mercredi 13 décembre 2023

INFO-ASSUREURS

 Info du journal Sud-Ouest : 60 immeubles du centre ancien de Bayonne seraient sur le coup d’un arrêté de péril. On se calme Sud Ouest !!! Ce n’est pas un scoop. J’avais déjà évoqué le problème, voici plus de vingt ans lors d’une conférence confidentielle à laquelle j’avais convié le responsable municipal de l’urbanisme, mon ami JC.

 

Pourquoi ? Je venais de terminer un travail sur l’urbanisme bayonnais qui m’avait permis de découvrir dans les archives municipales (j’y insiste) une analyse pédologique du sol sur lequel la ville est bâtie. Bien avant le RGA (Retrait-Gonflement-des Argiles) l’auteur insistait sur la plasticité du sol et le danger qu’il y avait à modifier le poids du bâti dans le centre ville. On était alors en pleine obsession des curetages autorisés  par le PSMV qu’un architecte grecquo-parisien voulait imposer à la ville ce qui permettait d’échapper aux réglements sur les monuments historiques. Naturellement, mes avertissements restèrent lettre morte, les assureurs protégeant les promoteurs.

 

C’est sympa : 60 ans après, les faits me donnent raison., et ce n’est qu’un début : les données pédologiques n’ont pas changé et les constructions n‘évoluent pas vers plus de solidité. Reste à analyser la spoliation des propriétaires. Organisme d’Etat, le BRGM a commencé la cartographie des RGA en 2004. On considère que les RGA sont la deuxième cause de catastrophe naturelle en France. D’où les questions :

 

-un problème créé par l’activité humaine peut il être considéré comme une catastrophe naturelle ?

- la responsabilité est elle liée à la date où l’organisme vérificateur est informé du risque ?

 

Les assureurs sont puissants mais ils ne sont guère dépensiers sauf pour définir ce qu’ils appellent « le fait générateur », à l’origine du problème. Dans le cas qui nous occupe, le RGA aggravé par les curetages peut être un fait générateur et ce fait générateur était connu depuis les années 1920, date de l’entrée du dossier dans les archives. « Je ne savais pas » n’est pas recevable puisque les services municipaux étaient informés avant même que le BRGM ait commencé à cartographier le phénomène ; Bayonne était en avance, comme souvent. Ajoutons que la même pédologie est à l’œuvre sur tout le Pays basque et que Biarritz est également menacée. J’espère seulement que les villes recruteront désormais dans les facs de géologie et pas à Sciences Po.  


Je tiens les infos à dispo de tout assureur voulant mettre en cause les responsables d'un sinistre

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire