mercredi 27 novembre 2013

LES BOBOS BOUDDHOLATRES

J’en ai un peu marre de la doxa tibétolâtre qui vient me polluer les neurones. Doxa basée sur le prétendu non-respect des droits de l’Homme par la Chine.

Alors, essayons d’être clairs.

Les hommes naissent libres et égaux en droits. Les distinctions ne peuvent être fondées que sur l’utilité publique.

Ça, c’est l’article 1. Article 1 que nous, Européens, sommes infoutus de respecter. Quoi ? Qu’est ce ?

La vérité. Neuf états européens sont des monarchies dirigées par des familles régnantes. Je voudrais bien qu’on m’explique comment des pays où, lorsqu’une tête couronnée expulse un gnard, les autres gamins sont les « sujets » du précédent, peuvent prétendre à respecter cet article 1. La monarchie est un crachat à la gueule des rédacteurs de la Déclaration. Nous acceptons pourtant ces monarchies, voire nous les approuvons, mieux, nous les exaltons (on vient de vivre coup sur coup le jubilé de la royale ménopausée et la naissance et le baptême d’un chiard appelé à régner sur les autres, c’est leur conception de la démocratie).

Il est possible qu’il y ait reproduction des classes dirigeantes en Chine, mais pas plus qu’en France, et plutôt moins que dans une monarchie. Et les traitement diffèrent. Deux corrompus, Cahuzac et Bo Xilai, lequel est en prison ? Pas le Français.

L’égalité des droits dans le Tibet ancien ne me paraît pas non plus une évidence. Un lama ne sert à rien, un rimpoche, non plus. Il y a une distinction entre le paysan de base et le supérieur de monastère mais il faudra m’expliquer en quoi cette distinction est « fondée sur l’utilité commune ». Si le clergé était utile, ça se saurait quand même !

Il n’y a jamais eu autant d’écoles au Tibet. Jamais autant de routes et de voies de communications. Les famines ont été éradiquées, le système de santé n’est sûrement pas parfait, mais il existe. Un peuple a t’il besoin d’écoles ou de moines ? Lui faut-il des chirurgiens ou des rimpoches ? Répondre à ces questions, c’est se positionner politiquement, intellectuellement et humainement. Je me suis déjà énervé sur ce sujet (http://rchabaud.blogspot.fr/2013/11/les-droits-de-lhomme-2.html)

Et la culture ? Mais elle survit la culture !! Les monastères sont parfaitement entretenus, les bibliothèques existent toujours, les écoles tibétaines propagent la langue et l’écriture, il vous faut quoi en plus ? La culture chrétienne n’a pas été entravée par la Révolution française. Nous avons tous accès aux textes, et même à des textes longtemps planqués comme les Evangiles apocryphes, la peinture n’a pas été censurée, les églises sont bien entretenues, les monastères préservés. La culture chrétienne est offerte à tous. Le savoir chrétien est à la portée de n’importe qui. C’est la pratique qui a été battue en brèche, la pratique qui a si longtemps offert à la Calotte des exonérations d’impôts, des droits relevant de l’injustice, une position sociale injustifiée. On n’a pas besoin d’un curé pour connaître le christianisme, il me semble même qu’un peu d’agnosticisme puisse être utile. On n’a pas besoin de pratiquer pour connaître et j’ai eu des profs qui m’enseignaient le bouddhisme sans fréquenter les pagodes. Bouddhisme qu’ils connaissaient mieux, y compris en lisant et en traduisant les textes originaux, que beaucoup de bouddholâtres actuels.

Alors, OK, ce qui est menacé, surtout par lui-même, c’est le clergé. Ça n’a aucun intérêt. Nous avons dix fois moins de curés qu’il y a cinquante ans, ça ne menace pas la culture chrétienne.

Quant aux curés en soutane jaune, il faut bien choisir les mots. Il n’y a aucune immolation. L’immolation est un sacrifice offert à la divinité. Le bonze qui se carbonise s’offre en sacrifice, c’est un libre choix, librement décidé, une affaire entre lui et le monde des esprits. Ce n’est pas un suicide que le bouddhisme réprouve.

En réalité, un bouddhiste croit en la métempsychose. Il se réincarne après sa mort, il revit, il renaît. La mort n’a aucune importance pour lui, c’est juste un passage. En grattant son allumette, le mec s’offre simplement une vie future. On ne pleure pas sur une naissance, doit on pleurer sur une renaissance ?

Avec tout ça, on baigne dans la manipulation, mais surtout dans l’incohérence. On se fait badigeonner la tronche d’affect et de larmes bon marché. Les midinettes modernes s’offrent un roman photo à base de mandalas. Elles offrent surtout à certaines officines de désinformation une caisse de résonance où se mêlent allègrement politique et bons sentiments. On a déjà connu ça avec les Peace Corps. MacCarthy-Ricard, même combat ? Y'a des chances.

Il fallait que ce fut dit. On en reparlera certainement car on n’a pas fini d’en bouffer du curé admirable.

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