lundi 28 août 2017

PAS FRANCS DU COLLIER

Il y a deux franchises : celles de francs et celle des franchisés. Peut on en déduire qu’un franchisé n’est pas franc ? Bien entendu.

Un franchisé est un imbécile. C’est un mec qui veut entreprendre mais qui en est incapable = trouver un créneau, un nom, aménager un lieu, identifier les fournisseurs, tout ça, il en est incapable. Il n’a ni le savoir, ni les neurones. C’est un gros balourd. Et donc, il va voir quelqu’un qui sait et il achète le savoir qui lui manque. Après quoi il va vanter les mérites de l’entreprise, cette entreprise qu’il a été incapable de créer. Les vrais cons osent tout.

Dans le meilleur des cas, le franchisé sait gérer. Il n’a aucun savoir sur le métier qu’il exerce, c’est inutile, le franchiseur sait pour lui.

A cela, on doit ajouter le terrible appauvrissement que les franchises imposent aux villes qu’elles envahissent+

Les franchises banalisent affreusement les centres villes et sont le fer de lance des zones commerciales qui enserrent nos cités. Les commerces de Pont-à-Mousson sont aussi ceux de Barcelonette, Guinguamp ou Mont-de-Marsan. Cet appauvrissement de l’identité est difficile à mesurer, car il s’agit d’attractivité. On peut simplement noter que les villes se banalisent dans leur offre. Tant qu’il s’agissait de vêtements, on pouvait hausser les épaules. Le mouvement s’étend à la restauration ce qui est nettement plus grave.

On a une indication dans le temps qui nous est donnée par les concessionnaires automobiles qui sont également un type de franchises. Le renforcement de leur puissance est allé de pair avec la disparition de dizaines d’ateliers de mécanique où des mécanos pouvaient entretenir un véhicule quel que soit sa marque et laissaient au consommateur une liberté de choix qui n’existe plus. La banalisation s’acoompagne d’un affaiblissement quantitatif et d’une perte de savoirs.

Mais ce qui est plus grave, c’est le détournement des flux. Dans le commerce, chacun le sait, la marge produit la richesse et le chiffre d’affaires n’a que peu d’intérêt. Englués dans des pratiques commerciales agressives, les franchisés sont encouragés à la réduction des marges qui va de pair avec une délocalisation des fournisseurs. On achète moins cher et plus loin. L’argent glané chez le consommateur local va irriguer d’autres territoires. Lorsque la table du jardin vient de Thaïlande, elle n’enrichit pas le menuisier béarnais ou provençal. Qui, de ce fait, n’aura plus les moyens de faire vivre son voisin maraîcher. Cerise sur le gâteau, une partie de ces flux sert à payer les redevances du franchiseur lequel se trouve rarement dans la rue d’à côté.

Non contents d’être incompétents, les franchisés se trouvent ainsi en position de parasites qui avancent à bas bruit, imposant les pratiques et fonctionnements délétères de la grande distribution. Lorsqu’on regarde les enseignes participant à un salon de la franchise (plus de 250) on s’aperçoit, non sans effroi, qu’aucun secteur n’est épargné. La franchise est venue renforcer le mouvement des succursalistes et des concessionnaires, le mouvement de destruction de l’entreprenariat individuel. Le quantitatif commande à nos vies et nous fait surfer sur la bosse de la courbe de Gauss.

J’avais, en son temps, été approché par des gens qui voulaient reproduire le modèle de ma librairie. Je n’ai jamais donné suite. Un magasin culturel, ce n’est pas un assemblage de statistiques. Aucun des impétrants n’avait la culture et le savoir pour me permettre de dupliquer la formule (pardon, on dit le concept). J’ai surement loupé une occasion de gagner de l’argent.

Mais pour ça, j’aurais du éduquer des cons. Et c’est épuisant.


On en reparlera….

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