40 000 Turcs sifflent la Marseillaise.. Ça a du sens. C’est
notre hymne, un pan de notre Histoire. Siffler la Marseillaise, c’est siffler
la France.
Le Président
dzveait être la France. Siffler la Marseillaise, quelque part, c’est
siffler Macron.. On peut imaginer que Manu n’aime pas qu’on le siffle. Comment
va t’il réagir ?
Jugeant qu’il s’agit seulement d‘une histoire de foot, il
charge le Prssident de la Fédération de protester auprès des autorités
footbalistiques turques. Comme si c’était une histoire de maillot ou de taille
de vestiaires. C’est l’enterrement de première classe d’une injure nationale.
Alors moi, je pense à Louis de Guiringaud. Tout le monde l’a
oublié. A la fin des années 1970, il est le Ministre des Affaires Etrangères de
Raymond Barre. Il arrive en Tanzanie pour une visite officielle. Le jour de son
arrivée le gouvernement laisse se déployer une énorme manifestation contre la
France. Alors Guiringaud annule la visite et reprend l’avion. Si tu veux jouer
au con, je peux être aussi con que toi. Principe diplomatique.
Un gouvernement a en charge l’ordre public dans les lieux
publics. C’est Erdogan qui porte la responsabilité des sifflets, pas la chef du
football turc. La police pouvait arrêter le match et évacuer le public. Le gouvernement
turc n’est pas connu pour son excessive mansuétude.
Si Manu avait tant soit peu le sens de l’Etat et de la
grandeur de son pays, il rappellerait l’ambassadeur à Ankara et réduirait
l’activité de l’ambassade au minimum. Dans le même temps, il pourrait demander
à l’Europe une mise en sommeil des discussions avec la Turquie sur
l’intégration européenne. Quand les Turcs sifflent un pays fondateur de
l’Europe, ils expriment leur souhait de ne pas être européen. Et il exigerait
d‘Erdogan des excuses publiques et télévisées. Il aurait une attitude en
rapport avec l’humiliation subie.
On me dit : ouais, bon, on va pas mettre en péril notre
commerce avec la Turquie pour quelques hooligans qui déconnent. Dire ça, c’est
admettre que notre dignité est à l’encan, c’est admettre que les factures
pèsent plus que la Nation. C’est admettre que la politique étrangère de la
France dépend du MEDEF.
Un pays n’est pas grand parce que son commerce est grand. Un
pays est grand quand il est craint : qu’il me craignent s’il ne m’aiment
pas reste un bon principe diplomatique. La Turquie nous humilie, faisons payer
l’humiliation.. Testons nos amis. L’Allemagne a des rapports privilégiés avec la
Turquie ? Ha bon ? L’Allemagne doit choisir son camp.. Sans ça, à quoi ça
sert l’Europe ?
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