jeudi 4 septembre 2014

MISTRAL PERDANT

La bonne nouvelle, c’est qu’un mec au moins va améliorer ses chiffres (en hausse) : le directeur du Pole-Emploi de Saint Nazaire.

Résumons. La Russie commande à Sarkozy deux navires de guerre, deux merveilles de technologie française. On les appelle des bâtiments de commandement, mais ils sont aussi un peu opérationnels. La Russie commande et paye. On appelle ça un contrat. Personne ne dit rien.

Et donc on construit. Les Russes choisissent le nom des navires. Sont pas compliqués les Russes. Celui qui va sur le Pacifique, on l’appelle le Vladivostok, celui qui va en Mer Noire, on l’appelle le Sébastopol. Pour le Mourmansk, on verra plus tard. Parce que, vu l’état de la marine russe, ces deux contrats, c’était juste un début.

La Russie et l’Ukraine se fritent un peu. C’est bien compliqué, ça fait des morts. Mais voilà que le « grand frère américain » fait les gros yeux. Il a signé le contrat ? Non, mais il s’invite.

Et donc le gouvernement français « suspend » le contrat. Moi, j’imaginais que mon gouvernement dirait au « grand frère » : mêle toi de ce qui te regarde. Les bateaux valent un peu plus d’un milliard d’euro, si tu veux pas que je les livre, paye. Mais non. Mon gouvernement prend ses ordres à Washington.

Mais on est dans l’OTAN ? Et alors ? Ce qu’on suspend, c’est le Vladivostok qui va aller dans le Pacifique. Le Pacifique, c’est pas l’Atlantique Nord, non ? Ou alors, faut refaire les cartes.

Le gouvernement « suspend ». Unilatéralement. Ça s’appelle « rupture de contrat ». Va falloir payer si on applique pas le contrat. Mon gouvernement s’en fout. C’est moi qui paye. De plus en plus difficilement, d’ailleurs.

Sans compter que la parole de la France, va en prendre un vieux coup. T’imagines ? Tu signes avec un pays et, au moment de livrer, il déchire le contrat.

Faut se mettre à la place d’Obama. Le Pacifique, il considère que c’est sa mer. Déjà quand les Chinois ont lancé le porte-avions Liaoning, il a râlé, Baraque… Si la partie occidentale du Pacifique se renforce, ça lui fait pas plaisir. Il va pas entretenir une flotte juste pour protéger San Diego, quand même ! Et donc, comme il veut le beurre et l’argent du beurre, la tranquillité dans le Pacifique ouest et payer le moins possible, il présente la note aux contribuables français. Au premier rang desquels les futurs chômeurs de Saint Nazaire.

Un peu de cohérence aurait consisté à protester à propos du Sébastopol. Sébastopol, c’est en Crimée (ex-Ukraine), et donc on aurait pu comprendre. Encore que si tu vas voir les bateaux ukrainiens à Balaklava, le risque de conflit maritime en Mer noire est faible. Les bateaux ukrainiens, ils tiennent par la peinture. Mais bon, on peut admettre.

Sauf que le Sébastopol, il est livrable au printemps et que Baraque voulait des actes immédiats, histoire d’essayer de bloquer Poutine auquel il ne comprend rien. Et donc, il demande à Hollande de s’y coller.

Les diplomates accumulent les textes : tel accord de 1994, telle résolution de 1997. C’est totalement inutile, on est passé au-delà. Poutine n’envahira pas l’Ukraine (je veux dire officiellement, comme Adolf avec l’Anschluss). Il va pourrir la situation jusqu’à ce que l’Ukraine (ou des gros bouts d’Ukraine) tombent dans l’escarcelle russe. Il n’envahira pas non plus les pays baltes ou la Pologne qui sont dans l’UE. Ni la Bielorussie tant qu’elle le suivra. Il utilise une tactique vieille comme le monde : attendre que la population, ou une partie de la population, demande son intervention. Et même là, il fera un peu sa chochotte.

En attendant, tout le monde regarde l’Ukraine. Moi, qui suis un vieux joueur de go, je me dis qu’il faut regarder ailleurs. Et si la nouvelle la plus importante était l’ouverture par Al-Qaïda d’une branche dans le sous continent indien ? Mais ils sont déjà au Pakistan. Bien entendu. Sauf qu’il y a autant de musulmans en Inde qu’au Pakistan. Le terreau est là. La graine arrive. Qui la plante ? Et qui va l’arroser ?

J’ai bien une petite idée mais ça nous entrainerait loin du Vladivostok. Qui est un Mistral. Perdant.

On en reparlera….

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