mardi 8 avril 2014

LES DEUX MAINS DE MONTEBOURG

Montebourg a deux mains : une main gauche et une main droite.

La main gauche, c’est le PS. La main droite, les Croix de Feu. Expliquons.

Brillant avocat, Montebourg a milité jeune à l’UNEF avant de s’inscrire au PS. Il a plaisir à évoquer ses origines kabyles (ça fait bien dans les biographies pour bobos) en omettant de préciser que son grand-père était un haut dignitaire, grand-officier de la Légion d’Honneur et collaborateur avec le gouvernement français. C’est la main gauche.

La veille de son élection comme député PS de Saône-et-Loire, il épouse Hortense de Labriffe, petite-fille de Jacques de Lacretelle, ce dernier ayant été successivement cadre des Croix de Feu, directeur du Figaro et académicien français. C’est la main droite.

Voilà comment va une carrière. Quand il est élu comme député socialiste, sa jeune épouse est une collaboratrice d’Edouard Balladur. Admettons que l’amour se moque de la politique mais, ceci ne plaide pas pour une parfaite harmonie conjugale. A moins que les conjoints s’en moquent. Mettre sa vie en harmonie avec ses idées, c’est pour les cons, chacun sait ça.

En fait, ceci compose un fort joli réseau. Avec un papa haut-fonctionnaire des Finances et belle-maman cadre dirigeant dans une banque, les copains du PS et ceux du Figaro, ça aide. Et puis chacun le sait depuis les Grandes Compagnies, pour remplir son escarcelle, deux mains valent mieux qu’une.

J’aime bien le discours de Montebourg. Je me demande toujours jusqu’où il ira et je ne suis jamais déçu. Il maîtrise admirablement sa communication, se peaufine une image de révolutionnaire soft. Montebourg, je m’y étais déjà intéressé vu que je le sentais pas très proche des préoccupations de ses électeurs (http://rchabaud.blogspot.fr/2012/09/monte-bourre-le-mou.html)

Plus ça va, plus il me fait regretter l’époque des grands pamphlétaires. Je me demande avec gourmandise ce qu’un Daudet ou un Bloy auraient pu fignoler comme textes pour le clouer au pilori. Parce que, honnêtement, c’est un parcours aussi sinueux que la colonne vertébrale d’un lombric. Mon ami Michel me fait remarquer que les lombrics n’ont pas de colonne vertébrale. Montebourg non plus, ce qui justifie la métaphore. J’aimerais avoir le talent de ces grandes plumes qui savaient pousser les hommes à la démission dans le meilleur des cas. Le suicide, c’est terminé, il y faut de l’honneur.

Il a sa place dans ce gouvernement où le ministre des Affaires étrangères est également chargé du Commerce extérieur, gouvernement de commis-placiers qui nous concocte, à bas bruit, un traité qui va nous mettre dans la main de Wall Street. Main droite, ça va de soi. La main gauche, c’est celle qu’on montre aux électeurs désinformés.

Nous avons donc appris qu’un parti se réclamant du socialisme va apurer les comptes en dézinguant les acquis sociaux. C’est dans la logique des choses. La logique communicante, la logique de la vaseline.

Tout ceci trace une autoroute à Marine… Encore que là aussi, y’ait à dire. Elle a eu une enfance bercée par les disques de la SERP. Vous connaissez pas ? Cherchez un peu…

On en reparlera…

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