mardi 10 mai 2011

PAS UN SOU POUR LE MEDIATOR

Indemniser les victimes du Mediator ? Et puis quoi encore ? C’est majoritairement des gens qui voulaient pas bouffer, des tue-le-plaisir, des quasi pas humains. Parce qu’entre nous, se priver du plaisir de bouffer, faut pas être humain.

Ils étaient trop gros ? Non. Ils se trouvaient trop gros. Ils étaient obsédés par la communication débile des journaux féminins qui répètent à l’envie que le gras tue l’amour. Ils vont chouiner chez leur médecin : faites moi maigrir, filez moi un régime, médicalisez moi au max pour que je rentre dans du 32. On nous l’a pas dit : c’est quoi, majoritairement, le sexe des victimes du Mediator ? Des femmes ? En tous cas, à la télé, on voit que des femmes.

Le médecin, il prescrit. Il sait rien de sa patiente. Rien d’intime, je veux dire. Rien de ce qu’elle bouffe, de sa vie, de ses fréquentations. Il ne sait que ce qu’elle raconte. Que sa vie est un enfer. Que son mec s’est barré. Qu’elle ose pas aller à la plage. Le coupe-faim et les bouillies qui remplacent la blanquette, c’est la solution la plus facile. Alors, il prescrit. Il se dit qu’elle ira mieux dans sa tête. Il ose pas lui dire de se mettre au tabac. Le tabac, c’est un coupe-faim. En plus, souvent, la grosse qui chouine, elle a pris ses kilos parce qu’elle a arrêté de fumer. Ben, fallait pas écouter la pub, ma cocotte.

On le dit pas assez : les patients qui pleurent, c’est eux qui le plus souvent ont demandé le remède miracle. Pas pour des raisons médicales, pour des raisons d’idéologie conventionnelle, pour obéir à une image médiatique. Moi, je les plains pas. Et je pense que, si on doit indemniser les victimes, il faut que la presse féminine et les sites internet qui ont parlé en bien du Médiator doivent mettre la main à la poche. Le fait générateur, comme on dit en droit des assurances, c’est eux.

Ce qui m’emmerde au plus haut point, c’est que ce truc a coûté plus d’un milliard à la Sécu. A moi par définition. J’ai payé parce que des connasses se trouvaient trop grosses à la plage. Comprenez que ça m’énerve un peu. Pas la peine de me dire que l’obésité est un problème de santé publique. Neuf fois sur dix, dans la prescription de coupe-faims, on n’est pas dans l’obésité pathologique. On est dans le culte de l’image, le culte du corps, le fascisme ordinaire. Ben oui. Allez voir les sculptures d’Arno Breker, artiste favori de Hitler, et lisez ses écrits. Vous verrez si le culte du corps n’est pas fasciste.

Toute l’industrie du régime, du coupe-faim, de l’anneau gastrique repose sur d’immenses mensonges et sur une immense culpabilisation. On en a déjà parlé. La bouffe qui fait grossir les hommes comme des cochons (http://rchabaud.blogspot.com/2011/02/les-gosses-et-les-cochons.html) .Tu bouffes rien et tu grossis quand même. Personne ne peut comprendre. Les pseudo-nutritionnistes qui ne savent rien des interactions entre aliments ingérés (http://rchabaud.blogspot.com/2011/04/la-mort-de-nos-gosses.html ). On veut te faire croire que tu grossis parce que tu manges trop ou que tu ne sais pas te nourrir. Faux. Tu grossis parce que tu manges mal vu que tu n’as plus le choix de ce que tu manges. Tu ne manges pas mal parce que t’es un con, tu manges mal parce que tu n’as pas le choix. Que les magasins regorgent de bouffe industrielle et nocive. Et surtout qu’il n’y en a pas d’autre. Et la communication vient porter le coup de grâce.

Si t’as pas encore compris que la communication se fout totalement de ta santé et n’existe que pour les profits de ceux qui communiquent, alors tant pis pour toi. Bouffe leur merde, grossis, prend des coupe-faims et acceptes-en les conséquences.

Un autre exemple. Merci à l’INRA qui a démontré que les fromages au lait cru, en vieillissant, développaient des germes dont la combinaison faisait barrage à la Listeria. En clair, la Listeria, c’est que pour les fromages au lait pasteurisé ou thermisé. Vu la dangerosité de la Listeria, on devrait supprimer les fromages au lait pasteurisé. Sauf que « pasteurisé », ça renvoie au grand Pasteur, l’icône de l’hygiène contemporaine. Qui peut imaginer qu’un fromage étiqueté Pasteur peut être plus dangereux qu’un fromage de plouc ? Et puis supprimer les fromages au lait pasteurisé, ça met en danger plein de grands groupes, des emplois, des usines et des bénéfices. C’est moins cher de rappeler quelques lots quand y’a un problème.

Bien manger, choisir les produits qu’il faut au moment où il faut, c’est un combat de tous les jours. Un combat qu’on ne peut mener que si on a les savoirs et le pouvoir de les mener. Du temps et de l’argent. Du savoir pour douter et chercher. Du savoir pour discriminer. Or, tout ceci nous est refusé. Ce n’est pas une fatalité. Juste un système économique appuyé sur le politique. C’est vrai que quand ça merde, ça coûte. Mais ces coûts sont insignifiants par rapport aux profits. Le Mediator va coûter quelques milliards d’euro. Mais qu’a rapporté Servier en trente ans ? En impôts, en salaires, en consommation, en PIB. ? Vous gourez pas, les mecs. C’est comme ça qu’ils comptent ceux que vous élisez, élection après élection. Et nous, on applaudit.

J’ai le souvenir d’un Ministre socialiste de l’Agriculture, Jean Glavany pour ne pas le nommer, déclarant dans un discours : « Grâce à cette IGP, nous allons pouvoir produire plus de deux millions de jambons artisanaux par an ». Et la foule d’applaudir. Personne n’a remarqué (j’y étais, je peux témoigner) que « deux millions » et « artisanaux », c’était totalement incompatible. Qu’on était dans l’absolu foutage de gueule. Plaudite, cives !

Et Servier, alors ? Servier a menti, Servier a truqué les rapports scientifiques, Servier a stipendié des experts. De la concussion à la mise en danger de la vie d’autrui, voire à l’homicide par imprudence, les chefs d’accusation sont innombrables. Je laisse aux juristes le soin d’en faire la liste. Le patron de Servier, le responsable suprême, est médecin. Il a fait passer ses profits avant son éthique. Ce seul fait justifie amplement que Servier soit rayé de la carte sanitaire. Qu’il soit vendu à un autre labo et que l’argent de la vente soit versé à la Sécu. Pas aux malades. Ne pas être mince n’est pas une maladie. Juste un fait social.

On en reparlera…..

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