J’avais écrit ça au moment du Bataclan. Puis oublié. Mais
toujours d’actualité.
La foire aux mots bat son plein. Le Président vient de
l’affirmer : nous serons impitoyables ! Tu parles ! Dans ce
monde où ne règne plus que l’affect, le pathos, la compassion devenue passion,
il veut nous faire croire qu’il fera de la politique sans pitié, alors que tout
son vocabulaire tourne autour de la sentimentalité la plus simple. Non, ces
attentats ne sont pas une horreur. Ce sont des actes de guerre. Et la guerre
n’est une horreur que pour les civils. Pour lui, ce devrait être son job. Ni
plus, ni moins.
Alors faisons un peu de sémantique
Terroristes. Non. Musulmans. Les huit mecs qui ont attaqué sont tous les huit
musulmans. Dans la Résistance, il y avait des communistes et des gens de
droite, des cathos, des juifs, des protestants et même des musulmans. Là, les
deux ensembles se recouvrent parfaitement. Le jour où des catholiques
participeront aux actions des jihadistes, on pourra causer. Pour l’heure, les
terroristes sont uniquement musulmans et donc j’ai toute légitimité à poser
cette équivalence. Je ne dis pas que tous les musulmans sont terroristes. Je
dis que tous les terroristes sont musulmans.
Il faut cesser de se voiler la face. C’est une guerre de
religion. Les jihadistes ont pour projet de faire régner l’Islam sur le monde.
Ils ne s’en cachent pas et se battent pour ça. Et donc la seule chose à leur
dire c’est : on n’en veut pas. A aucun prix. Demandez aux musulmans
modérés. Que l’Islam règne en France ne les offusque pas. Simplement, ils
laissent les autres faire le sale boulot.
Mais il ne faut pas stigmatiser !! Ben voyons. Au temps
fort de l’ETA, personne n’hésitait à parler de terroristes basques. Les Basques
non terroristes ne se sentaient pas « stigmatisés ». Deux poids deux
mesures ? Non. Basque n’est
pas une religion. Mais dès qu’un clergé quelconque est en jeu, la doxa se met
en branle. La religion fout la trouille, quelle qu’elle soit, vu que la peur,
peur de vivre, peur de mourir, est son fonds de commerce. D’ailleurs, chaque
chaine à son imam présentable. Celui de Bordeaux est omniprésent avec un
discours lénifiant que ses actes parfois démentent.
Impitoyable. On envoie des avions. L’aviation, c’est la
guerre médiatisée. Le pilote qui bombarde ne voit rien des conséquences de son
bombardement, que des images. Les images qu’on nous passe en boucle, ce sont
des décollages de nuit, images pour jeux vidéo. Aucune image qui pourrait
entrainer une quelconque compassion ou le moindre rejet. On est impitoyables
mais on fait gaffe à ne pas susciter la pitié. Poids de l'étymologie....
Ce siècle est religieux. Même ceux qui n’affichent aucune
religion ou n’en pratiquent aucune ont des fonctionnements religieux, des
fonctionnements basés sur la compassion, sur la rédemption, sur la charité,
bref sur tout l’arsenal de l’irrationnel religieux.
Nous sommes devenus faibles et couturés de peurs. Peur
de tuer des innocents, par
exemple. Alors que c’est le cas dans tous les conflits. Nos adversaires n’ont
pas de ces pudeurs. Justement ! me dit-on. Ne soyons pas aussi barbare.
Pourquoi ? La base de la communication, c’est d’utiliser le vocabulaire de
l’autre. Pour qu’il comprenne. Pour qu’il y ait un code commun. Là, nos ennemis
ont choisi le code, suivons les. Ils veulent la barbarie ? Soyons
barbares. Ils refusent la loi ? Ne laissons pas la loi qu’ils refusent les
protéger. Ils décapitent sans procès ? Ne leur offrons pas les procès
qu’ils rejettent. La phrase de Saint Just est toujours d’actualité. Pas de
liberté pour les ennemis de la liberté. Ce n’est pas renoncer à nos valeurs,
c’est simplement adapter nos valeurs à leur discursivité.
Ce qui me troue le cul, c’est d’entendre des parents de
victimes affirmer qu’ils n’ont pas de haine. Comment ? Un salopard tue ton
gosse et tu n’as pas envie de le venger ? Je dois être un peu rustique,
mais je ne comprends pas. Et je me fous qu’on me traite de barbare. Dans un
monde barbare, je suis mieux adapté.
On en reparlera …
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