lundi 15 octobre 2012

UNE SIMPLE FRAUDE FISCALE

Il est gonflé l’avocat de Madame Lamblin. Pour dédouaner sa cliente, il ose parler « d’une simple fraude fiscale ». Bon. Madame Lamblin est élue d’un parti de gouvernement. Un gouvernement qui se bagarre pour aller chercher le moindre euro avec les dents. Et, elle, qu’est ce qu’elle fait ? Elle fraude. C’est pas grave, c’est une « simple » fraude fiscale.

On peut se douter qu’elle collabore pas avec les réseaux de la drogue. Les Verts, ils sont pour la dépénalisation. Alors, vivre du blanchiment, c’est très con. Tout simplement parce qu’on se bat d’un autre côté pour que le blanchiment devienne inutile. Ce serait scier la branche, non ?

Mais Madame Lamblin, elle pense pas qu’elle est élue et que, de ce fait, elle doit être exemplaire. Ho ! va me dire l’avocat, t’as jamais pensé à frauder, toi ? Mais moi, je suis pas élu. Moi, je n’ai pas ce devoir d’exemplarité. Et moi, je me dis qu’être élue de gauche avec un compte en Suisse, c’est pas logique. C’est pas sa faute, dit l’avocat. Elle en a juste hérité. Qu’est ce qu’elle pouvait faire ?

Ce qu’elle pouvait faire ? L’annuler, le vider, rapatrier son argent légalement en payant les taxes ad hoc. Etre claire par rapport à ses idées et à son engagement politique. Sauf que l’engagement politique, dans son cas, c’était rien. Que dalle. Rien que des mots pour que le couillon de base vote pour elle. Une manière de faire carrière, de continuer à toucher des subventions pour son association qui cause de design.

Sur Facebook, je communique avec des élus EELV, dont pas mal d’avocats et, depuis trois jours, je trouve leur silence exemplaire. Ils doivent être génés. Ils cherchent les mots. Taper sur une copine, ils peuvent pas. La défendre, ils savent pas. Ils vont me faire le coup de la présomption d’innocence. Pour la drogue, j’admets. Pour la fraude fiscale, elle est pas innocente. Son avocat l’admet. C’est moins grave.

Elle m’a fait repenser à ma copine Martine. Syndicaliste, conseiller aux prudhommes, responsable des Verts dans sa région, Martine c’était un fer de lance de l’opposition au maire UMP de sa ville. Qu’est ce qu’elle lui a passé ! Et puis, aux dernières élections, il lui a proposé un poste sur sa liste. Et Martine a accepté. Comme elle m’a dit : « Je vais pouvoir faire ». Faire quoi ? Le contraire de ce que tu as dit pendant dix ans ? Martine, elle m’a regardé comme si j’étais fou. Faire bouger les choses, le convaincre. Alors, elle a fait. Du cosmétique. Le notable, il lui a filé des miettes. Et il l’a utilisée comme il voulait, comme un alibi.

Les Verts (appelez les comme vous voulez et essayez de distinguer les divers courants), ils ont ce fonctionnement. Ils veulent des postes. De Waechter à Duflot, ils fonctionnent toujours pareil, planqués derrière Cohn-Bendit qui est passé de fourrier de la Révolution à stipendié de l’Europe. Il se veulent raisonnables, responsables. Et moi, je pense à Fournier et à l’An O1. Etre Vert, ce n’est pas être raisonnable, c’est demander l’impossible, c’est se battre contre les gens raisonnables qui acceptent la bouffe industrielle au motif qu’il faut nourrir l’Humanité.

Une qu’on n’a pas entendu, c’est Eva Joly. Qu’est ce qu’elle pense la juge inflexible d’une copine de son parti qui fraude le fisc ? C’est le moment de faire un exemple, de montrer qu’on n’est pas un juge à géométrie variable.

Le vrai problème est autre et il est plus profond. Notre mental nous pousse à croire qu’une explication peut être une excuse. Mais ce n’est pas le cas. On peut comprendre et ne pas pardonner. C’est comme ça qu’on pourrit le fonctionnement de la justice. En mélangeant la compréhension (le rationnel) et le pardon (l’affect). On peut comprendre qu’un môme au chômage cherche à survivre en dealant du shit. Doit-on l’excuser pour autant ? C’est la réponse à cette question qui est la vraie ligne de fracture.

On réfléchit en mélangeant les catégories. De ce fait, on enlève à l’Homme ce qui est sa principale caractéristique, sa responsabilité d’Homme. La responsabilité n’est plus qu’un mot : responsable mais non coupable. Ridicule ! le responsable, étymologiquement, c’est celui qui répond de ses actes. S’il y a culpabilité, il y a, obligatoirement, responsabilité. Un acte délictueux doit entrainer une réponse. On ne peut pas accepter l’excuse qui est toujours du domaine de la cour d’école : c’est pas ma faute M’dame. Ben si, c’est ta faute et même si je peux la comprendre, ce n’est pas une raison pour la pardonner. Si je t’enlève ta responsabilité, si je nie ton libre-arbitre, je nie ton caractère humain, je te renvoie à ton animalité. Le chien mord quand on l’agresse, l’homme se contrôle. Le chien fuit quand il a peur, l’homme contrôle sa peur et sort de sa tranchée pour se faire tuer.

On en a déjà parlé.

On en reparlera…

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