mardi 24 décembre 2019

NOEL SUR LE GLOBE

C’est Noel. Je viens de commander le cadeau d’un petit garçon. Sur Internet. Un globe terrestre que je n’ai pas trouvé dans le commerce local. Raison pour laquelle je souhaite que tous ces commerçants crèvent !

Je voulais un globe terrestre. En verre. Ha non ! Trop fragile. Trop cher. Surtout trop cher. J’ai parlé avec les pseudo-vendeurs et les simili-commerçants. Pas un n’a validé mes arguments. C’est trop cher. Prenez en un en plastique. Salopards ! J’ai vendu des globes terrestres pendant plus de vingt ans. Ma plus belle vente ? Un globe américain en verre, sur support, pour VGE qui voulait dans son bureau le meme globe qu’à la Maison Blanche.

J’explique. Un globe en plastique est imprimé lors de sa création, quand on le forme. La technologie utilisée limite la finesse de la lettre car, dans le même temps, le plastique est chauffé, moulé et imprimé. Pour gérer la lettre, on ne peut descendre dans les corps inférieurs, en gros sous le corps 8 car on ne peut gérer les déformations. La cartographie devient grossière voire imprécise. Pour Paris, ça passe. Pour Aurillac, ça passe moins.

Là, on est dans le bas de gamme. Pas cher. Pas beau. Pas précis.

On n’imprime pas le verre. On imprime des fuseaux de papier qui sont ensuite contrecollés à la main sur la boule de verre. En imprimant du papier, on revient à l’imprimerie et on peut descendre dans les corps 5 ou 6 que le papier supporte. La cartographie revient à la précision et à l’esthétique. A la qualité.

Bien entendu, ça suppose des ouvrières compétentes et expérimentées : les fuseaux (plats) sont travaillés au doigt pour s’adapter à la boule (sphérique). Le premier fuseau, c’est simple. Le douzième, c’est une autre histoire.

D’où la différence de prix. D’où la différence de produit. Car si l’étiquette « globe terrestre » est la même, ce n’est pas le même produit. C’est une évidence.

Inutile d’indiquer qu’aucun des commerçants avec lesquels j’ai parlé ne savait ce que je viens d’expliquer. Aucun. Tout en se prétendant compétents, voire spécialistes. Un gros paquet de jean-foutres. Amazon les bouffe tout simplement parce qu’ils n’offrent rien de plus qu’Amazon.

Je suis donc allé sur le site du fabricant allemand pour commander mon globe.Oui. Il n’y a plus de fabricants français depuis la disparition de Périna qui faisait suite aux disparitions de Girard et Barrère et Taride. Sous la pression notamment de la concurrence italienne des globes en plastique Rico. Non, ce n’est pas mon expérience qui m’informe. Je n’étais pas encore libraire quand ceux là ont été portés en terre. Mais je vendais des globes. Donc, j’allais chez les antiquaires spécialisés, je comparais, je regardais. Je bossais. Et c’était un plaisir. Combien de ces pseudo-spécialistes font la même chose ?

Raison pour laquelle je ne participerai jamais à la moindre campagne contre Bolloré. Quelles que soient ces forfaitures, Bolloré reste le dernier fabricant français de papier bible, le papier des Pléïades. A ce titre, il a droit à mon respect. Vincent Bolloré est inscrit dans l’histoire du beau livre en France. Comme l’Imprimerie Nationale. Comme Didot. Comme Oberthur. Etre libraire, c’est le savoir.


Et ne pas acheter des globes en plastique chinois chez Cultura..Ou ailleurs….

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