le Donbass va devenir le théâtre d’une guerre civile entre Ukrainiens pro ou anti russes. On va compter les attentats, les tueries, les non-respect des lignes…. C’est de la matière pour la presse….Comme toujours, le réel sera soigneusement caché.

 

La machine de la propagande américaine va se mettre en route. Trop tard, bien entendu, ils ont toujours un coup de retard. Poutine va disparaître avec les soldats russes. Régulièrement, un petit malin le mettra en cause et, tout aussi régulièrement, il prouvera son innocence..Les chancelleries seront en ordre.

 

Ce qui se passe est une leçon. Nos intellectuels sont inutiles. Comme les Américains, ils valorisent le virtuel et méprisent le réel, surtout géographique. Au sud du Donbass, il y a la mer d‘Azov. Regardez une carte.

 

La mer d‘Azov est déjà controlée par les Russes par le biais du pont de Kerch.. Les ports ukrainiens de la mer d’Azov comptent pour un quart des exportations ukrainiennes. Controler la vallée du Don, de Kharkiv a Mariupol, c’est contrôler l’économie de l’Ukraine. L’ouest tombera comme un fruit mur.

 

Poutine sort renforcé de cette non-guerre. L’Occident va lui fiche la paix dans la vallée du Don. Il aura un meilleur accès aux mers chaudes, obsession tsariste, et, de la Crimée à la Caspienne, il bâtit une ceinture de fer sur son flanc sud où l’OTAN n’a pas accès.

 

La politique c’est l’art de gérer le temps. Pas pour soi. Pour son peuple.

dimanche 6 février 2022

LA GUERRE EST FINIE

  

 

Les commentaires sur l’Ukraine sont affligeants. Remettons les pendules à l’heure et rappelons à tous les journalistes au rabais que Poutine ne se rapproche pas de Xi Jiping. Voilà près de dix ans que la Chine et la Russie ont signé un traité d’alliance militaire dans le cadre de l’OCS. Je vous en ai déjà parlé, mais personne ne m’écoute. Face à l’OCS, l’OTAN est un nain. Technologiquement aussi ; les meilleurs chasseurs furtifs sont le Chengdu chinois et le Sukhoi russe, par ailleurs construits en coopération.

Alors les sanctions, l’envoi de troupes en Roumanie ou en Lettonie, ça fait marrer tout le monde. Sauf les Ukrainiens qui découvrent qu’on ne se protège pas en s’alliant à Lilliput. Les Teutons menacent de fermer le gazoduc qui les chauffe : crédibilité zéro.

 

Face à l’OTAN, l’OCS peut mettre 3 millions d’hommes sur le terrain, certains parfaitement entrainés comme les Gurkhas, tous habitués à des conditions plus rugueuses que les armées occidentales. La logistique a suivi, le poids industriel de la Chine et de la Russie n’étant plus à démontrer.Certains affirment que les chars russes les plus récents sont au top. L’OCS produit 80%  des terres rares du globe, ces terres rares nécessaires à l’électronique. Pas de terres rares, pas de missiles. Quant aux capacités des électroniciens russes et chinois, elles sont régulièrement à l'oeuvre. .

 

Tout ça ne s’est pas fait en un jour. Voilà des années que j’en parle. Voilà des années que tous les militaires du monde suivent la situation. Ils ne feront pas la guerre, ils la savent perdue.

 

Comme toujours par la faute des politiques.Dans la guerre, les militaires sont à l’avant, dans les tranchées, les politiques sont à l’arrière, à la Bourse. Forcément, ils n’ont pas la même vision du monde. Tiens, prenons les Nouvelles Routes de la Soie. Marchands et écolos se réjouissent de concert. Le commerce va sauver la planète en prenant le train. Imagine t’on que la Chine dépense autant d’argent pour livrer plus vite les piles des lapins Duracell ? Les trains chinois pourront aussi bien transporter des wagons où les chars T72 traverseront l’Eurasie. Russes et Chinois se souviennent de Trotsky et Wrangel se battant dans les steppes avec des trains blindés. Relisez Hugo Pratt. Nous, on a oublié la bataille du rail.  

 

Certains de mes copains, complotistes acharnés, me rebattent les oreilles avec le complot de Bildeberg visant à établir un gouvernement mondial. Impossible. C’est une idée américaine et donc vouée à l’échec : on ne fait pas un gouvernement mondial en laissant de coté un tiers de la population. D’autre part, le prétendu complot serait fondé sur la captation de la création monétaire. C‘est oublier que l’OCS a créé ses propres instruments financiers décorrélés du dollar et adossés à l’or. Ils vont créer de la monnaie comment les sages de Bilderberg ?

 

Le prétendu complot est basé sur du sable : l’idée que le virtuel vaut le réel et qu’il y a une équivalence des chiffres. On l’a bien vu cette semaine quand Facebook a perdu 250 milliards de dollars de capitalisation bancaire. Les Américains investissaient massivement dans les réseaux sociaux alors que Boeing est aux abois et que Lockheed peine a financer ses recherches

 

C’est comme ça qu’on perd les guerres.

dimanche 23 janvier 2022

LE DON PAS PAISIBLE

 Vilain Poutine !! Il veut faire la guerre en Europe !! C’est ce que braillent à l’envi les commentateurs. Comme toujours, c’est faux. Les Ricains veulent détruire l’Europe et ils ont choisi l’Ukraine comme cible. Mais en face, il y a Poutine et Poutine dit « Non »

 

Regardons les choses en face. Pour envahir l’Ukraine, il y a deux vallées : la vallée du Dnieper et la vallée du Don. Poutine le sait. Biden, je suis pas certain. Oublions la vallée du Dniepr ; elle est à l’ouest et conduit à Kiev, la capitale. La remonter, c‘est casus belli, énerver les Polonais, domestiques des Ricains, chatouiller les Baltes avec le seul soutien de la Bielorussie.

 

En revanche,  la vallée du Don, c’est gâteau. Elle conduit a Kharkov, seconde ville d’Ukraine, laquelle est à une portée d’arbalète de la frontière russe. Prendre Kharkov, c’est mettre l’Ukraine a genoux. Voilà pourquoi, Poutine va prendre Kharkov .

 

Mais c’est aussi un casus belli. Oui..Voilà pourquoi Poutine ne va pas prendre Kharkov. Je n’ai pas bu. La vallée du Don est un merdier majuscule où deux villes ont fait sécession (Donetsk et Lugansk) et où fleurissent les milices et les armées privées. Poutine peut faire assiéger Kharkov sans risquer la vie d’un seul soldat russe. Les chancelleries se débrouilleront

 

La question du renseignement va être cruciale… Poutine, seul, a les cartes en mains.Les Ricains ont une tripotée d’outils technologiques mais ne savent rien. Le conflit ukrainien peut signer la mort de la guerre électronique vue par le Pentagone..La vallée du Don est largement russophone, comme était la Crimée. Les Ricains peuvent intercepter les messages mais peuvent ils les interpréter ? Le renseignement efficace, in fine, est humain.

 

Cette petite guerre esr, en fait, une guerre des pensées, l’homme contre la machine. Avec a la clef, une catastrophe humanitaire vu que Kharkov n‘est pas prete pour un siège.Le mieux qu’on puisse faire est d‘évacuer Kharkov.Poutine acceptera, il tient a son image.

mercredi 5 janvier 2022

550000

Une journée devant une chaine d’infos continues. J’ai été abreuvé de chiffres : sur l’hopital, sur la police, sur la justice….Le seul chiffre que je n’ai pas entendu, c’est celui là : 550 000.

 

C’est la superficie de la France en kilomètres carrés et c’est le seul signifiant possible. Et moi, j’écoute et j’ai envie de dire ; ben oui, couillon t’as créé 3000 postes de policiers. Un flic de plus pour 200 km2. Ridicule !!

 

Dire ça, c’est ouvrir la porte aux arguments byzantins  la densité, la sociologie de la population et l’age du capitaine. Un « spécialiste » l’a dit sur un ton péremptoire : il faut mailler le territoire. Non. Il faut le remailler, comme un bas qui file. Car il a été maillé avec soin et qualité sous la Troisième République avec une unité administrative de base qui etait le canton.

 

Le canton était vu comme une unité administrative rurale dans un pays qui s’urbanisait et donc comme une relique des temps anciens.Erreur de perspective : le canton était fondé sur la géographie, pas sur la démographie. Il regroupait des terres utilisées de même manière par des gens semblables et rustiques. On y trouvait un juge de paix et un dispensaire. Le juge de paix avait à connaître des délits mineurs qu’on nomme désormais des incivilités et le dispensaire traitait le plus souvent des bobos. Services publics de proximité, détruits au nom de la rentabilité. Services publics dont le rôle premier était d’alléger le poids de la démographie sur l’administration préfectorale. Le gamin soigné au dispensaire n’encombre pas les urgences de l’hopital local. Mais comment quantifier les économies ? Comment quantifier la satisfaction du citoyen  dont le procès est traité en quelques jours ?

 

Le canton était géographique et limité et, au tournant des années 1960, la France eut honte de cette géographie limitative et de sa taille. Le modèle américain s’imposait. Rares étaient les géographes qui avaient voix au chapitre pour dire qu’il était idiot de construire des centres commerciaux tous les dix kilomètres dans un pays où il y avait un village à moins de cette distance. Le centre commercial a été inventé en Amerique où la ville la plus proche est à 300 km ce qui justifie son existence. Dans le même temps, on remembrait la campagne pour créer une agriculture extensive a l’américaine. Nos élites, tous partis confondus, bavaient de plaisir a déguiser la France d’un costume trop grand pour elle.

 

Les divers ministres chargés de l’éducation détruisaient de concert la pensée géographique ouvrant ainsi la porte à la colonisation étatsunienne : big is beautiful.

 

Un pays n‘est grand que par sa diversité qui oblige à changer sans cesse de perspective. A cette aune, les USA sont un petit pays, un pays simple, voire simpliste, ce qu’exprime leur système politique : deux partis !! On ne peut faire moins.

 

Je suis nostalgique. J’ai le regret d’un temps où mon pays était administré au plus près de ses citoyens ce qui justifiait la pyramide jacobine laquelle était une courroie de transmission fonctionnant dans les deux sens. Les années 1960 ont vu naitre cette horreur : le parachuté, l’homme politique hors sol qui représente des gens dont il ignore tout.

Le parachuté est l’avant-garde de la grande distribution : il justifie l’ignorance géographique. Nous sommes tous pareils ?

 

Ben, non.