lundi 27 août 2018

NATIONS DE GAUCHE

Bien, voilà qu’on découvre que le nationalisme est vivace dans les pays de l’Est. Vivace au point de menacer l’Europe. Mais, les enfants, ça n’a rien de nouveau. Simplement, on vous a baladés.

Au départ, c’est une simple chanson. L’Internationale. Hymne de la gauche. Depuis Marx et son « Prolétaires de tous les pays…. », la gauche refuse le nationalisme. Mais la réalité est toute autre. La gauche se structure autour de quelques organismes : l’Internationale socialiste, le Komintern. Organismes qui regroupent des partis nationaux et communistes. Tous. Tous les organismes internationaux fonctionnent sur la base de la Nation. C’est bien connu. Les travaux de Chalmers Johnson l’ont montré pour Mao et Tito. Ce dernier crée le nationalisme yougoslave, un pays que Marx ignorait. Il va jusqu’à fusionner le serbe et le croate pour inventer le serbo-croate, langue nationale.

La gauche est profondément nationaliste. Souvenez vous du PCF et de Georges Marchais. L’a t’on assez moqué ? Marchais connaissait ses troupes. Il savait que le socle du territoire lui était indispensable, il lui fallait des hommes et des femmes  avec une culture et un territoire communs. A commencer par la langue. Il faut parler pour refaire le monde.

A l’Est, l‘enseignement du russe est presque obligatoire : ce sont des pays frères, mais le chapeau du nationalisme couvre les cheveux de l’international. Même les pays non-slaves comme la Hongrie et la Roumanie entrent dans le moule forgé par le Komintern et le russe est la langue quasi-officielle des peuples du Pacte de Varsovie. L’internationalisme est adapté. Pendant un demi-siècle, cette fiction va survivre.

Les  pays d‘Europe de l’Est sont les héritiers de cinquante ans de nationalisme exacerbé caché sous la défroque du communisme. Les populistes y sont les continuateurs d’une politique de l’exclusion et du rejet. Les grillages dont ils s’entourent ne sont que les enfants du mur de Berlin. Ils aiment l’Europe si elle les protège. Ils ont toujours été protégés, surtout par l’URSS. Ils attendent que ça continue. Et ça n’en prend pas le chemin.

Les remugles de la guerre froide peuvent faire exploser l’Europe. Les politiciens occidentaux se comportent avec la Russie de Poutine comme leurs papys se comportaient avec l’URSS de Staline. Le plus rigolo, c’est que ce sont les zélateurs du « monde qui bouge ». Tout ce qui s’est passé depuis vingt ans n’est pas pris en compte et la pensée du Quai d’Orsay est figée dans une immobilité qui serait stupide si elle n’était pas criminelle.

Alors, les héritiers du Komintern prennent des postures. Ils donnent à lire à leurs peuples une Europe connue, sauf que ce n’est pas celle choisie par les gouvernements libéraux. L’explosion est inévitable d’autant qu’elle s’accompagne d’une morgue insupportable. Nous voulons qu’ils adhèrent à une Europe qui ne leur laisse aucune place. Ils la quitteront donc.


On peut d‘ores et déjà acter la mort de l’Europe. C’est géographique. L’axe Rhin-Rhone de la France et de l’Allemagne va laisser la place à l’axe danubien. Le Danube n’est pas seulement une valse, il faudra s’en souvenir.

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