lundi 5 janvier 2015

DEUX NOUVELLES

Deux nouvelles, coup sur coup, une qui crée le buzz, l’autre dont on ne parle pas.

Fosun rachète le Club Med. Que n’entend t’on pas ? Nicolas Doze trouve la nouvelle géniale. A mourir de rire. Nicolas Doze ne supporte pas le socialisme mais quand l’une des entreprises emblématiques du « socialisme à la chinoise » rachète un fleuron du CAC40, il est heureux. Va comprendre…

Ce n’est pas très grave. Un tour-operateur, c’est un importateur. Toutes ses factures à payer sont payables à l’étranger, le plus souvent en dollars. Plus on envoie de touristes à l’étranger, plus on creuse le déficit. Et donc, Fosun prend à son compte une partie de notre déficit. Pas tout à fait cependant. Fosun veut contrôler son marché national. Les Chinois aiment le Club Med. Que leur argent reste chinois et tout ira bien. La seule différence est là : le Club Med se contrefoutait de son marché national depuis pas mal de temps.

Par contre, personne ou presque n’a relevé que le premier avion entièrement chinois allait être mis en service sur les lignes intérieures chinoises. Normal. Ce n’est pas un avion médiatique. Court courrier d’une centaine de places, c’est une sorte d’autobus volant. Rien de fabuleux. Et tous les journaux ont repris, peu ou prou, la dépêche d’agence.

Sauf que l’AJR-21 (c’est son nom) correspond parfaitement au marché qui intéresse les Chinois : des sauts de puce d’une province à l’autre pour mailler étroitement le territoire. En gros, le marché de nos ATR bien que toute la presse ait souligné que le canadien Bombardier serait le plus concurrencé. On va bien voir qui va le plus dérouiller dans les dix ans qui viennent.

La plupart des journalistes ont également daubé sur le fait que l’ARJ-21 devait beaucoup à la technologie occidentale. Normal. Les Occidentaux ont parfaitement organisé les transferts de technologie. Un responsable de Safran me l’avait dit voici quatre ans devant un pastis frais : « Ils sont incapables de nous copier ». Ben voyons ! A court terme, c’est possible. A long terme, c’est autre chose. Mon copain s’en fout : il part à la retraite l’an prochain.

Sur ce coup, je pense à Boeing quand Airbus est arrivé sur le marché. Ils se marraient les Ricains en regardant les petits Européens. Nous, aujourd’hui, on se marre en regardant les petits Chinois. Rira bien… Dans un premier temps, on ne perdra pas la vente d’un seul Airbus. Dans un second temps…. Il ne faut jamais mépriser les concurrents.

Pourtant, le signal est clair : la Chine s’invite sur le marché aéronautique. A sa manière. En commençant petit avec un biréacteur court courrier qui ressemble à un MD. Les gros porteurs et les long-courriers, ce sera pour plus tard. Au début, ça va pas nous faire trop mal, et même ça nous fera du bien : on va vendre un peu d’électronique, des équipements accessoires. Toujours ça de pris.

A vouloir ruser, on se fait piéger. Le plus simple eut été de monter une vraie coopération avec les Chinois. Ils sont demandeurs. Une coopération avec des associations, des participations croisées, tout ce qu’un patron capitaliste sait faire. On a préféré les considérer comme des clients, des mecs à tondre. Avec les formes, bien entendu. Mais ça, ça n’a qu’un temps. On a vraiment le patronat le plus con du monde.

Bon. On va voir comment tout ça évolue. Peut être comme les TGV dont la Chine devient petit à petit le plus gros producteur au monde. Avec des coopérations logiques, comme la Serbie. La Serbie ? Ce confetti qu’un TGV va traverser en moins d’une demie-heure ? Ben oui. C’est l’axe danubien.

Et on en a déjà parlé

Et donc, on en reparlera.

PS : dans les coopérations prévues, il y en a une avec les British pour doubler l’Eurostar. Le protocole a été signé en juin 2014. Qui en a parlé ?

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