samedi 11 janvier 2020

HOMMAGE AU CNR

J’aimerai, avec ce texte, fermer tout commentaire, toute discussion avec des centaines de mecs qui ont de la merde sur les yeux, mais hélas ! pas sur la langue.

Pour être clair : l’ai débuté (et fini) en politique avec un mentor dont j’étais très proche. Pierre Billotte, général, Compagnon de la Libération, ministre du Général De Gaulle et chef de file de ce qu’on appelait les « gaullistes de gauche », par ailleurs très lié avec Zhu Enlai.

Nous avons vécu plus de trente ans sur un système économique et social inventé par un gouvernement d’union nationale avec l’appui du Conseil National de la Résistance. Le fer de lance de ce système était la protection du citoyen. Citoyen français, ça va sans dire. Citoyen protégé contre les aléas de la vie grâce à la Sécurité Sociale, mais aussi et surtout citoyen protégé des assauts des « puissances d’argent ». Tout ce qui était indispensable au citoyen (les transports, l’énergie, les assurances, par ex.) passait sous contrôle d’Etat pour assurer au citoyen l’accès le plus fiable et le moins cher possible aux services indispensables. L’impôt venait couronner le tout pour affiner l’égalité.

Pompidou meurt. Dans la foulée, Chirac fait ce qu’il a toujours fait : il trahit. Alors que tous les gaullistes historiques soutiennent Chaban, le Corrézien priapique prend le parti de Giscard. Billotte m’appelle : « Chabaud, nous soutenons Mitterrand. Giscard, c’est Vichy qui revient ».

Je n‘ai jamais oublié cette phrase : Giscard, c’est Vichy qui revient. Le sens en était clair ; Giscard, c’était la soumission aux puissances d’argent et aux puissances étrangères, au premier rang desquelles les U.S.A. en qui les gaullistes historiques (ceux qui avaient fait la guerre avec De Gaulle) voyaient la menace essentielle pour la France. Il est vrai que le premier acte de Giscard fut de sacrifier le Concorde qui était avec Airbus une menace majeure pour l’aéronautique américaine.

Les gaullistes historiques avaient pour eux la légitimité des armes. Giscard sut s’entourer d’une bande de jeunes branlotins qui n’avaient jamais rien risqué et qui piaffaient devant des postes qu’ils ne méritaient pas, qui voulaient gouverner un pays que leurs concurrents avaient sauvé.

Le détricotage fut long. Pour commencer, Giscard ne détruisit rien. Il fit pire en introduisant les idées qui battaient en brèche les principes du CNR. La rentabilité succédait à la protection. L’EDF n’était pas conçue pour être rentable ; son devoir était d’assurer au même prix l’énergie électrique à chaque citoyen. Et la lettre que délivrait la poste portait le même timbre pour un studio parisien que pour une maison forestière au fond des Pyrénées. L’égalité existait dans les chiffres ; la SNCF appliquait un tarif au kilomètre.

Insupportable pour les gestionnaires. Trop complexe alors qu’au fond de chaque gestionnaire sommeille un simplificateur. La complexité alourdit la gestion des statistiques. Giscard, puis Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron. La même gestion alimentée par les écoles privées (non républicaines, HEC, Sciences Po)était à l’œuvre abandonnant les principes du CNR. Il fallait détruire et non protéger.

Pendant ce temps, un pays reprenait les principes du CNR dont le plus fort était que le politique commandait à l’économique. La Chine se transformait, nationalisait ses banques et ses assurances, regroupait son énergie. Zhu Enlai et ses collaborateurs adaptaient le programme du CNR, y compris la Sécurité Sociale. Ce travail, commencé il y a trente ans, arrive à son terme car il s’est poursuivi malgré la mort de Zhu, puis de Deng. Aujourd’hui, Areva et EDF, privatisés, n’arrivent pas à faire fonctionner un EPR alors que deux des réacteurs inventés par les Français fonctionnent en Chine et vont alimenter les chemins de fer des nouvelles Routes de la Soie. La gestion privée trouve ses limites dans une magnifique inefficacité

En adaptant le programme du CNR, la Chine est devenue la seconde économie du monde et la première en termes de croissance. La Chine planifie et tient son cap quand nous voguons au grè des choix étatsuniens.

Les tenants du libéralisme, au vu des résultats, peuvent comprendre qu’ils soient badigeonnés de mépris. Au vu des résultats, ils ont détruit et rien créé sauf des hordes de chômeurs et de nouveaux pauvres.

J’attends avec impatience une étude qui montrera quand les courbes se sont croisées. Il n’y a chez les Chinois, aucune duplicité. Ils ont choisi le meilleur modèle, le nôtre, que nous avons abandonné. On nous répond liberté et droits de l’homme quand le seul droit qu’un humain doit attendre de son gouvernement est la protection du bien-être que construit la Nation.

Où est la liberté quand les médias obéissent servilement aux puissances d’argent ? Où est la liberté quand les dirigeants politiques prennent pour boussole autre chose que le bien-être du peuple ? Où est la liberté quand un chef d’entreprise est félicité pour avoir créé des chômeurs ?

Ils se moquent de nous dit le peuple. Il le dirait un peu plus et un peu plus fort si les journalistes, jeunes couillons ou vieillards cacochymes, montraient la réalité par des comparaisons bien choisies. Tout le monde sait que la voiture électrique est un échec annoncé, personne ne dit que la Chine a choisi la voie de l’hydrogène, mais tout le monde félicite Ghosn pour ses choix stratégiques qui risquent fort de s’avérer calamiteux.

Ils se moquent de nous dit le peuple, sans savoir. S’il savait……



 On en reparlera….

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