J’ai envie de défendre Eric Drouhet, attaqué par Marlène
Schiappa, la Morano des temps nouveaux. Qu’entends je ce soir dans la bouche de
Marlen pas Lily.
« Monsieur Drouhet n’a pas saisi la chance de débattre
avec le Premier Ministre »
Il faut donc remettre les pendules à l’heure. Payés par le
budget national, les ministres mais plus généralement toute la classe politique
et administrative, doivent leur salaire aux citoyens. Ce qui permet d’affirmer
sans risque de contradiction que les politiques sont payés par les citoyens
pour être à leur service. Il ne faut donc pas inverser les rôles. Eric Drouhet
n’a pas eu envie de parler à son valet. C’est aussi simple que ça.
J’ai choisi « valet » malgré mon amour pour
Sgnanarelle parce que « domestique » n’allait pas. Le domestique est
chargé de veiller sur la maison (domus) et, vu l’état de la maison France, la
qualité de la domesticité que nous avons choisie laisse beaucoup à désirer.
Soyons justes :voilà des années que nous laissons trop
de liberté à nos employés en leur donnant trop de gages. Trop d‘années que nous
avons oublié qu’ils étaient à notre service et non nous au leur. Nous avions
oublié ce fameux proverbe médiéval : « Oignez vilain, il vous
poindra, poignez vilain il vous oindra ». L’onction dont ils se parent est
celle du suffrage universel, c’est l’onction que nous leur avons donnée.
Exemple suivant, même émission, un pontifiant imbécile, député de surcroît
et répondant au doux nom de Garot (serrons lui le kiki, ça changera de la
guillotine) déclare : « Ce n’est pas mépriser les gens que de
leur faire de la pédagogie ». Ecoute moi bien, tour de cou. Je ne suis pas
un gens. Je suis un citoyen. J’ai appris avec des pédagogues, depuis mon
instituteur né à Béguios, jusqu’à mon directeur de thèse au Collège de France.
Pour apprendre, j’ai toujours eu ce qu’il fallait, merci la République, et ce
que j’ai appris surtout, c’est à reconnaître les discours du mépris, les geais
parés et les grenouilles qui gonflent. Ta suffisance, collier franquiste, était
insupportable et je te conseille gentiment et pédagogiquement : ce que tu as
à m’apprendre peut prendre place dans ta raie culière, je n’en ai pas besoin.
Tout ce que je te souhaite c’est une greffe de sphincter au niveau du larynx
pour que tu puisses contrôler tes paroles aussi bien que tes défécations
Nous avons été mal habitués : l’Etat et les citoyens
étaient servis par des serviteurs de haute qualité, des Vatels et non des
valets. Nous sommes au temps du fast food qui se pare du pourpoint de Vatel
sans avoir ses compétences. Et nous avons accepté cette dégradation, oubliant
que la dignité d’un serviteur reflète la dignité de celui qu’il sert.
Ce sont les prémices du Grand Débat et il est déjà pipé. De
diverses manières, le gouvernement montre dans quel mépris il tient ses
interlocuteurs. Le choix d’Hanouna en est une preuve supplémentaire. Il ne
manquait pas de gens de talent et je vais encore citer Pascal Praud qui sait
mener des débats à la portée de tout un chacun.. Sauf que Hanouna a été choisi
pour « faire le show ». On ne saurait mieux dire « aux
gens » qu’ils ne peuvent rien comprendre aux sujets sérieux si on n’y met
pas une rasade de divertissement. En voulant faire « peuple »,
Schiappa a mis la barre du mépris à belle hauteur, sous les conseils avisés du
Président lequel ne peut parler sans laisser entrevoir son sentiment de
supériorité. Je l’imagine apostrophant ses ministres ; « Qui t’a fait
comte ? » sans que quiconque renvoie « Qui t’a fait Roi ? ».
Moquant De Gaulle, André Ribaud a tenu pendant des années
une chronique de la Cour. C’est impossible aujourd’hui : on ne chronique
pas les basses-cours.