samedi 27 juillet 2024

JOLLY JUMPER

 J’ai regardé l’ouverture des JO. Puis j’ai regardé les commentaires.

 

Il y avait à dire sur le travail de Thomas Jolly, pas si complexe car étalé sur trois heures et six kilomètres. Une insipide commentatrice nous a asséné dix fois qu’il avait voulu « casser les codes » stéréotype habituel pour dire qu’on va nous casser les burnes.

 

Dès le début, la fesse est dite. Lady Gaga chantant Zizi Jeanmaire, c’est une femelle charolaise imitant une gazelle, la cuisse puissante, la fesse mafflue et la hanche prête à véler. Vient ensuite le french cancan, symbole parisien cosmopolite qui figurait dans  les bals du Second Empire sous l’appellation de « quadrille salace » avant de se voir affubler d’un nom anglais moins connoté. Car le sens premier de « salace » est « lubrique », le mot partageant la même étymologie que « saillir » : il s’agit de sexe où la femelle se fait prendre.

 

Et je n’ai vu que ça, des femelles, jusqu’à Céline Dion, angélique comme une Vierge à qui on demande de devenir pute par la grâce d’une chanson où la femelle clame son appartenance à l’homme : « je me ferais teindre en blonde si tu me le demandais ». C’était à la fin quand la rédemption s’invite dans la maison close. Boule de suif.

 

Même Gojira, les fils de Dominique, élevés au pied de la Cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, et qui invitent Carmen à leur succéder car elle a remplacé Marie-Antoinette.

 

Thomas Jolly n’est pas idiot. Il sait qu’un milliard de spectateurs vont regarder son spectacle et veulent voir la France de l’amour. Alors il compose une terrine à la Escoffier pour glorifier l’amour à la française tel qu’il a conquis le monde au XIXème siècle. Le monde de Maupassant et de la Nana de Zola, si loin d’Annie Ernaux. Il y faut la rigueur de la Garde Républicaine pour tempérer Aya Nakamura, la sous-maîtresse reste toujours au salon.

 

Pour être juste, je dois admettre que le cassage de codes a existé, avec le sublime spectacle lumineux de la Tour Eiffel. J’avais peur de subir un énième feu d’artifice car je déteste cette débauche de couleurs primaires incontrôlées où flotte un je-ne-sais-quoi de vulgarité américaine qui arrache au troupeau des bêlements admiratifs. Hier soir, la Tour Eiffel avait retrouvé son rôle qui n’était pas de symboliser Paris mais de magnifier la technologie française à une époque où la concurrence était rude. Le spectacle lumineux rappelait le Rafale, les généticiens d’Axel Kahn et rendait hommage à Louis Néel, Prix Nobel de Physique qui a tant contribué à la création du laser.

 

Après s’est ouvert le bal des cons avec, pour la première valse, la petite Le Pen qui y a vu une glorification des wokes alors que la France venait de rouvrir la Maison Tellier. Les Français ne s’y sont pas trompés qui proclamaient leur « fierté »… Le défilé nautique avait été un hymne à la Nation, à toutes les Nations, avec une débauche de drapeaux que le drapeau tricolore accompagnait dans la foule. La France est unie quand elle est l’exemple du monde, pas quand Gervaise compte les voix d’une évanescente majorité. Chacun valorise son idéologie, oubliant que cette idéologie. est une partie de la pensée nationale, cette pensée construite au fil des siècles par des gens qui voulaient vivre dans un pays ouvert à tous. Pour ne pas vivre dans un pays excluant certaines religions, nous avons inventé la laïcité qui exclue Dieu du monde politique et crée notre égalité. Et nous valorisons la démocratie, gouvernement du groupe et non de l’individu.

 

Tout cela, le monde le sait. Mais le monde sait aussi les dangers de la mondialisation destructrice. Thomas Jolly a su montrer au monde que Paris sera toujours Paris et la France toujours la France, un roc culturel que rien ne fait trembler car il absorbe tout pour le rendre meilleur. La France est unique car elle est diverse et qu’elle sait mêler cette diversité pour en faire son unicité.

 

Merci Monsieur.

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