dimanche 11 septembre 2022

MARC BLOCH, COLLABO ?


 

Ignominie !! Résistant, dénoncé, fusillé, toucher à Marc Bloch, c’est toucher à l’icône de l’Histoire. Je relis La Société Féodale et m’apparaît une absence inexcusable : l’Aquitaine en est gommée. Comme s’il n’y avait pas eu de féodalité en Aquitaine. Bloch le dit souvent : son objet d’études est entre Loire et Meuse. Une féodalité restreinte.

 

En cela, il est l’héritier d’une tradition collaborationniste qui remonte au XIXème siècle quand les Paris père et fils s’évertuaient à tracer les voies entre le français, langue romane, et les dialectes germaniques. Au point que les auteurs de la somme étymologique de l‘ancien français s’appelaient Bloch et Warburg, encore au temps de mes études. Du vieux français roman, on parlait sous l’étiquette de « provençal », un poil réductrice. La France naissait sous les Carolingiens, c’est à dire sous Charlemagne, grand père qu’il fallait partager avec les Boches. Aachen était notre capitale.

 

Marc Bloch ne parle des Plantagenets que comme comtes d’Anjou et ducs de Normandie avant d’intégrer l’Angleterre dans la société féodale. Exeunt Aliénor et Richard Cœur de Lion et leurs terres, soit la plus grande partie de l’ancienne Neustrie, la Gascogne. Il existe pourtant de grandes familles féodales en Gascogne : les Armagnac, les Albret, le captal de Buch, les Gramont, les Foix. Bloch n’en souffle mot.

 

J’en ai déjà parlé. La défaite de Muret a été la cause de la disparition des archives de la plupart des fiefs d’oc. Point d’archives, point d’histoire.Ceci ne fait pas disparaitre les fiefs. A la fin de la période féodale, les Armagnac sont assez puissants pour s’opposer aux ducs de Bourgogne et les Albret s’allient aux Bourbon. La féodalité a fondé leur puissance.

 

Dans les faits, Marc Bloch est obsédé par la défaite de 40 et cherche à en trouver la raison par l’Histoire. Ses féodalités sont celles des belligérants, Churchill devient un Plantagenet et Hitler l’héritier de Barberousse. La Gascogne n’a plus de place dans ce schéma. Mais Bloch conforte la vision des Paris : la linguistique montre les racines teutonnes du français. Qu’il y ait une dose de germanique dans notre langue ne peut être nié. Il y a aussi de l’arabe ce qui ne fait pas du français une langue  sémitique.

 

Il est temps de nous débarrasser de cette vieille lune et d’affirmer avec force que le français est une langue romane avec des traces de dialectes germaniques souvent imposées par la force. Cesser enfin de valoriser un peuple qui n’a eu de cesse que de nous conquérir.

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