mardi 11 octobre 2011

JE N’IRAI PAS AU SECOND TOUR

Lundi matin…. C’est reparti pour les tractations, les négociations, le grand souk des reports….

Je n’irai pas au second tour.

Je n’ai pas voté pour Hollande à cause de la couverture de Match pour le référendum sur la Constitution. Vous vous souvenez ? François et Nicolas, souriants, côte à côte, même blazer, même cravate, bonnet blanc, blanc bonnet, d’accord tous deux pour une Europe que je rejetais. François, tu es d’accord avec Sarko ? Alors, pourquoi tu te présentes contre ? Pas la peine de m’expliquer que ci, que ça, qu’il y a des circonstances où… Sur l’essentiel, tu es d’accord et tu l’as montré avec fierté. Tu as changé ? Alors, viens t’en expliquer, viens t’excuser en t’humiliant comme l’Empereur à Canossa. Viens t’humilier pour retrouver ta dignité. Mais tu n’auras pas ma voix.

Je n’ai pas voté pour Aubry à cause de son père, la cheville ouvrière de cette Europe des marchés que je rejette depuis des années. Depuis le jour, avant Maastricht, où Jacques Calvet, patron de Peugeot, est venu m’expliquer à la télé que l’Europe, c’était bien pour lui. Si cette Europe est bonne pour un patron du CAC40, alors elle ne peut pas être bonne pour un con de base comme moi. Calvet et moi, nous n’avons pas la même vie, pas les mêmes intérêts, nous ne naviguons pas dans le même bateau. Mais c’est le bateau de Martine (http://rchabaud.blogspot.com/2011/07/madame-fermeture.html )

De toutes façons, François et Martine auront tous deux envie de sauver les entreprises dirigées par leurs copains énarques. Ils sont pour le changement, mais pour le changement de promotion : on remplacera un énarque de 1990 par un énarque de 1996.

Mais fondamentalement, je n’irai pas au second tour parce que le mec pour qui j’ai voté se demande à qui il va donner SES voix. Mais, coco, j’ai voté pour toi mais je ne t’ai pas donné ma voix. Elle n’est pas à toi, mais à moi. Tu fais bon marché de ma liberté, il me semble. C’est un vote, pas une cérémonie d’adoubement d’un homme-lige. Je ne me suis pas mis entre tes mains, je ne t’appartiens pas. C’est moi qui choisis, pas toi.

J’aurais aimé plus de classe. Que Martine accepte sa défaite et qu’il n’y ait pas de second tour. Les choses sont claires. Toute la semaine, on va discuter, négocier, merdifier en coulisses. Les calculettes sont sorties : la moitié des votants de l’un pour l’autre avec un pourcentage d’incertitude. On va choisir de nouveaux « éléments de langage » pour séduire et faire basculer. La gauche de Guy Mollet a remplacé la gauche de Robespierre. Hollande fait semblant de découvrir que le peuple souffre. Il va « en tenir compte ». Fallait y penser avant, ma puce.

Sans moi. C’est vrai que j’y croyais pas trop mais ça valait le coup d’essayer. En toute logique, Montebourg n’a pas le choix. Il représente un votant sur cinq qui a choisi une voie autre. Qu’il se retire sur l’Aventin, qu’il laisse barguigner cette gauche d’épiciers, médiocre et calculatrice dont nous ne voulons plus parce qu’elle nous tuera aussi sûrement que la droite. Calculatrice parce que ce que veut cette gauche, c’est séduire le centre. On le sait bien que les élections se gagnent au centre, cet informe marais de gens sans honneur et sans dignité, cette taupinière de petits bourgeois qui vote Pétain en 40 et acclame De Gaulle en 44. C’est avec ça que vous voulez gouverner ? Sans moi.

Je dois penser à 2002 ? Mais j’y pense. Je ne veux pas une gauche au pouvoir pour faire une politique de droite et appliquer un programme qui n’est pas socialiste, comme disait Jospin. Autant laisser la droite gérer à droite. Du moins est-ce clair. Si t’es à gauche juste pour être ministre et avoir une auto qui fait pin-pon, alors nous n’appartenons pas à la même gauche.

Vendredi, j’ai rencontré Philippe Poutou. C’est un homme digne.

On en reparlera…

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