lundi 13 février 2023

CON COMME UN DÉPUTÉ

 Le temps passe et je perds mes notes. Je reviens donc de mémoire sur un incident au Palais-Bourbon lorsqu’un député exigeat d’un autre député qu’il retourne en Afrique. Il se trouve que le parlementaire ainsi interpellé était noir ce qui, en France, n’est pas inhabituel. Et donc, l’interpellé fit un scandale au motif qu’il avait été racisé.

 

Nous étions dans la discursivité et donc les maitres du discours se saisirent de la brève altercation et la disséquèrent avec gourmandise pour savoir ce qui avait été proféré. J’ai écouté nombre de commentateurs. Pas un seul n’a fait remarquer que l’Afrique est un terme géographique qui n’a strictement rien à voir avec la race et on peut être Africain et blanc. C’est le cas dans tout le Maghreb et même dans l’Afrique Subsaharienne. On peut aussi être Antillais et noir comme Madame Taubira, par ailleurs ministre de la République.

 

Ce que me dit cette altercation est avant tout la profonde stupidité du député concerné et l’abyssale imbécillité des commentateurs. Tout ce petit monde vit dans une parfaite déconnexion du réel, le monde de Tintin au Congo où la géographie vient polluer la sociologie. Les hommes politiques y ont quelque excuse qui se battent jour après jour pour atteindre à la stupidité de leurs plus stupides électeurs : un homme, une voix. Les journalistes pensent seulement à l’audimat, ce Gallup de la pensée, et ont oublié leur mission première : éclaircir l’information, remplacée par un bouillon de stéréotypes.

 

A cet égard, personne ne dit que la prétendue « déconstruction » est seulement le remplacement d’un bouquet de stéréotypes par un autre sans que le public soit dupe. Un élève est viré de son école pour avoir refusé la binarité du genre, mais personne ne va jusqu’au bout : que les députés exigent donc, par la loi, le remplacement de toutes les toilettes publiques à deux genres par des toilettes à trois genres. Une proposition de loi dûment signée et publiquement acceptée. Après quoi, on comptera les cadavres de ceux qui n’auront pas été réélus.

 

Il faut répondre aux questions simples. Il y a trois genres ? Quelle est la formule chromosomique du troisième ? Les déconstructeurs bottent en touche : le troisième genre est social, pas biologique. On l’oublie trop souvent mais le racisme a été vaincu par les arguments biologiques, notamment liés à la reproduction. Ces arguments semblent oubliés. Deux poids, deux mesures. Mais le sociologique permet le gloubi-glouba, humus putride de la pensée. On me l’a dit « Tu sais bien qu’Africain veut dire noir ». Non…Je ne le sais pas et je ne veux pas le savoir.

 

Je ne veux pas être con comme un député

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire