mardi 13 septembre 2022

LA COURSE A LA LUNE

 Ce sont deux informations qui se télescopent. Après l’échec du lancement d’Artemis, voici qu’explose la fusée Blue Origin. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les Chinois se marrent.

 Après Appolo, le Congrès américain a réduit les subsides à la NASA. L’espace coute et donc l’Agence a cherché des revenus et a imaginé une coopération public/privé. Il y a eu des milliardaires pour mettre la main au portefeuille en protestant de leur désir de maintenir la grandeur de l’Amérique. Je ne sais rien de la répartition budgétaire, mais je sais que les philosophies étaient opposées. La NASA recherchait la perfection quoi qu’il en coute, les cadres délégués par Elon Musk ou Jeff Bezos étaient majoritairement des cost killers pour lesquels quoiqu’il en coute semblait une injure. Or, on ne va pas sur la Lune au rabais.

 

L’espace est devenu enjeu géopolitique, un enjeu dont seuls les Etats peuvent se saisir. Il réclame des moyens, mais surtout de la volonté et le gout de la compétition qui est le gout de la différence. La France a été une puissance spatiale parce que De Gaulle l’a voulu. Jeff Bezos pense à la grandeur d’Amazon avant celle des USA.

 

On n’a pas fini de voir les retards et les explosions.Le Diable se niche dans les détails, souvent triviaux. Lockheed arrete la production des F-35 car un aimant est d’origine chinoise. Les ingénieurs de Lockheed ont favorisé le cout sur l’indépendance. Artemis souffrira des mêmes maux. Le privé approxime. Il faut tenir les budgets.

 

Je l’ai déjà dit : le privé n’est pas le public et c’est même le contraire car le rapport au temps n’est pas le même, non plus que le rapport à l’argent. Le partenariat public/privé ouvre un boulevard à la Chine.

 

L’Europe prend le même chemin. Le projet de missile hypersonique échappe à Dassault au profit d’une société espagnole alliée à un Allemand qui excipe de son savoir dans l’Agence spatiale européenne. Rappelons donc que sans la France l’ESA n’existerait pas et que le savoir de Dassault en la matière est largement supérieur au savoir espagnol dont les compétences aéronautiques remontent à la grandeur d’Hispano-Suiza. L’Europe assassine l’industrie de défense française.

 

Ça finira par se savoir.

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