Anecdote personnelle. Je termine un synopsis
post-apocalyptique sur le thème : comment peut se reconstruire une société
dans un monde dont il ne reste que des décombres ?
Première joie : tous les quadragénaires qui le lisent
ne tarissent pas d’éloges. J’en prends et j’en laisse. Un projet n’est bon que
quand il est réalisé.
Première baffe : un de mes contemporains et amis me
file un roman américain en affirmant que le sujet a déjà été vachement bien
traité.
Ben non. Le roman en question traite de la survie d‘un
individu dans ce type d‘environnement. Un individu. Seul avec son gniard. Moi,
je pense à la manière dont se reconstruit une société. Pas un connard égotiste
qui ne peut arriver à rien tout seul. Personne n’arrive à rien tout seul. Quel
que soit l’environnement, le solitaire est condamné.
Du coup, je vais me promener ici et là et je découvre
pourquoi je déteste la littérature américaine contemporaine, ce que j’appelle
la brisure Paul Auster. Dans les années 1980, la littérature américaine qui
était une littérature de la société devient une littérature de l’individu. En
gros, ça correspond à l’arrivée de Reagan. Avant Reagan, les grands écrivains
ne conçoivent leurs personnages que comme partie d‘un groupe, politique,
social, voire racial. Après Reagan, seul compte l’individu. Je caricature un
peu. A peine. Portnoy était politiquement chargé des discriminations, il finit
par tourner autour de son pénis.
Ce qui me frappe, c’est que c’est devenu l’alpha et l’oméga
de toute réflexion. Ainsi Trump. Tout tourne autour de sa personnalité, de sa
vulgarité. Comme si Trump était une sorte de Dieu sorti de nulle part pour
sauver (ou détruire) l’Amérique. Mais, Bon Dieu, il n’est pas seul !! Il a
été choisi, aidé, conseillé, et même financé, par des centaines de types dont
il est la marionnette, le porte-parole et le représentant. Le croire seul ,
c’est croire en la possibilité du changement On change Trump et tout va bien.
C’est ignorer tout ce qui est derrière lui et qui pousse, décide, transforme.
Tout ce qui restera après Trump.
Idem pour Macron. Lui, il est l’icône des sciencepotards. Il
plonge dans les sondages. La belle affaire ! L’oligarchie lui cherche déjà
un remplaçant. Il est peut être trouvé. Comme Emmanuel a remplacé François. Il
n’a aucun intérêt. Il a montré sa bonne volonté, il a détruit le code du
Travail, démantelé la SNCF, il va privatiser les machines à fric comme la FDJ.
S’il échoue, il sera remplacé comme une vieille serpillère.
Les groupes sont à l’œuvre. Partout et même en Europe de
l’Est. L’opposition, en gros, c’est la place de la Nation ce qui ne convient
pas du tout à l’oligarchie financière internationale qui a besoin des flux
ignorants des frontières. Aujourd’hui, refuser la frontière, c’est aimer le
capitalisme. Mais Trump est protectionniste !! Oui. Trump protège le
territoire de Wall Street. Mal, parce que le tissu est troué. Obama s’y est
pris comme un con. Il n’a pas su voir et expliquer à ses alliés (les mêmes que
Trump) que les USA n’avaient plus la prépondérance mondiale. Alors,
l’oligarchie a changé de candidat pour changer de politique. Parce que, eux
aussi, ils croient à l’individu. Ça marche pas non plus.
L’individu peut gérer sa vie ce qui n’est pas si mal. Pour
gérer un groupe, il faut penser, vivre et agir comme un groupe. Ce que font
tous les élus locaux qui ont du succès.
Sauf qu’ils ont compris qu’on vivait dans une société à deux
vitesses et donc une société à deux doxas, avec une bien-pensance de l’élite et
une bien-pensance du peuple. L’élite pense comme Attali, le peuple comme
Marine. C’est le peuple qui vote,
faut il le rappeler ?
Mais, on ne peut pas…. Si, on peut.. On perd des amis, on
gagne des voix. Les amis aident à s’aimer, les voix aident à être élu. Et non,
ce n’est pas de la démagogie. Et si ça en est, ce n’est pas grave. Un politique
a tout à gagner à aimer le peuple et tout à perdre à s’aimer.
Car, au bout, c’est ça.. Aimer l’individu, c’est s’aimer
avant tout. Est ce si important ?
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