dimanche 4 décembre 2022

RESEAUX SOCIAUX

 J’en ai marre !! Ils sont l’explication, la raison ultime, l’argument qui tue tout : les réseaux sociaux. On m’en badigeonne au quotidien et j’en ai marre.

 

Il existe une loi contre les réseaux sociaux, la loi de 1881 sur la liberté de la presse.. Mais les réseaux sociaux n’existaient pas, dit le décérébré de service. C’est exact mais ça ne change rien. Qu’est ce qu’un réseau social ? Un espace qu’un intervenant met à la disposition de tout un chacun pour s’exprimer. J’écris et le réseau social publie.

 

Les rédacteurs de la loi de 1881 avaient eu le même problème. Libérer l’expression, c’est magnifique mais doit être contrôlé. A l’époque il s’agissait juste de ne pas publier n’importe quoi sans défaut de responsabilité. Débarrassons nous de la technique, elle est juste insignifiante. J’écris, seul dans ma chambre. Je veux donner à mon anorexique pensée l’éclat adamantin de sa présumée splendeur. Le réseau social m’offre l’espace qui me manque. Il en allait de même en 1881 quand le législateur libérait la presse. Un producteur de contenus, des consommateurs de contenus et un support qui les lie. C’était au temps de la bande à Bonnot et de l’affaire Dreyfus..

 

Et donc que fit le législateur ? Il a désigné un responsable, celui qui répond des écrits délictueux. Le gérant de la publication ou un directeur de la publication nommé par le gérant. Si le contenu est délictueux, c’est le directeur de la publication qui est puni. Solution simple et efficace. Pour améliorer les choses, le législateur instituât un dépôt légal sous la responsabilité de l’imprimeur. On exigeait toutefois que le directeur de la publication soit de nationalité française et dispose de ses droits civiques.

 

Le réseau social est tout simplement le support qui lie le producteur de contenus et les consommateurs d’iceux. Rien n’empêche d’exiger qu’il nomme un directeur de la publication qui portera la responsabilité du délit. La loi de 1881 n’oblige pas l’entreprise de presse a être française mais elle oblige le responsable pénal à l’être. C’est une loi  sur la liberté et donc elle supprime la censure qu’elle remplace par l’autocensure. C’est au directeur de la publication de s’assurer que les contenus ne contreviennent pas à la loi. Mais, s’empressent les nigauds, le producteurs de contenus ne sont pas toujours français. C’est exact mais la plupart des FAI le sont : Orange, Bouygues, Free sont des entreprises bien françaises, souvent liées entre elles par de complexes accords. Le signal qui arrive chez moi n’est pas magique, il a été transporté, relayé.

 

Le FAI a la main sur la diffusion mais il serait injuste de lui demander de vérifier le contenu. En revanche, il serait normal qu’il s’assure de l’existence d’un directeur de la publication de nationalité française responsable des contenus. Un mec chargé de vérifier (on dit modérer en novlangue) que TOUT ce qui est publié est légal. Mais tu te rends compte du boulot ? Oui, je suis pas idiot. Ça demande quelques centaines de mecs au travail. Ça tombe bien, on a trois millions de chômeurs. Mais la rentabilité ? Elle s’effondre, bien entendu. La légalité coute cher, demande au restaurateur qui doit refaire sa cuisine pour se mettre aux normes.

 

C’est juste pour dire que les mecs qui relaient des appels au meurtre, par exemple, ne sont pas surprotégés. Ils sont identifiables et punissables, ainsi que les complices qui ont relayé leurs appels.

 

La loi de 1881, elle est vachement moderne. Elle prévoit des amendes pour la diffusion de fausses nouvelles. (en novlangue on dit fakenews). Un siècle et demi après, elle a  besoin d’un toilettage, un toilettage sévère sans intervention des lobbys. Un toilettage qui protégerait les vieilles dames et les profs décapités. En 1881, on n’imaginait pas qu’un enseignant de l’Instruction Publique puisse être décapité pour des caricatures dont la loi organisait la publication légale.

 

Soyons conscients ; cette loi toilettée ferait du mal à la liberté d’expression, cette liberté qui, comme toutes les libertés s’arrete quand elle nuit aux libertés des autres citoyens. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : à mes yeux, un Président, garant de la Constitution, qui parle de « start up nation » se rend coupable de haute trahison en utilisant une expression en créole international qu’on appelle globish. Pour moi, une atteinte à la langue est un crime. Ma liberté commence a l’imparfait du subjonctif et Bescherelle doit être ajouté à la Constitution.

 

Mais tout le monde dit et comprend….C’est vrai mais j’emmerde tout le monde ; mes amis ne sont pas tout le monde, mes lecteurs ne sont pas tout le monde, et je ne suis pas monétisable comme dit Gougle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire