samedi 14 mars 2020

FALLAIT Y PENSER

Hou là !! Le coronavirus va coûter un max. Ben oui. C’était prévisible et d’ailleurs, ç’avait été prévu avant que Macron et sa bande de bras cassés succédant aux ringards majuscules qui nous gouvernent depuis des années ne suppriment les protections. « Quoi qu’il en coûte » dit le nain intellectuel qui n’en a rien à foutre parce que ce n’est pas à lui que ça va coûter.

Pour comprendre le mécanisme et le résultat, il faut regarder les GOPÉs. C’est vachement officiel. Ainsi appelle t’on les Grandes Orientations de Politique Économique élaborées par Bruxelles. Bon. C’est des orientations, rien de bien contraignant. Que tu crois !! Si tu respectes pas, t’as une amende. Et pour être bien sûr que tu la payes, le montant de l’amende est versé avant par les Etats. C’est une sorte de cautionnement. Un peu comme si tu devais bloquer 400 ou 500 euros au Trésor Public avant de prendre ta voiture au cas où tu te ferais flasher. C’est pas une contrainte, c’est du racket.

Regardons donc les GOPÉs de 2019. L’introduction semble un gloubi-glouba de généralités en novlangue, mais restons attentifs. Par exemple : » Les mesures visant à simplifier le système d'imposition et à réduire les restrictions réglementaires aideront à répondre à la première recommandation relative à la zone euro concernant l’environnement des entreprises ». Compris ? La première recommandation protège l’environnement des entreprises, pas des simples citoyens.On rentre ensuite dans le détail : « Les dépenses de santé n’ont cessé d’augmenter au fil des ans. Les dépenses totales ont été estimées à 11,5 % du PIB en 2017, soit le niveau le plus élevé parmi les pays de l’UE membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Une nouvelle réforme du système de santé a été annoncée à l’automne 2018, et un projet de loi présenté le 13 février 2019 ». Bon, c’est dit : on se soigne trop… Ou on est trop malades, va savoir. Mais Macron agit et Bruxelles est content. Enfin, pas trop : « La réforme annoncée du système de santé ne prévoit pas de révision de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM). Cette norme de dépenses concerne un tiers des dépenses de sécurité sociale. Bien qu’il soit respecté depuis 2010, l’ONDAM a déjà été relevé à trois reprises depuis 2017. Pour la période 2018-2020, l’objectif de croissance des dépenses initialement fixé à 2,1 % a été porté à 2,3 % dans la loi de finances 2018, puis à 2,5 % dans la loi de financement de la sécurité sociale 2019. Ce relèvement permettra de tenir compte dans une certaine mesure des dépenses supplémentaires liées à la mise en œuvre du plan Ma santé 2022».
Avez vous compris ? C’est clair. La France se soigne trop. Ou bien elle est trop malade. Quoiqu’il en soit, il importe de baisser nos dépenses de santé. Ainsi en a décidé Bruxelles. Et Macron, obéissant, a lancé des mesures provoquant un tollé chez les soignants auxquels il lèche le cul parce qu’il en a besoin. Moi, je rêve d’un médecin disant à Riester : tu es malade ? démerde toi…ou, à tout le moins désolidarise toi de Bruxelles qui veut ma mort….et la tienne.
Le mélange des genres caractérise Bruxelles. Le rapport semble clair : « De manière générale, le système français de protection sociale est efficace pour réduire les inégalités et la pauvreté. ». Mais le système français est un système global qui considère la santé comme un élément de lutte contre la pauvreté car la maladie éloigne des revenus. On ne peut pas détricoter l’ensemble.
En fait, on ne peut rien détricoter. L’épidémie affecte l’économie : les économies réalisées depuis des années vont disparaître en quelques semaines, comme un lavabo qui se débouche brutalement. Le déficit qui devait être contenu va exploser. Fallait y penser avant. Gouverner, c’est prévoir.

Belle citation quoiqu’incomplète. Car elle a deux parties : « Gouverner c’est prévoir, car ne rien prévoir c’est courir à sa perte. » Nous y sommes. Ni Bruxelles, ni Macron, n’ont prévu quoique ce soit. Mais, disent les imbéciles, on ne pouvait rien prévoir. On ne pouvait pas prévoir ce virus, on pouvait prévoir une pandémie. De la peste noire à la grippe espagnole, on a eu des pandémies et on en aura encore. Des nouvelles, des inconnues. Quand elles arrivent, on peut être prêt. A condition d’avoir gardé des hôpitaux dans des endroits peu rentables quand tout va bien, d’avoir éradiqué les déserts médicaux pour avoir partout des professionnels mobilisables.
Dans le collimateur de Bruxelles, il y a les professions réglementées dont font partie les pharmaciens. Notre pays est couvert de pharmacies qui assurent la distribution des médicaments partout. La distribution mais aussi la fabrication : aujourd’hui ils fabriquent les gels hydroalcooliques dont manquent les fabricants. Et demain ? Les préparations magistrales sont passé de mode….Mais gouverner, c’est se foutre de la mode

Avant de détruire, faut réfléchir. Réflechir vraiment. Pas comme l’autre zozo qui a vendu la sidérurgie au sadhou en smoking sans penser qu’il mettait en d’autres mains le matériau qui permet de construire des sous-marins ou des avions de chasse. Réfléchir à ce qui permet de protéger les citoyens au cas où…. Au cas où arriverait ce que personne ne pouvait prévoir.

Et protéger les gouvernants des dangers qui les menacent. Le Medef par exemple qui devrait être interdit pour propagande mensongère ou atteinte à l’intégrité de l’Etat. L’Etat veut aider les entreprises ; on peut le comprendre. Les premiers à tendre la sébile sont les entreprises de l’événementiel et de la culture. L’Etat a t’il besoin d’organisateurs de fêtes ? Allons nous confondre la Comédie française et le proprio d’un théâtre de boulevard ? Nous sommes encore dans une crise qui a vu manifester le corps de ballet de l’Opéra, recru de coupes budgétaires au profit de manifestations médiocres que la rue de Valois porte à bout de bras. La réflexion admet peu le mélange des genres. Le tourisme rapporte. Oui. Le tourisme réceptif rapporte car il vide les poches des étrangers. Le tourisme français à l’étranger coûte car il vide les poches des Français. Ne jamais mélanger.

Fallait y penser. Y penser en intégrant le territoire à la pensée. C’est sur le territoire qu’on vit, qu’on meurt….et qu’on paye. Et la note promet d’être salée. Fallait y penser en comparant ce qui est comparable. Oui, notre modèle social est plus coûteux que le modèle allemand. On s’en fout, on y tient car on tient à être protégés. On verra bien sur le long terme. Et oui, c’est un choix idéologique, un choix éloigné de l’idéologie bruxelloise. Mais nous n’avons aucune raison d’en changer.

Après tout, il suffit de dire non et que l’Europe nous vire….ou accepte notre modèle.





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