vendredi 27 mars 2020

MANGER SON CHAPEAU



Bon. Rien n’est encore publié mais la soupe frémit dans le vieux pot. Eaoult a raison. Ça fait un mois qu’il teste, à l’arrache, en se faisant flinguer par un gros paquet de confrères qui dénoncent ses méthodes. A l’arrache ce qui lui permet d’inclure dans sa cohorte des hommes politiques comme Valérie Boyer (oui, c’est un homme politique, un élu de la Nation). Des « people » que la presse monte en épingle et qui rejoignent le camp de Buffalo Bill.

Et voilà qu’hier, quasi en loucedé, Véran publie un décret modifiant un décret du 23 mars et autorisant l’administration de chloroquine associée à un antivirus. « pour le traitement du covid-19 ». Y’a quelques réserves : prescription réservée à certains spécialistes, fermement encadrée. Mais y’a plus fort : exportation de la chloroquine interdite « pour assurer l’approvisionnement de la Nation » et abrogation de l’AMM pour le mélange  marseillais

Décryptons. Raoult n’a rien publié mais ça fuite : les résultats sont globalement satisfaisants, ça va sortir et le train doit être pris avant de démarrer . Véran s’y colle. Il va servir de fusible positif. Si, au dernier moment, Raoult s’est planté, Véran prendra une petite claque. Dans le cas contraire, Macron reprendra la main. Garde moi la place !! Buzyn va morfler, elle va porter son mari comme Véronique portait le suaire de Turin Elle a pas de bol mais, bon, le mariage c’est pour le meilleur et le pire.

L’essentiel, les modes de pensée, ne sera pas analysé. On va filtrer l’écume des mots, sans écouter les vrais philosophes. Eric Cantona, par exemple. Il a bien vu, lui, qu’il s’agissait d’une lutte entre l’OM et le PSG et que la presse et les réseaux sociaux suivaient l’équipe parisienne, comme toujours… Cantona, il sait reconnaître les capitaines et les meneurs d’hommes. Je sais, c’est seulement un footballeur mais il vient du plus haut niveau. Un grand footballeur pense mieux qu’un petit sciencepotard.

Macron a pas de bol. Il va essayer de récupérer mais comme il ne sait rien et que son entourage est pitoyable, il va oublier que le protocole Raoult passe par des tests à grande échelle qu’il ne peut assurer. Il va donc faire ce qu’il fait le mieux : promettre, oubliant qu’il a organisé la désorganisation et que son peuple le sait. Ses appels à l’unité nationale restent lettre morte ; il paye les fractures qu’il a créées, à commencer par l’ISF. Mais également toutes les phrases méprisantes et l’arrogance du bon élève. Il va découvrir que le peuple n’aime pas les bons élèves et que Pasqua buvant un jaune au rade du coin pèse plus que Castaner en boite de nuit avec un single malt.

C’est le début de la fin…. Macron est face au seul ennemi qui compte : la mort, et il se révèle tel qu’il est : versatile, tergiversateur, un peu procrastinateur, entouré de courtisans hors sol qui ne servent à rien. Le bon élève est dépassé par une situation non prévue dans ses cours. Ce n’est pas une excuse, à peine une explication.

Devant son peuple, le roi est nu désormais. Nulle parole pour se défendre. Nulle excuse acceptable. Tu savais tout, tu n’as rien fait. Terrible reproche : ne rien faire. Les mots ne sont pas les choses et parler n’est pas faire. Les mots n’arrêtent pas la mort. Tu as laissé mourir ton peuple. Le peuple aurait accepté la défaite, il n’accepte pas l’inaction.

Conduire un peuple est d’abord créer les conditions du rassemblement. Manu n’a jamais su faire. L’arrogance, c’est penser qu’on est plus crédible que Cantona ce qui, dans les urnes, reste à prouver.

Il lui reste à manger son chapeau. Ce qu’il va faire. Avec des mots, des circonlocutions, des discours convenus qui ne convaincront personne mais qui feront bêler de joie les derniers courtisans.

Dernier exemple. Interview ce soir d’un patron de labo. J’y apprends, pantois, qu’on ne peut pas tester car le stock et la production à venir du fabricant italien d’écouvillons (les grands coton-tiges qu’on colle dans le blair) ont été achetés par Trump et enlevés aussi sec par l’US Airforce.. Première remarque : on est incapables de produire des machins aussi hautement technologiques que des coton-tiges. Ou un substitut. Deuxième remarque = tout le monde affirme que Trump est un gros con, mais sur ce coup, il nous baise majeur. Audiard : un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche.

Macron s’en fout : il aide les start ups, les mecs qui produisent plus de vent que de coton-tiges et, demain, il lance un TGV  pour amener chez moi où le virus est inexistant, le résidus des contaminés du pasteur alsacien.


On va lui offrir du piment d’Espelette. Il parait que ça donne bon goût aux chapeaux.

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