mardi 27 octobre 2015

LES DICTATEURS

J’ai assez de bouteille désormais pour l’affirmer : les dictateurs aident à la bonne marche du monde.

Ne hurlez pas ! On va prendre quelques exemples. Le Shah d’Iran est le meilleur. Sous le règne du père Pahlavi, tu pouvais aller tranquillou à Téhéran, te balader en Iran, rencontrer des garçons et (surtout) des filles qui bossaient, faisaient des études et portaient des minijupes (surtout les filles). Quasiment t’étais en Occident.

Seulement voilà : le père Pahlavi, il avait une police politique, la Savak. Pas des tendres. Et donc, il tombait dans la catégorie des dictateurs. Fallait qu’il dégage. On l’a dégagé pour mettre à sa place un brave curé qui présentait toutes les garanties, un certain Khomeiny. Faut te faire un dessin ?

Vu le résultat, on devrait être méfiants. Mais non, on a recommencé. Avec le vilain Saddam Hussein. Dégagé Saddam et l’Irak baigne dans le merdier. Comme Khadafi. Viré et la Libye pourrit l’Afrique. Alors, avant de virer Bachar, on devrait réfléchir un peu.

Avec le « dictateur », tu sais où tu es. C’est un moindre mal. D’abord tu n’as qu’un seul interlocuteur, c’est plus facile pour causer. Y’a moyen de s’entendre.

Tiens, prends un autre exemple : Staline. Qu’est ce qu’on n’a pas dit sur Staline !!! Surtout après Stalingrad. Parce que je vous rappelle que le vilain dictateur était vachement fréquentable quand il s’agissait de mettre la pâtée à Adolf. Il devait avoir la dictature à géométrie variable, Joseph. Et donc, on pouvait s’entendre avec lui.

Ce qui conduit à la première question : QUI décide que Tartempion est un dictateur ? Et QUI se démène pour le virer ?

A mes yeux, seul le peuple dirigé sait si son dirigeant est un dictateur ou pas, vu que c’est lui qui dérouille (ou pas). Ce n’est pas à moi d’en juger. D’autant moins qu’il me manque pas mal d’éléments pour me faire une idée.

Mais ça ne marche pas. Ça ne marche pas car d’aucuns ont décidé que le peuple ne sait pas (syndrome du référendum sur l’Europe). Dans le meilleur des cas, on le trompe, dans le pire, il est con. Et donc, on ne tient pas compte du peuple.

Seule l’élite médiatique sait. Seule, elle peut parler et influencer une doxa prompte à s’enflammer. C’est un philosophe dévalué qui va juger Kadhafi, pas les Libyens. Quelques théoriciens trompés par de fausses infos qui hurlent à la mort de Saddam. Ne vous affolez pas : ils ne sont pas mieux informés que vous, ni plus sagaces. Ils ont juste la possibilité de s’exprimer que l’on refuse à leurs détracteurs.

Ce qui, vous en conviendrez, est la marque de la dictature.

Le peuple chinois voue une véritable vénération à Mao. Elle est tangible, perceptible, mais selon nos petits maîtres à penser, le peuple chinois se trompe. J’ai assisté à Simferopol à des manifs monstrueuses pour le recours à l’URSS et en hommage à Staline. Mais le peuple de Crimée doit se tromper aussi.

Soyons sérieux. Partout, de la Chine à Cuba, les opposants sont majoritairement des intellectuels, des journalistes, des écrivains. Des gens qui valorisent les insignifiantes crottes de leur insignifiante pensée et s’indignent qu’elles ne soient pas inscrites aux frontons des édifices. Mûs par leur envie de reconnaissance, ils s’excitent et leur excitation est reprise par leurs pairs. La vérité, c’est donc que les « dictateurs » leur offrent une reconnaissance internationale que la pauvreté de leur œuvre ne justifie nullement.

Mais, bon Dieu, un chef d’Etat, dictateur ou pas, a pour premier devoir de s’occuper de son peuple et, à cette aune, les soins médicaux aux enfants pèsent plus que le confort d’un poète maudit. Le réalisme oblige à voir que les deux choses sont parfois incompatibles. Ne fut ce que parce que le poète maudit oblige à mobiliser des moyens.

Le pire, c’est que les thuriféraires de cette prétendue liberté se disent à gauche. A gauche mais ayant perdu le sens du peuple, de ses souffrances et des remèdes à y apporter. Ce peuple qu’ils n’écoutent plus et qu’ils méprisent.

Je me souviens de cette Ukrainienne qui me disait : « Du temps de Staline, j’étais soignée et j’allais à l’école. Aujourd’hui, mes enfants n’ont même pas ça. Mais nous avons des passeports pour pouvoir voyager. Sans avoir l’argent qui nous permettrait de le faire. »

Parole du peuple de Crimée…. peuple qui a vu revenir les Russes sans tristesse.

Alors oui, souvent, le peuple préfère la dictature aux bons sentiments et les dictateurs aux ONG. Excusez moi, je continue à penser que le peuple a toujours raison. Les Russes sont majoritairement derrière Poutine comme les Chinois sont majoritairement derrière Xi Jiping. Et ce n'est pas une poignée de journalistes et de blogueurs qui changeront quoi que ce soit.Ils servent juste à la bonne conscience de leurs copains européens.

On en reparlera…..

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