lundi 27 septembre 2010

ET MON CHOCO BN ?

C’est la nouvelle du jour. Un groupe chinois, Guan Sheng Yuan, absorbe d’un seul coup, la Biscuiterie Nantaise (BN), créateur du Choco BN, et Delacre, le roi de la cigarette russe. Le Figaro nous explique doctement la stratégie de Guan Sheng Yuan, plus connu sous le nom de Bright Food.

Guan Sheng Yuan est une SOE, dans le jargon des économistes. SOE, ça veut dire State Owned Enterprise. En bon français « entreprise nationalisée ». Ce mot, « nationalisé », Le Figaro ne le prononce pas. C’est un gros mot pour Le Figaro, pour le propriétaire du Figaro, et surtout pour les lecteurs du Figaro. Faut pas désespérer Neuilly. Où va-t’on si les fleurons de notre industrie libérale se font bouffer par des entreprises nationalisées ?

Parce qu’en fait, c’est ça que ça veut dire. Nos entreprises « libres » passent entre les mains d’entreprises nationalisées. Collectivisées. Signe que la nationalisation, jointe à une belle planification, peut être plus efficace que le libéralisme.

Dites ça à des libéraux convaincus. Vous allez voir ce que vous allez entendre. Ho ! c’est pas pareil, c’est les Chinois. Les Chinois, ils sont capitalistes. La preuve, Guan Sheng Yuan est coté en Bourse. Ouais. Les plus grosses capitalisations de Shanghai, c’est des entreprises nationalisées. Ouvertement ou moins ouvertement, c’est selon. Ils ont compris, les Chinois. Tu mets des entreprises nationalisées en Bourse, les capitalistes occidentaux, ils se précipitent pour leur apporter du pognon. Peut-être qu’ils imaginent qu’ils seront majoritaires un jour. Même pas. Ils engrangent des dividendes. Des dividendes versés par le gouvernement chinois. Les capitalistes occidentaux détestent les entreprises nationalisées chez eux. En Chine, c’est pas pareil. Tout le monde sait qu’une entreprise nationalisée, ça coûte. Si ça rapporte, c’est pas vraiment nationalisé. Or, en Chine, une entreprise nationalisée, ça rapporte. Donc, c’est pas vraiment nationalisé. Et qu’est ce que tu réponds à ça ?

Les capitalistes occidentaux, ils ont une idéologie à deux vitesses. Ils détestent le marxisme, la collectivisation des biens de production et les gouvernements interventionnistes. Mais ils adorent le gouvernement chinois qui est un gouvernement communiste, planificateur, interventionniste. Les capitalistes occidentaux invitent dans leurs conseils d’administration des députés communistes à qui ils offrent le champagne. Le plus beau, c’est quand même le fils Giscard d’Estaing qui ouvre aux communistes chinois les portes du Club Med. Qu’en pense papa ?

Comment ça va finir ? Je veux dire dans un temps historique normal. Comment peut-on imaginer que le gouvernement communiste chinois va enrichir le capitalisme occidental pour les siècles des siècles ? Ce serait bien. Les Chinois bossent et produisent de la plus-value que les financiers occidentaux empochent. Sans bosser.

C’est ce qu’ils font aujourd’hui. Forcément, ils se trouvent malins.

On en reparlera….

2 commentaires:

  1. "Signe que la nationalisation, jointe à une belle planification, peut être plus efficace que le libéralisme."

    Marrant, j'y aurais plutôt vu le signe de l'esclavagisme dans les usines chinoises, approuvé par un État dictatorial. Mais bon... on en reparlera.

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  2. Ben oui, aussi...les conditions de travail en Chine n'intéressent pas les sociétés qui y font des affaires, ni les consommateurs qui se gavent de produits à vil prix Tout va bien, tant que les Chinois restent chez eux. Je crois fermement que notre capitalisme hypocrite est condamné. Et oui, on n'a pas fini d'en reparler.

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