mercredi 23 juin 2021

SERVIR ET SE SERVIR

Bon. La messe est dite. Macron va perdre l’élection. Laissez les Duhamel et néo-Duhamels à leur onanisme comptable, aux reports et intentions La politique, ce n’est pas ça. .Macron va perdre l’élection parce qu’il n’aura pas de colleurs d’affiches.

Le programme, ce qu’il y a sur les affiches, tout le monde s’en fout, même l’électeur, mais pas le commentateur. Lui, il a que le programme pour accrocher son insignifiant commentaire. Et donc, il valorise ce qui le valorise.

 

Une élection, c’est territorial. Un territoire, ça se conquiert, ça se défend. Vieille notion médiévale bien oubliée . Je suis chez moi par droit de conquête. Et pour ça, il faut des troupes. Je pensais à ça en allant chercher un copain à la sortie d’une réunion En Marche. Une bonne moitié de pépiantes donzelles conduites par un mec appuyé sur des béquilles. Mais qui colle les affiches ? Qui va quadriller le territoire pour y apposer le nom du candidat comme un chien marque le sien ? C’est une manière de dire « Ici, je suis chez moi » et de ne pas laisser de place à l’adversaire. L’électeur, il comprend vite. Il sait qui a les troupes, qui est chez lui et qui peut le défendre. Une campagne, c’est la guerre et la même semaine Macron quitte le Sahel et va voter Bertrand.

 

Mon copain m’a dit : »on va tracter. » Résultat concret de la féminisation en politique : remplacement de l‘affiche par le tract. Mes vieux copains doivent se marrer. Je me souviens de nuits d’affichage en ceinture rouge parisienne : rangers, barres a mines et dobermans. Moi, j’étais pas assez costaud ; j’étais chargé de la bière et de la colle. Il faut du temps pour broyer les néons qu’on va mélanger à la colle afin de déchirer les doigts de l’adversaire sournois voulant arracher les affiches. Les tracts, on s’en foutait. Il suffisait d’empêcher « les autres » de distribuer. Encore le territoire. Pour pas effrayer la ménagère, la castagne avait lieu hors du marché quand on détruisait à la barre a mines les véhicules de l’ennemi. Les nôtres étaient planqués dans nos garages : on était chez nous.

 

La politique s’est policée au rythme de la montée de l’abstention. C’est vrai que c’était violent. Chaque campagne avait ses blessés, voire ses morts. Ils témoignaient de l’importance de la politique : on pouvait mourir pour ses idées. L’avenir était le lieu de l’affrontement. Les actes, la violence ont été éradiqués de la politique qui n’est plus que paroles. C’est à dire rien. Il ne reste que le sol, le territoire que personne  ne craint voir conquérir par une armée de gisquettes conduite par un béquillard.

 

Il fut un temps où les campagnes électorales étaient la première étape de l’engagement politique, le moment de montrer ce qu’on était capable de faire pour servir son parti, puis son pays. Elles sont devenues la première marche d’une carrière où l’on va se servir en se payant de mots.

 

L’abstention vous étonne ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire