Il y a des nouvelles qui font rire…jaune, surtout
lorsqu’elles viennent de Chine dont les medias occidentaux s’accordent à dire
que c’est le plus gros pays pollueur du monde. Imaginons que si le pigiste de
TF1 le sait, les autorités chinoises le savent aussi. On en a déjà parlé. Et
donc le Quotidien du Peuple en parle aussi.
Figurez vous qu’en Chine, les camions diesel représentent
7,8% des véhicules en service et 57,3% des émissions d’oxydes d’azote ainsi que
77,8% des particules présentes dans l’air. A priori, il y a peu de chances que
les pourcentages soient différents chez nous. C’est pas nouveau et, depuis cinq
ans, les Chinois ont retiré la
circulation une bonne vingtaine de millions de « véhicules diesel
désuets » ce qui reste insuffisant.
La consommation de charbon est en baisse : moins de 10%
dans le bilan énergétique de Pékin. Mais pour éviter la double peine, on a
interdit que les camions diesel transportent le charbon : pas utiliser un
transport polluant pour charrier un polluant. Ceci n’empêche pas que les
chercheurs sont au boulot, par exemple en travaillant sur des nanoparticules
susceptibles de diviser par deux la pollution du diesel. Les Chinois ne sont
pas idiots et savent que diesel zéro sera impossible. Ils cherchent donc des
équilibres.
Mais, bien entendu, les nouveaux équilibres supposent la
disparition des anciens et la mort des situations de rente. Voilà bien longtemps
que nous savons que le transport routier est un danger écologique. Et qu’il
importe de le remplacer, autant que faire se peut par le fret ferroviaire,
comme les Suisses qui ne sont pas de sanglants révolutionnaires. Mais toucher
au transport routier revient à heurter le « lobby des transports »
lequel implique également les pétroliers, les sociétés d‘autoroutes et les constructeurs
de poids lourds.
L’ai je vu changer ce monde des transports routiers dans
lequel je suis né quand Carrefour n’existait pas et que Vincent Auriol occupait
le poste d’Emmanuel Macron. Monde que la SNCF a investi, avec la SERNAM
d’abord, puis Géodis. Personne n’a voulu voir la destruction d’un monde où
l’essentiel était le service public et le maillage des territoires. En
s’emparant du transport routier, la SNCF a pu détruire conjointement le fer et
la route. Il suffisait de mettre au premier plan la rentabilité. Quel que soit
le moyen choisi, le colis que m’envoyait ma marraine n’était pas rentable..
Alors, on supprime d‘abord le plus coûteux, puis le moins coûteux.
Mais on ne peut accuser la SNCF d’avoir tué le transport
routier !! Si. Et d’abord en aidant à la mort de dizaine de petites
entreprises, ceux qu’on appelait les « commissionnaires » devenus les
« logisticiens du dernier kilomètre ». Vous n’avez pas connu ?
Quand un train arrivait dans une grosse gare, il y avait des dizaines de petites
voitures qui s’emparaient des colis destinés aux villages les plus proches pour
les livrer.. Ces colis se trouvaient dans tous les trains car même les trains
de voyageurs avaient un wagon « fret ». Avec l’arrivée de la Sernam,
ces centaines d’entreprises sont mortes car la distinction fer/route a été
abolie.
Encore une étude à faire pour détruire des idées reçues.
Dernier détail : les voitures des commissionnaires ne roulaient pas au
diesel. C’étaient des 2CV, des 4L des Juva4. Et parfois elles prenaient un
voyageur sur le siège passager. C’était vraiment le bordel !
On en reparlera….